Les mots qui restent …
Nul ne s’imagine le simple pouvoir d’un tout petit mot, le plaisir qu’il peut procurer ou à l’inverse la peine qu’il peut laisser. Un mot, pourtant insignifiant, fait de simples lettres, sans véritable émotion, peut se retrouver piéger sur le papier ou lors d’un SMS ou un msg. Ce mot, cette phrase, sans intérêt va parfois devenir un outil terrible.
En colère, qui n’a jamais écrit une phrase peu sympathique sur sa collègue, son amie ou son amoureux ? Des mots lancés trop vite pour se défouler, pour se libérer. Et puis vint ensuite l’erreur. Ce mot ressort de son nid des semaines voire des mois plus tard, vidé de son sens initial. Il s’habille alors d’un sens nouveau, d’un sens qui va blesser.
Il va faire mal. Il ne sera plus un mot, mais LE mot.
Doit-on pour autant cesser de d’écrire ce que l’on pense ?
Prônant la liberté d’expression, je dis non. Même si l’échange doit faire mal au départ, mieux vaut mettre les choses au point et ne pas laisser une situation s’enliser. Seuls les imbéciles ne changent pas d’avis.
Avec le temps, la réflexion se pose et il en sort presque toujours quelque chose de bon. Une dispute futile peut prendre des proportions hors norme à cause des « on dit » cachés, tout comme des tensions peuvent se créer sans fin si on laisse planer les mots qui s’y sont accrochés.
Parfois, il est malheureusement trop tard, et même avec le scotch bric le plus puissant, on ne peut enlever ce qui fut dit. Mais continuer à y penser, continuer à se faire du mal n’est pas la solution. Tourner une page n’est pas facile. Peut-être alors faut-il simplement trouver un autre sens à ce petit mot qui nous a fait si mal et qui ne veut pas s’effacer ? Minimisons leurs pouvoirs car il n’est au final que celui que nous leur donnons. Au fond, n’est-il pas plus judicieux d’essayer d’éviter les mots qui blessent car par eux, nous serons nous aussi certainement un jour touchés lorsqu’ils ressortiront du passé.
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