Le plus dur, c’est la fin
Que ce soit dans la vie ou dans l’écriture, les dernières pages blanches qui vont devoir être noircies sont les plus difficiles à écrire, simplement parce que mettre le mot fin sur quelque chose n’est pas facile, c’est poser une coupure, une rupture définitive. Dans la vie, nombreux sont ceux qui continuent à espérer voir un amour renaître de ses cendres mais si cela ne durera que l’utopie du moment, car la fin au final sera toujours la même. Il n’y a que le Phénix capable de renaître de ses cendres, alors les personnes vont s’accrocher à une fausse réalité, qu’ils vont tenter de construire pour se donner l’impression qu’ils ont tout fait. La fin d’un roman, c’est un peu la même chose. L’auteur se doit de finir en apothéose, de surprendre, de laisser un sentiment de surprise mais peu de lecteurs savent que durant tous ces mois ou ces semaines, l’écrivain a fait corps avec ses personnages et refusent inconsciemment de les laisser partir. La fin, pour moi, est la partie la plus difficile à écrire car c’est elle qui laissera une vraie trace. Je suis en plein dand mon dernier chapitre et je ressens cette sensation, mélange de bonheur d’arriver au bout et frustration de devoir bientôt tourner une page. Contrairement à de nombreux auteurs, j’ai toujours ensuite besoin d’une pause avant de reprendre la plume. Je laisse partir mes héros à regrets comme si je disais au revoir à des amis.
Tu fais naître mais tu n’es pas maître de la destinée de ton roman, puisque tu l’offres à des lecteurs reconnaissants…
Très bel article !
Douce journée Sylvie