La maltraitance
Riche idée que ces journées du patrimoine qui ouvrent la culture à des personnes n’y ayant pas accès. Pour ma part, je vais faire découvrir grâce aux archives de ma ville, un peu d’histoire culturelle à mes élèves. Un moment où l’on peut travailler autrement. La culture se perd, tout comme la lecture, malheureusement. Pourtant il reste encore de vrais lecteurs et si vous êtes comme moi, addicts aux livres, vous devez avoir une montagne de bouquins s’empilant jour après jour au chevet de votre lit. Ne pouvant résister à une nouveauté, je me retrouve régulièrement avec le dilemme : Quel livre choisir ? Tristes seront certains qui m’ont envoyé leur roman mais ces jours-ci je n’ai pu résister à la tentation de me plonger dans le nouveau Grangé Lontano. Pour le moment, je ne suis pas déçue et ne m’attarderai pas sur ce blog. Les mordus me comprendront, L’appel de la suite est bien trop forte.
Abracadabra. Qui ne possède pas une baguette magique avec laquelle il va parfois réinventer un monde qui n’existe que dans ses rêves ? L’artiste frustré de ne vendre aucun tableau ? La femme amoureuse d’un homme qui ne la regarde pas ? L’employé guettant un sourire, vain, de son illustre patron ? Abracadabra. La magie prend forme. Les couleurs si noires sur la toile se peignent de lumière, l’homme pourtant marié, succombe enfin au charme de sa charmante voisine, le patron donne enfin une responsabilité à l’homme insignifiant. Pour quelques instants sortis du temps, une scène se joue haut en couleur, pleine de rires, d’espoir. Mais la magie ne dure jamais. Sur les douze coups de minuit, chacun reprend sa place. La gloire, l’amour, la reconnaissance, tout disparaît pour ne laisser qu’un simple souvenir, une sorte de rêve éveillé. Au lieu de jouer à l’apprenti sorcier sur l’échiquier de la vie ne serait-il pas plutôt souhaitable de simplement vivre avec sincérité, en se fixant juste des rêves réalisables. Viser l’impossible peut apporter beaucoup de larmes. Contentons-nous déjà du possible.
Lorsque la confiance est égratignée.
Le regard que chacun de nous pose sur le passé s’avère différent selon les événements. On regardera de très loin l’Histoire avec ses rebondissements. C’est vrai que certains faits nous semblent aujourd’hui sans grand intérêt et pourtant ils restent notre mémoire humaine. Nous préférons nous accrocher au temps qui rythme notre vie en particulier notre passé. Accélérant les jours lorsque des situations nous arrangent, effaçant d’autres afin de faire comme si certains pans du passé avaient totalement disparu. Au final, on se ment toujours à soi-même. Qui n’a pas entendu son compagnon ou sa meilleure amie clamer : » Oh, cette personne, je n’en ai vraiment rien à faire ! Elle ne fait plus partie de ma vie ! » Et pourtant tel un chewing-gum que l’on mâche avec automatisme, la haine inspirée nous donne régulièrement la nausée. Parfois à l’inverse, le passé ne nous lâche pas, resurgissant par vagues, nous hâtant, nous entraînant dans une grande souffrance. Parfois encore, malgré toute notre volonté, nous n’arrivons plus à le dessiner ressentant comme une honte, l’impossibilité de mettre un visage sur un défunt ou sur un être aimé. Le temps n’a ni saveur, ni odeur. Le temps s’inscrit dans un mélange de passé, de présent et de futur nous permettant juste de continuer à avancer sur la route difficile de la vie. Parfois, au passage, nous attrapons une loupe pour regarder avec un soupir un bonheur plus intense, une émotion plus forte ou bien une déchirure. Ainsi pour un instant court, nous figeons simplement le temps, lui permettant juste pour un moment de vivre en gros plan un temps passé que nous transformons par magie en un souvenir présent.
Le tableau noir.