( 6 mars, 2016 )

Le passé

Il y a les choses dont on se souvient à peine et celles que l’on ne peut pas oublier. La mémoire est ainsi fixant telles des gouttelettes de pluie certains évènements à jamais. Régulièrement, je passe devant l’immeuble où j’ai vécu toute mon enfance, dont nous avons vendu récemment le logement pour couvrir les frais exorbitants de l’institut médicalisé de ma maman. À chaque fois, une image nette de mon enfance apparaît, un dessin fait par ma sœur, un livre lu lorsque j’avais quinze ans, une lettre reçue par un amoureux de l’époque. Et pourtant si on me demandait de tracer sur une feuille blanche mes souvenirs d’enfance, il ne m’en resterait bien peu, ensevelis par les années qui ont suivi. Que la mémoire est une chose curieuse. Aujourd’hui, nous percevons la réalité telle qu’elle se présente, telle au final nous la ressentons mais qu’en restera-t-il demain ? Certaines personnes ne conserveront que les mauvais souvenirs d’une relation contrairement à moi qui oublie vite ce qui fut douloureux pour ne garder que la chaleur d’un sourire, la main tendue lorsque j’en avais besoin, le bonheur ressenti lors d’un partage commun. Nous ne sommes pas égaux face à cette nostalgie de la mémoire. Pour certains, elle sera synonyme de souffrance, pour d’autres juste d’espoir. Pour moi, le passé n’est au final qu’une ramification me permettant d’avancer dans un présent stable.

2 Commentaires à “ Le passé ” »

  1. Etienne Renaudon dit Tienou dit :

    Ah oui, les souvenirs!
    Tu sais, ils sont souvent venus me titiller et peut-être plus depuis quelques année (oui, je vieillis, c’est un signe ;-) )
    Mais je prends l’habitude d’écrire mes souvenir dans mes livres, et pour deux raison:
    –il faut savoir aussi fixer le temps en nous
    —parce que des témoignages m’ont été demandés par mes enfants

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