( 16 septembre, 2015 )
Oser dire non !
Je ne peux que réagir face à un post lu dernièrement sur le blog d’une copine auteure disant qu’elle avait une obligation envers sa maison d’édition l’obligeant à se déplacer partout en France à ses frais, subissant dédicaces et interviews pour un seuil de ventes dérisoires ( 346 livres en huit mois). J’ai réagi après lecture de son contrat. Obligation ? Quel horrible mot ! Esclavage plutôt ! La pauvre a investi en hôtel et billets de train bien plus que moi en un mois de vacances ! Amis auteurs, ne vous laissez pas exploiter ! Pour ma part, j’ai refusé un contrat juteux avec un gros éditeur me proposant même un chèque d’avance correspondant à un mois de salaire car j’avais une obligation de corps que je ne voulais pas, incluant dédicaces à gogo, salons et j’en passe. Un auteur n’est pas un otage.
Hormis si on s’appelle Grangé ou Thilliez, il est illusoire de croire que l’on va faire les devants de la scène, illusoire et présomptueux !
Signer avec un grand éditeur ne garantit aucunement un salaire. Il faut que cette idée cesse. Cette auteure a quitté son boulot pensant, vu la renommée de l’édition, toucher la poule aux œufs d’or.
Aujourd’hui, elle dit se traîner avec des allocations de misère et dégoûtée à vie de l’écriture.
Rêver, oui mais rêver les yeux ouverts ! J’aime écrire, c’est une vraie passion mais elle passe après mon travail qui est et restera avant des années mon unique source de revenus, après ma famille, et mon couple. On ne peut tout avoir dans la vie. Mon choix est fait et le restera.
C’est pour cela que vous ne verrez qu’à deux ou trois salons par an et en général parce que j’y retrouve des amies de plume.
Lorsque j’ai fait savoir que j’écrivais mon essai Hashimoto, mon amour, j’ai reçu plus d’une dizaine de propositions de contrats, certaines très juteuses. Si j’ai accepté de signer avec mon éditrice, c’est tout simplement parce que les choses étaient claires entre nous. Je n’aime pas les salons, ni les dédicaces, je n’ai pas de temp et je sais qu’elle ne me forcera pas à faire quelque chose que je ne veux pas et respectera ma vie. N’importe comment, je ne vois pas comment on pourrait me forcer. Rire. Je ne suis pas une femme de la lumière, je déteste l’hypocrisie et c’est un milieu où cela dégouline comme du miel ( j’en ai eu un court aperçu au salon de Paris). Je ne suis qu’une femme de l’ombre qui vit intensément sa vie et qui en est très fière, juste une plume, et rien d’autre. Mon vrai métier est ailleurs et j’ai une vie, une vraie qui n’est pas illusoire.
Dans Hashimoto, je témoigne juste pour aider ceux qui en ont besoin mais je ne serai jamais un animal de foire que l’on trimballera à travers la France. Les maisons d’édition sont là pour nous représenter, c’est leur travail. Chacun à sa place ! On a tendance à oublier qu’une maison d’édition ne vit que grâce à ses auteurs et se doit ( là, c’est son obligation morale et légale ) de tout mettre en œuvre pour que les livres marchent.
L’auteur a une seule obligation, ne pas divulguer d’informations sur la maison d’édition publiquement, le respect de cette maison et ne pas envoyer le manuscrit publié à d’autres éditeurs.
Le reste, c’est du pipeau !
Écrire c’est être libre dans sa tête mais aussi dans sa plume alors n’allez pas vous mettre des chaînes où il n’est pas besoin d’en mettre !
Bien dit, rien ne vaut la liberté dans le travail surtout quand à la base c’est une passion !!!
Très juste Sylvie, les éditeurs sont là pour « materner » leurs auteurs et non les exploiter. J’ai toujours respecté tes choix et c’est pour cela et dans cette esprit d’équipe que nous faisons du bon travail dans la confiance et l’amitié. Quant à un éditeur qui fait payer des déplacements à ses auteurs ! No comment : ou plutôt si on vit la tête à l’envers.
oui les artistes se font toujours avoir. Il faut garder la tête sur les épaules.