( 16 août, 2015 )
Écrivains riches ?
Encore un préjugé tenace. Un écrivain écrit pour le plaisir de voir danser les mots et non pour remplir son porte monnaie. Rares sont les écrivains qui vivent de leur plume ou ces derniers ont eu la chance incommensurable d’être repérés par une grande maison d’édition payant des à valoir digne de ce nom. On peut citer des messieurs comme Musso, Levy ou l’auteur d’Harry Potter,de Cinquante Nuances de Grey. Sinon, les petits auteurs gagnent des clopinettes, juste de quoi se payer des vacances ( ce qui est au final déjà plutôt bien ).
Je vais tâcher de résumer :
Il existe autant de types de rémunérations que d’éditions.
Les auteurs totalement auto édités touchent l’intégralité de leur investissement et de leurs ventes. Intéressant mais limité côté des ventes sauf si on y consacre tout son temps. Par contre pour un livre vendu 15€, le prix moyen de la confection d’un livre sera de 4€ donc bénéfice 11€.
Les auteurs édités par une maison à droits d’auteurs touchent un pourcentage de ventes mais vu l’investissement de base parfois jusqu’à 3000€, ce sont des éditions à fuir. Pour atteindre le remboursement il faut faire un best seller.
Les auteurs édités par les éditions alternatives comme Edilivre ont la possibilité de s’éditer gratuitement avec juste des options ( 99€ la couverture déjà préparée par exemple). Son intérêt : une grande liberté ! Pas d’engagement, pas de préférence et si on fait une bonne pub, de bonnes ventes fidélisées et on rentre vite dans le bénéfice des options. L’inconvénient, c’est comme l’auto édition, il faut se bouger !
Pour un livre, on touche 20% sur la version papier et 70% sur la version ebook. Certains auteurs que j’ai croisés à des salons ont vendu 1000 livres. Ils ont fait une jolie petite somme de DA. Mais ils sont rares car il faut y consacrer du temps
Les auteurs édités par des petites maisons d’éditions ont la possibilité d’être édités totalement gratuitement, corrections incluses. L’inconvénient reste l’engagement et la préférence d’écriture lors de la signaturs surtout lorsque l’on ne sait rien de ce qui se cache derrière ce label d’édition. Autre inconvénient, pas de compteurs de ventes contrairement à tous les précédents ce qui peut être très déstabilisant pour un auteur qui aime voir l’avancée de ses ventes, L’avantage, si la maison se bouge, est motivée les ventes peuvent décoller, on a vu des petites maisons lancer des auteurs avec plus de 50000 ventes mais cela reste rare, dans le cas contraire, vous aurez misé sur le mauvais cheval et adieu droits d’auteurs, renommées et surtout vous aurez perdu beaucoup d’énergie pour rien.
Les auteurs édités par les grandes maisons d’éditions, le rêve de beaucoup qui reste un rêve rare car seulement 1% de jeunes auteurs ont cette chance, et beaucoup en reviennent car est ce vraiment une chance d’être publié à côté d’un Goncourt ? Le votre a peu de chance d’atteindre les 1000 exemplaires et le même problème qu’avec les petites maisons revient :
Pas de compteur, faire confiance pour la pub, préférence et contrat parfois limitant la liberté d’écriture avec changement des textes possibles, obligation de présence, de salons ( pas simple lorsque l’on travaille )
Au final ? Chacun fait selon son feeling, son aspiration, son but. Pour moi, il n’y a jamais de mauvais choix, juste des expériences à faire.
Mais de là à être riche, non ! Ne laissons pas miroiter les jeunes auteurs d’un tapis d’or !
une édition classique que ce soit petite maison ou grande édition, ne rapporte que 8 à 12% selon les contrats donc ne nous leurrons pas !
Reprenons sur un livre de 15€ on atteindra péniblement 1€ ( car il y a les taxes dessus etc ) et même si l’éditeur perd les frais d’impression, c’est lui le gagnant, rarement l’auteur !
L’idéal ne serait-il pas d’ouvrir sa propre maison quitte à investir au départ ? Au moins, au final, on reste son seul maître ! Enfin, je parle pour ceux qui veulent vivre juste de cela … Les autres, comme moi, n’ont pas d’autres choix : au boulot !
Bravo !
Analyse très juste ma chère Sylvie.
Être auteur aujourd’hui est une gageure si on parle édition et ces lois très rudes. Mais votre préambule est la hauteur de votre analyse : on écrit parce que l’on a des mots qui courent dans notre tête, avant toute chose !
Ne pas se faire d’illusions mise à part si vous êtes un acteur de cinéma ou un politicien sinon vous ne serez jamais riche