Les déceptions de la vie et du monde de l’édition.
La déception n’existe que parce que l’on attend autre chose de la vie, que l’on s’était forgé une autre réalité. La sagesse nous apprend à ne rien attendre des autres ainsi nous ne pouvons pas être déçu. J’ai été longtemps sensible à cette émotion, donnant énormément et ne recevant que peu en retour. J’en suis sortie dépitée. Et puis, la roue tourne, le recul aidant, je me suis fondue dans une nouvelle réalité. Aujourd’hui, si je savoure le présent c’est parce que j’ai acquis la capacité d’analyser le passé, mon passé ainsi les réactions des autres. Je ne fonce plus tête baissée sans me soucier des dommages collatéraux mais je ne ménage plus personne non plus.
Le monde marche à l’envers, les vraies valeurs ne sont plus respectés et on ne peut rien y changer. Regardez, juste dans le monde de l’édition, il faut faire du chiffre. C’est la seule donnée qui montre qu’un livre est bon.
Lorsque j’ai commencé à écrire, je côtoyais un collègue très utopique qui m’avait fait miroiter que l’on pouvait vivre de ses écrits, que les éditeurs étaient des personnes exceptionnels. Vu l’envolée des ventes de ROUGE, Je m’étais même mis à fantasmer sur un départ anticipé à la retraite ! Là, je fus déçue. Mais j’ai la chance de rebondir vite et j’ai accepté avec philosophie que la réalité soit tout autre. On vit dans un monde gouverné par l’argent. Je vous avais confié l’an dernier que je rêvais de devenir de praliner une édition de romans policiers, Je saturais des élèves, j’avais envie de découvrir de nouveaux talents et j’imaginais une retraite dorée. Vous ne m’entendrez plus parler d’un tel projet en 2016. Le monde de l’édition m’a déçue. Je discutais hier avec un auteur publié dans une édition de renom, obligé de faire toute sa publicité, n’arrivant pas à faire bouger ses ventes, ne dépassant pas les cinq cents. Les attachés de presse ne sont plus de vrais professionnels ou il faut les payer grassement, les éditeurs ne se donnent plus à fond pour leurs auteurs. C’est chacun pour soi dans un nid de vipères.
Il fut une période où je croyais naïvement qu’un livre s’il était attrayant avec une idée originale pouvait sortir du lot et faire un Buzz. Aujourd’hui, je sais que c’est l’éditeur qui fait la renommée d’un livre et lui seul. Sans une formidable communication extérieure, une publicité énorme, un livre restera juste un bon livre qui plafonnera à deux cents ventes maximum et encore sauf si l’auteur joue le rôle de vendeur à plein temps. Où se trouve alors la limite entre édition classique et auto édition ? Plus j’avance et moins je la vois. De nombreux auteurs auto édités font aujourd’hui bien plus de chiffres que lorsqu’ils étaient en contrat avec un éditeur. On retombe sur les choix qui ne sont que personnels et rien d’autre.
Pour conclure, dans votre vie, dans votre réalité d’auteur, faites vos choix en connaissance de cause sans oublier qu’un livre ne sortira du lot qu’avec l’aide d’une grosse machine commerciale derrière comme Albin, Grasset ou Actes Sud. J’ai fait cette année mes propres choix et Je n’ai pas de regrets même si j’ai refusé un contrat intéressant avec une de ces grandes enseignes pour ne pas créer de doublon de contrat. C’est un choix que je me devais de faire à ce moment-là.
Demain, ce sera certainement une autre direction que je prendrais. Je n’en sais rien aujourd’hui. En tous les cas, n’ayant rien fait en 2015, au hasard, je ne peux pas être déçue et je pense avoir découvert un des plus beaux secrets de la vie.
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On ne vit de son écriture que tant que l’on s’y donne à fond.
Oh ce n’est pas vivre d’argent ! l’argent n’apporte rien vraiment à la vie. Mais la pensée… Ah la pensée
Vibrer dans les espaces qu’on aime à créer, rêver au travers des personnages aimés.
De tout cela, l’édition ne peut rien changer. Seul nous meut le cœur de notre encrier.
Un article auquel j’adhère à 500 %
J’ai publié mon premier roman en auto edition et j’en ai vendu plus de 700 sans faire de salon ou de dédicaces. J’ai signé pour mon second avec une maison d’édition à compte d’éditeur. Certes je n’ai pas fait la couverture ni le BAT mais pour le reste ce ne fut qu’illusion et désillusion en continue. La maison d’édition n’a fait aucune com à part une page bidon sur FB qui ne donne aucune vente, j’attends toujours un salon possible et je suis liée pour mes romans pour une décénie. Je suis vraiment déçue !
Résultat je viens de sortir un livre sous le nom de mon compagnon ! C’est lui l’écrivain
J’en ai déjà vendu 549 depuis un mois toute seule
Et j’en tire les bénéfices
Pas d’éditeur qui se gargarise c’est juste mon travail à moi
C’est bien d’oser dire la vérité ! Je vais acheter votre ePub Rouge pour la peine ! Vous méritez grandement d’être sur le devant de la scène et bravo pour votre parcours Bonne année
J’adore tes posts que je lis dès que tu les mets sur FB en ligne. Je ne suis pas écrivain, et je n’aime pas lire mais quand je vois à quel point tu t’es démenée pour vendre tes livres, je dis chapeau ! Reste toi car c’est comme ça que l’on t’aime et ne rentre pas dans les manipulations de ces éditions qui n’en ont rien à faire de ton livre. Tu as trouvé ta vitesse de croisière, ton épanouissement et les gens aiment tous tes styles. C’est certainement cela être un vrai écrivain. Bisous
Chapeau bas. Auto-édité et fier de l’être, j’aime votre analyse logique et vraie. Vous avez fait vos choix et ne dénigrez personne mais restez lucide. Admirable.En tant qu’auteur libre, je vous conseillerai juste, vu votre talent, vu le nombre de vos ventes, de quitter ces navires instables. Un livre moins cher, donc plus lu et surtout sans un tiers qui s’en revendiquerait une gloire usurpée. Pensez-y ! Vous ne pourrez pas faire un choix de retraite comme vous le mettez dans votre post mais vous aurez une vision de ce que vous valez vraiment sans entrave. Dans tous les cas, chapeau madame !
Le charme de votre écriture réside dans sa vérité profonde donc continuez à écrire juste pour nous qui vous lisons. Un blog n’existe que par ses interactions et ses retours aussi bravo car vous avez de nombreux commentaires. Bonne continuation
L’édition est un monde de requins, de corporations et tout le monde le sait. Quand on sort un livre, on en envoie aux journalistes/critiques. A ce sujet, il m’est arrivé une belle histoire qui si elle n’était pas honteuse pourrait faire rire. Je demande à une amie de m’aider à faire les promotion d’Hashimoto, j’ai bien écrit une amie, elle me demande pour trois mois hors charges 5000 euros, m’envoie le contrat que je te montrerais si ça t’amuse avec une ligne « sans obligation de résultats ». Ce qui est assez logique, elle ne peut pas forcer quiconque à écrire un papier. Mais comme prix d’ami ! Le monde de l’auto édition a cassé les petites maisons qui déjà ont des difficultés pour survivre. Car il n’y a pas de groupe comme Hachette ou Editis derrière, pas de diffuseur/distributeur prestigieux : Interforum, Hachette ou Flammarion où on ne peut rentrer que si on fait un certain nombre de titres par an. Donc, il faut être fou pour aujourd’hui monter sa maison. Les gens vous critiquent sans cesse parce que vous ne les publiez pas, mais on ne va pas publier des livres mal écrits voire pas écrits du tout ! Un de mes amis vient de se faire virer de chez Gallimard parce qu’il avait osé parler dans son prochain livre d’un homme très connu décédé. Il a envoyé le manuscrit à d’autres maisons Grasset, Albin etc. et a évidemment reçu un refus de tous. Corporation où tout se sait. L’édition est un monde de requins, où l’on peut être adoré un jour et tué le lendemain (il suffit de voir l’affaire Millet). Un écrivain auto édité avec parfois plus de talent que bien d’autres publiés dans des maisons qui surproduisent pour faire du chiffre, ne sera jamais reconnu par la profession. C’est triste, mais tout le monde n’est pas toi. Tout le monde ne sait pas écrire, vaste débat hier sur mon mur à ce sujet. Où j’ai soulevé la profession et le statut de l’écrivain. Parce qu’être écrivain, et beaucoup semblent l’oublier, est aussi un métier. C’est un luxe de pouvoir avoir un travail salarié et d’écrire. Les autres écrivent, et survivent de bourses ou n’arrivent plus à survivre. Car, il n’y a ni assédics, ni aucune autre aide. Contrairement aux peintres par exemple qui ont la maison des artistes. Vivre de sa plume est un rêve. J’ai lu le commentaire de Cathy qui dit avoir vendu 549 livres en un mois, qu’elle donne la recette aux maisons d’édition. Car, le chiffre donné par la SGDL est 400 ventes par an et c’est un succès ! Merci pour ton blog qui donne à réfléchir et incite à ses échanges. Je t’embrasse
Quel beau sujet d’échange et dont je partage tout à fait le fondement. L’illusion de l’auteur qui pense être célèbre à la différence de l’écrivain qui se reconnaît par sa qualité. Maisons d’édition peu honnêtes dont 60% ne paient aucun DA. Comment voulez-vous que ce soit un vrai métier ? Bravo pour votre lucidité dont notre monde a bien besoin et pour votre détermination admirable et votre force
Scotchant votre article, bluffant. Tant de jeunes partent à la chasse à la pépite d’or. Vous êtes une véritable artiste des mots et bravo à l’éditrice qui vous a répéré. Je suis certain qu’elle fera de vous un diamant. Laissons lui le temps ! Vous allez bien nous pondre un article sur ce sujet ?
à moins d’être fils ou fille ou parent de … y a qu’à voir avec la télé …
Mes écrits dormaient depuis longtemps, consciente de tout cela.. Poussée par un de mes petits fils qui m’a mise sur unblog, depuis je suis lue régulièrement étonnée de tous ces visiteurs.
Que demander de plus !?
Merci et mes meilleurs voeux. Que 2016 vous offre grande inspiration.
Jeannine Castel
Continuez Jeannine, vos écrits sont de qualité … Bonne année