( 28 mai, 2015 )

Pardonner une trahison …

 

Suite à mon post de Mai, j’ai reçu de nombreux témoignages bouleversants dont beaucoup me demandent d’approfondir ces deux questions : Comment oublier ? Comment une trahison fut-elle possible ?
Je n’ai de réponse à aucune question sinon j’en écrirai un livre et ferai fortune. C’est un sujet si difficile. Mais à Maryse, je dirais juste, essayez ! Ne renoncez pas à votre  » être » comme me l’a dit dernièrement une jolie rencontre.
Il est très difficile d’oublier, bien plus difficile que de pardonner car même si le premier réflexe de chaque être humain est de se mettre en défense en rejetant la faute sur l’autre, avec le temps, les années parfois, on prend conscience que l’on n’est pas trahi par n’importe qui. On a inconsciemment favorisé voire provoqué cette trahison. La preuve, certaines personnes ne nous trahiront jamais. D’autres, nous le savions sans vouloir le voir.
 Le pardon est symboliquement possible lorsque l’on accepte notre part de responsabilité. Même si nous ne sommes pas responsables au sens propre de cette trahison, elle n’a pu exister que grâce à une étincelle, une allumette qui fut grattée, une petite flammèche que l’on a volontairement renoncé à voir s’embraser. Comme le montre ces exemples extraits des témoignages reçus : le regard troublant, le regard jaloux, le diplôme de l’autre, l’augmentation, la promotion, la réussite du rêve, le transfert, la peur de perdre, la peur de gagner, la peur d’aimer, la jalousie etc . Mille raisons sont possibles. L’autre ne fut au final que le catalyseur d’une histoire d’amour ou d’amitié dont l’énergie ne passait pas correctement. Si cette trahison fait toujours si mal, si elle est toujours si difficile à oublier, c’est simplement parce que l’on se refuse à se poser soi-même en responsable. Pourtant on l’est tous. Comme dit si bien la chanson  » On ne choisit pas qui on aime  » mais on choisit d’accepter cet amour ou de le refuser. Si on accepte l’autre, on va alors accepter la possibilité d’être trahie un jour. Il ne faut pas l’occulter. Le sachant, l’acceptant au départ, on évitera nécessairement les erreurs faciles, celles d’attiser la parano du copain qui veut nous protéger, la jalousie de la copine qui veut devenir chef à notre place ou de la femme de l’homme que l’on aime ou que l’on convoite en secret, l’exigence parfois violente de l’amante envers son amoureux casé, les promesses non tenues, les secrets et les non dits , et j’en passe. Tout ce qui tisse un toile d’araignée autour d’une relation la fragilisant, ouvrant une faille. Un ami m’a dit il y a vingt ans cette phrase célèbre  » Pour vivre heureux, vivons cachés. » À l’époque, j’étais encore assez jeune, pas très sage et je n’en comprenais pas le sens. Aujourd’hui, je sais qu’il est difficile de maintenir une stabilité dans ce qui nous tient le plus à coeur que ce soit nos relations amicales ou amoureuses, note travail, notre santé, notre moral.
Le monde extérieur est semblable à cette allumette sur le point de prendre feu et de tout faire exploser.
Certains amours, certaines amitiés ne sont faits que pour ne durer qu’un temps. Je me souviens d’une amie avec qui j’étais en osmose totale. Pour une futilité, nos routes se sont séparées il y a 25 ans au pire moment de ma vie. Je lui en ai voulu. Je lui ai pardonné. Nous avons essayé de recommencer mais le lien était brisé. Nous n’avions plus rien en commun.
Ce qu’il faut retenir de tout cela, ce n’est ni le pourquoi, ni le comment, ni qui est fautif. Juste que c’est possible de pardonner mais qu’il reste préférable avant tout de et préserver nos relations pour que le grand brasier n’explose pas. Cela évite les regrets qui font si mal.
Une fois l’incendie, il faudra des années pour reconstruire sur les cendres restantes, sa propre vie. Et au fond, même si l’oubli sonnera enfin un jour à notre porte, les cicatrices, elles, seront là pour nous rappeler ce que nous avons perdu.
Conclusion : Ne grattez jamais cette allumette ! Préservez-vous de la jalousie ! Ne soyez pas trop exigeant ! Parfois on ne peut tout avoir et surtout, pardonnez-vous simplement de ne pas avoir compris l’autre. La peine que l’on a en perdant un être cher est immense et le restera toujours même si c’est par le biais d’une trahison. Se dire que parfois, c’était peut-être une bonne chose. Si ce n’était pas le cas, nos routes se seraient déjà recroisées, tout simplement. Car ceux qui doivent évoluer ensemble, se retrouveront toujours.

1 Commentaire à “ Pardonner une trahison … ” »

  1. Jenny dit :

    Voilà « Le pardon est symboliquement possible lorsque l’on accepte notre part de responsabilité », juste avec cette phrase tout est dit.
    Pardonnez c’est un choix, pour soi, après réflexion. Ce n’est pas facile car comme c’est écrit « pardonner ne veut pas dire oublier » mais pour toutes ces choses là, tout est possible mais il faut du temps, de le réflexion et un jour on voit les choses autrement.
    Pour ma part, je me suis rendu compte que le pardon peut sauvé beaucoup de choses.
    MAIS pour pardonner, il faut avoir compris la vision de l’autre personne, soit avoir une vraie discussion sans gueuler, sans pleurer, sans tabou, sans se vexer, pour tout comprendre = la vrai discussion qui fera avancée parce que l’autre serait prêt à écouter ce que vous avez vécu et ressenti et vous aurait cette même version de l’autre, ce qui est important. Comment comprendre, accepter et pardonner ce qui sait passé sans avoir vraiment écouter et compris ce que l’autre a ressenti de son côté et ce qui fait que vous en êtes arrivé là. Sans cette conversation, ça sera plus dur, je pense.
    Voilà, c’était mon point de vue perso.
    Bien sûr, comme tout, il y a des exception et évidemment, toujours des actes impardonnables.

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