L’encre de nos souvenirs.
Je suis rarement nostalgique. Je déteste larmoyer sur ce qui fut. Comme tout un chacun, j’ai commis des erreurs, je les ai toujours reconnues même si parfois mes interlocuteurs ont préféré entendre que ce qu’ils voulaient eux entendre. Je regarde toujours vers l’avenir pourtant hier, rangeant les cartons de ma mère, je suis tombée sur des photos et lettres rangées dans un vieux carton, datant des années 1940. Une impression de faire un bond magique dans le passé, de découvrir des visages oubliés que je n’ai croisée qu’avec des rides marquées. Il n’y en a pas assez pour écrire un roman sinon je m’y serai de suite attelée mais je me suis sentie très proche de mon héroïne Carla et de ses carnets d’un autre temps. Mes ancêtres ne vivront que si on leur donne encore vie aujourd’hui. Une photo jaunie dans un album, des traces bleus sur une lettre. Que restera-t-il de nous lorsque ce sera le tour de nos enfants de fouiller dans nos vieux cartons ? Garderont-ils de notre époque juste des images déprimantes d’une société en crise ? Des mots sur du papier ? Une larme ayant coulé sur un cahier ? Que serons-nous Demain sans l’encre de notre passé ?
Je me demande aussi ce que vont devenir les souvenirs que mon grand père et ma grand mère paternels, que ma grand mère maternelle, ont laissé. Aussi, j’ai acheté un cahier où je mets, à l’attention de mes enfants, mes « désirs et volontés » afin que rien ne soit perdu après mon départ. Les souvenirs de nos ancêtres sont si précieux, mes enfants ne s’en rendent pas encore compte. Mais les diverses médailles de guerre que mon grand père paternel a laissées sont précieuses, ainsi que son journal de guerre 1914. Soit mes enfants les gardent, soit ils les confient à un musée de guerre. Je leur laisse des pistes. Bonne journée Sylvie.