Le courage de dire la vérité
Habituée aux mensonges sans gravité des enfants, je reste perplexe face aux mensonges des adultes. Pourquoi ? Comment une personne dite responsable peut-elle construire une vie sur un mensonge ou pire une réalité qui n’a rien à voir avec la vérité.
Je ne parle pas des doux mensonges, ceux que l’on tait pour éviter la souffrance de l’autre, ou par paresse. Je parle des « gros mensonges » pouvant entraîner tout un processus dans sa perte. Tel ministre osant jurer qu’il n’a jamais eu un compte caché en Suisse ? Tel homme niant son désir pour une femme ?
Pourquoi ce manque de courage ?
Chacun est libre de ses choix, de sa vie aussi pourquoi ne pas les assumer ?
Un mensonge découvert parfois des années plus tard ne s’avère t il pas plus destructeur ? C’est le cas des liaisons découvertes parfois après la mort des individus, des secrets de famille bien gardés qui un jour vont imploser.
Pour certaines personnes, mentir est une seconde nature, une habitude, presque une addiction. Je pense qu’il est nécessaire de ne jamais mentir à un enfant si on ne veut pas plus tard modeler des adultes mythomanes, englués dans leurs fausses vérités.
Ne jamais oublier que même si la vérité blesse, le mensonge, lui, tel un boomerang tue. Lire entre les lignes, sentir l’autre et se prendre une claque face à la lâcheté humaine est terrible. Tant de personnes font semblant ? Pourquoi ? Que leur apporte ce mode de communication ? Un esprit avisé les repère de suite même s’il ne dit rien. Dire la vérité nécessite parfois, c’est vrai, un sacré courage tout comme s’excuser de ses erreurs, reconnaître que l’on a pu se tromper. C’est offrir à l’autre un pouvoir celui de nous regarder de haut, de nous dire avec mépris : » Tu t’es fourvoyé, je suis meilleur que toi. «
Les mots ne sont au final que des mots pouvant être aussi bien une arme que du miel.
Vous voulez la vérité ? Croisez un regard, lui ne peut pas mentir. C’est bien pour cela que certaines personnes préféreront vous fuir plutôt que de lire dans vos yeux le reflet de la vraie réalité.
La vérité est sacrée. Tout celui qui joue avec ou se démène contre s’enlise bien souvent dans des méandres d’où rien ne sort plus de fiable.
Adolescent j’ai failli un temps user du mensonge. 2tais-je plus mature que mes congénères, je l’ai rapidement fui visant ce qu’il demandait de débauche d’effort pour s’en sortir quand la vérité ne demande que l’effort de l’instant.
Et j’ai bien fait ! Mon métier a requis ensuite que je sois de la plus grande loyauté qui soit car on ne ment pas à un malade sans le tuer un peu, même si la vérité est lourde à porter.
Et puis j’ai vu tellement de gens souffrir du mensonge, c’est comme commettre à chaque fois une part de crime contre l’humanité.
Sans compter que mentir aux autres c’est aussi se mentir à soi-même…
J’aime ta dernière phrase …