Deux ans que je surfe quotidiennement à vos côtés sur ce blog, jouant, car c’est ma passion, avec les mots. Il y a deux ans, mon premier roman policier sortait le 23 Décembre. Quel magnifique cadeau de Noël ! Ce fut certainement un des plus beaux moments de ma vie. J’étais devenue depuis plusieurs années, par obligation, transparente. Ce livre m’a redonné foi en l’humanité. J’aime à rappeler qu’au départ, je n’avais misé que sur une vente de cinquante livres en un an. J’en ai vendu dix fois plus. C’est toujours pour moi un émerveillement sachant que ce livre ne fut qu’un simple brouillon, sans aucun travail littéraire. Le monde des mots m’a happée. Les livres se sont succédés à ma grande joie. J’ai traversé des moments d’euphorie puis de doute. L’édition reste un miroir aux alouettes. Un instant, je me suis mise à rêver lorsque j’ai signé avec une « vraie » édition que j’allais pouvoir vivre de ma passion. L’enthousiasme est contagieux et le rêve facile. Aujourd’hui, cette naïveté me fait sourire mais que c’est bon de rêver.
Retournons les pieds sur terre. Les français ne lisent plus ou se tournent de plus en plus vers des livres numériques qui transitent sur des plateformes. C’est l’évolution. Il faut l’accepter avec philosophie. Je reconnais que je suis la première à lire sur ma Kobo et à ne plus pouvoir m’en passer alors qu’il y a cinq ans, je regardais avec suspicion le livre numérique.
J’ai pris beaucoup de recul par rapport au monde de l’édition. Ce n’est plus pour moi une fin en soi. J’écris parce que j’aime écrire, parce que j’ai besoin de laisser couler l’encre et de vider mon esprit. Mais je laisse mes livres vivre seuls. Ce n’est pas moi que l’on verra passer des weekend à attendre le client dans des salons vides. Mes dernières expériences de dédicaces ( même si j’ai bien vendu) ne m’ont apporté aucun plaisir et j’ai rencontré des auteurs « caricatures », prêts à donner leur âme au diable pour un livre vendu. J’en suis sortie bien plus lucide. Ne nous leurrons pas ! Seuls les Harben Cohen, Stephen King ou Musso sont attendus comme des dieux dans des salons. Que l’on publie dans une maison d’édition alternative comme Edilivre ou dans une petite maison d’édition que certains nomment à droit d’édition, c’est la même chose ! Les livres, je parle des miens, se vendent grâce au bouche à oreille, la vraie promotion médiatique n’existe que pour les best-sellers et en plus elle est orientée. Tout comme beaucoup, j’ai acheté sous les louages des médias, le dernier Millenium 4 ou le Prix Goncourt et aucun d’eux ne m’a remué les tripes. Les petits écrivains ne feront jamais le devant de la scène simplement parce que le marché de l’édition est réservé aux grandes maisons et à l’intérieur de ces enseignes à un nombre limité d’auteurs. C’est une réalité et quand on a compris cette donnée, croyez-moi, on est heureux ! Je suis heureuse.
Mais cela me fend le cœur de voir régulièrement des querelles entre auteurs sur les autoedités purs, les auteurs édités chez Edilivre ou ceux dans des maisons d’édition dites classiques. Franchement, il faut cesser ces guerres stupides ! La seule chose importante est le livre, son contenu et le reste, on s’en fiche ! Contrairement aux idées reçues, on n’a pas plus de com dans une petite édition ou dans une grosse maison si on n’est pas madame X connue ( reconnue peut être pas !).
J’ai reçu des contrats de très grandes maisons après avoir publié Carla. J’aurai été ivre de gloire, j’aurai renié ce que je suis juste pour quelques euros. Je suis quelqu’un de fidèle. J’ai fait confiance à mon éditrice et je resterai dans ses rails pour mes romans que je nomme d’amour comme Carla et en aucun cas, j’irai m’aliéner dans d’autres bras. J’ai choisi d’être libre d’écrire ce que je veux. J’ai un droit de préférence que pour ses romans et pour moi, c’est déjà un gros engagement moral que je me dois de respecter. Je ne gère pas la date de sortie de mes livres et fais donc totalement confiance.
Faire le choix de me retrouver dans une autre édition à droit d’éditeur où je serai en exclusivité totale, cela jamais ! Je veux rester libre. C’est ce choix que j’ai fait pour mes romans policiers, pour des styles nouveaux comme de la dystopie ( mon nouveau défi ) ou pour de la littérature jeunesse à laquelle je songe, sans menotte aux poignets.
Simplement parce que le plaisir que j’ai à écrire ne peut se faire sous l’obligation. La liberté n’a pas de prix ! Et le jour où Actes Sud me propose de nouveau un contrat, il faudrait que ce soit sans ces obligations extrêmes d’exclusivité, peut être alors l’accepterais-je ou peut-être pas. Au final, quelle importance. Écrire est la seule importance.
Mes polars continuent à se vendre doucement, un encore de vendu hier au bout de presque deux and, tout comme mon essai Hashimoto. Les retours sont importants, m’aidant à progresser même si je trouve encore amusant ceux qui lisent entre les lignes me reprochant de ne pas avoir écrit, pour ce dernier, un ouvrage médical. C’est un CHOiX, un VRAI choix. Je ne suis pas médecin et je n’aurai pas voulu l’être. Chacun sa destinée. Chacun sa plume.
Mes projets ? En attente de la réponse d’Edilivre pour mon prochain polar NOIR aux frontières de l’âme, en attente aussi pour le lancement de l’édition 2 de Carla en 2016 et de sa suite déjà terminée depuis des mois. Plein de nouveaux projets d’écriture en tête, seul le temps m’a manqué.
Que du bonheur, quand on sait se contenter juste des mains qui se tendent, on surfe alors sur un océan d’amitié. Le monde des mots m’a apporté de nombreux amis, des relations enrichissantes, des découvertes que je n’aurai jamais pensé un jour pouvoir être à ma portée. Je me suis aussi éloignée d’autres routes mais ce n’est pas un adieu, juste un au revoir par manque de temps, encore ce maudis temps. Ceux que je suis destinée à retrouver un jour sauront recroiser mon chemin.
Demain ? … C’est certain …