L’oubli
L’oubli
Quand dit-on que l’on a oublié ? Est-ce la même chose que tourner définitivement la page ? Je pense que chaque personne aura sa propre réponse mais l’une d’elles me semble convenir. On sait que l’on a fermé le livre lorsque l’on est capable de ressentir une empathie pour nos ennemis, lorsque l’on ne pense plus au pourquoi, aux questions, lorsque l’on ne cherche plus d’excuses ni à soi, ni à l’autre, lorsque l’image gravée dans notre mémoire s’efface doucement ne laissant même plus de traces visibles sur nos joues.
Je suis convaincue que l’on n’oublie jamais totalement, que nos souvenirs sont stockés dans un petit tiroir et que volontairement, on finit par en oublier la clé simplement parce que c’est sécurisant.
Pour moi, il y a donc une grande différence entre passer à autre chose et oublier. Je pense que passer à autre chose nécessite une grande force morale, un choix qui nous est propre, une nécessité. Oublier n’est par contre qu’un processus de pensées infligé par notre cerveau. Par définition, à part si on brûle un livre, même si la dernière page est fermée, un miracle peut toujours l’ouvrir de nouveau, c’est ce que l’on appelle l’espoir.
Dans l’oubli, il n’y a plus d’espoir, il n’y a plus rien.
Vaut-il mieux passer dans la vie d’autrui comme un espoir ou disparaitre sans laisser de trace ?
Une chose est sûre, un jour, on se réveille sans douleur et c’est cela l’oubli et ce jour-là, tout change ….
« On n’oublie rien, on n’oublie rien du tout, on s’habitue. C’est tout »
Pour l’essentiel je crois que Brel avait raison.
Ailleurs, oublier est anecdotique. C’est passer sans laisser de trace et ce que certaines choses ou événements, personnes font à notre égard.