( 1 août, 2015 )

Les lettres que l’on écrit

Les lettres que l’on écrit sont un peu de notre âme distillé, soupçon de poésie,  trace d’une émotion cachée. Que deviennent ces lettres, une fois lues ? Les gardez-vous comme moi dans des boîtes, un peu comme une mémoire du temps, les jetez-vous comme certaines personnes le font, sans vous souciez des émotions ou pire, allez-vous vous en servir un jour comme poignard bien aiguisé ?
Rien de pire qu’une lettre oubliée si ce n’est une lettre violée. Je l’ai déjà écrit plusieurs fois, les mots que l’on couche sur le papier avec sincérité ne sont destinées qu’au seul destinataire. J’ai une aversion profonde pour ceux qui font lire le contenu de ces missives lors d’un repas de famille. J’ai connu cela enfant, les courriers de mes parents confisqués pour être clamés à haute voix devant tous, lors de mes congés d’été. Ils m’étaient destinés et on me les volait. La feuille rendue ensuite n’avait plus la même saveur. Il en va de même de ces hommes, car ce sont souvent les hommes qui agissent ainsi, laissant traîner par mégarde des lettres enflammées se voient obligés de les déchirer, ou pire pour se protéger, vont les montrer à des tiers, pas toujours bienveillants, oubliant que les mots tracés en lettres de sang ne sont pas anodins.
Les lettres que l’on écrit ne sont pas juste des mots sauf si elles sont pour nos créanciers. Elles sont l’essence d’une relation, le lien qui nous unit aux autres. Ne les dénigrons pas même si on ne les comprend pas, ne les déchirons pas.

1 Commentaire à “ Les lettres que l’on écrit ” »

  1. Marie Lou dit :

    Superbe texte qui me donne la chair de poule. Bravo pour vos mots si beaux. Oui une lettre c’est sacré et nul ne doit la violer.

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