Écrire pour faire réagir
Les mots sont à mon avis la pire des armes qui existe. Ils peuvent mettre à terre juste avec quelques lettres accolées. On oublie trop souvent l’impact d’une simple phrase. Je manie la plume depuis toujours, peut-être est-ce pour cette raison que je suis plus sensible que d’autres au pouvoir des mots. Pour moi, rien ne doit être dit ou écrit à la légère. Chaque mot porte en lui le poids d’une émotion ou d’un choix. Je frémis encore de l’insouciance de certaines personnes n’hésitant pas à malmener des écrits ou à dévoilant des secrets sur la place publique. Offrir des mots à une personne, c’est un peu offrir un petit coin de son âme. Je suis certaine que mes amis écrivains qui me suivent seront de cet avis. Et un tel cadeau se mérite, se respecte et surtout ne se dénigre pas. Il nous arrive pourtant à tous, sous l’effet de la colère, de réagir avec violence, de coucher des mots que l’on regrette ensuite. Le drame avec l’écrit est qu’il ne peut s’effacer et que même les excuses les plus sincères sont parfois inutiles. Pourtant, chacun devrait prendre conscience qu’écrire reste notre plus grande liberté et que si par malheur, notre plume glisse avec un peu trop d’agressivité, peut-être n’est-ce pas contre nous qui lisons que ces mots sont destinés mais simplement contre notre propre culpabilité d’avoir un jour oublier d’écrire ces mots nous empêchant de réagir.
Si juste, les mots sont des armes. Ils peuvent faire basculer de l’état de bonheur à la mort. Je regrette le temps des lettres, des attentes, du soulèvement. Aujourd’hui, nous sommes dans l’instantanéité de la phrase sur les réseaux sociaux. Dans la rapidité et l’absence nécessaire de réflexion qu’elle entraîne. Je suis affolée par ce monde qui change à une vitesse vertigineuse et malheureusement vers un sens dramatique. Il y a aussi cette nouvelle écriture de nouveaux écrivains que je surnomme écriture kleenex tant elle est faussement travaillée, c’est le faussement qu’il faut retenir, comme si faire des phrases courtes, employer un vocabulaire particulier, ponctuer d’une façon étrange faisait un style. Ah ! je vieillis (évidemment il faut le smiley autre fléau de notre société mais anodin pour le moment mais l’est-il réellement anodin ?).
Ô combien je suis de ton avis!
Les mots sont des rivières qui coulent en phrases. Douces, elle sont désaltérantes. Aigres, elles écorchent le cœur. Et acides, elles meurtrissent l’âme plus sûrement qu’un stylet la peau -_-