( 6 décembre, 2015 )

La solitude de nos anciens.

Régulièrement, je me retrouve à méditer sur cette terrible solitude palpable dans les instituts médicalisés. Quand je lis certains écrits prônant les lieux de fin de vie, je me demande où ces lieux magiques existent. À quelques pas de chez moi, une maison de retraite, des personnes âgées, atteintes pour la plupart de maladies cognitives, et cette douleur présente. Je m’y rends régulièrement pour y voir ma pauvre maman atteinte de démence de Levy et j’en ressors chamboulée, avec toujours une peine immense. Impuissante face à ces mamies qui m’agrippent me réclamant un sourire, un regard. Fichue empathie qui me laisse avec une amertume sans nom à chaque visite, n’arrivant parfois pas à soutenir les yeux délavés fixant l’infini où règne cette peur que n’ont que ceux sombrant dans deux univers où ils se perdent. Égoïstement, de retour chez moi, je compte les années qui me restent et poussant un profond soupir, je chasse vite les images qui se sont imprégnées. Le temps reste notre pire ennemi, prenant nos rêves, nos désirs de folie, notre mémoire et notre dignité. Que la vie m’épargne en m’évitant cette solitude des maisons médicalisées et surtout cette conscience de n’être plus vraiment ce que je fus un jour.

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