( 28 janvier, 2015 )
Anniversaire de la libération des camps.
C’était il y a 70 ans, hier. Auschwitch libéré. Curieusement, il n’y a que ma génération ou celle de mes parents qui semble vraiment touchée. J’ai discuté avec des jeunes de la résidence. Ils devraient savoir. Ils ne savent pas ou ont oublié. Ils ne devraient pas. L’oubli est pire que tout.
Je ne suis pas une politicienne, ni une militante. Ce n’est pas mon truc. Je ne prône que la paix et refuse toute forme de guerre. Je suis juste une humaniste et depuis plusieurs années, je tente d’allumer dans les petits cerveaux que je croise, une réflexion de citoyen. Je sens de plus en plus de réticence et de critiques de mes collègues au fil des ans comme si certains sujets devenaient subitement tabous ou devraient juste être chuchotés. Bientôt, je le sais, on va m’interdire de parler sous prétexte qu’il ne faut pas les traumatiser ces bichounets, leur montrer ce que fut le passé pourrait leur donner des cauchemars.
Mais comment un enfant peut-il construire un avenir meilleur sans cette mémoire du passé ? Comment peut-on penser qu’il est préférable d’oublier ?
Un jour, je devrais fermer ma bouche. Je fermerais aussi définitivement la porte de ma classe. Mais mes mots, eux, continueront de voler afin que vous, prisonniers de ces camps, vous ne soyez pas définitivement rayés de notre histoire.
Les informations sont tellement pleines de massacres et d’horreurs que les esprits s’habituent et que la banalisation risque de s’insinuer.
Pourtant, il s’agissait là de l’horeur suprême!
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