Écrire juste quand j’en ai envie.
J’aime faire régulièrement des synthèses de mes écrits afin d’en tirer des leçons et ainsi de progresser. Six ans ont passé depuis le jour où j’ai pris ma tablette pour la première fois dans le but d’écrire « pour de vrai ». C’était au cours d’un bel été, il faisait chaud, j’étais heureuse et les mots ont giclé. Des pages pleines de belles phrases, des mots qui me furent volés quelques mois plus tard par le biais d’un sournois piratage informatique.
Il m’a fallu trois ans pour me faire violence et reprendre cette plume alors que j’étais meurtrie, détruite, violée dans mes pensées. Le résultat fut bien au-delà de mes espérances, quatre romans policiers, trois romans dont le dernier sortira en Septembre aux éditions FFD, et un essai que vous connaissiez tous vu son succès « Hashimoto, mon amour. » Il y eut un « avant », un « après » et surtout un renouveau, une vie qui continue.
Écrire fut un peu comme un passage obligé que je me devais de traverser pour retrouver une confiance en moi bousillée par des personnes viles, un peu comme une passerelle un peu tremblante sur laquelle j’étais en équilibre, ne m’autorisant à faire qu’un pas à la fois. Comme je l’ai déjà dit, j’en avais même perdu le plaisir d’exercer mon propre travail. La traversée fut longue, il a fallu beaucoup de mots, beaucoup de retours de lecteurs, beaucoup de travail personnel pour fermer définitivement le livre de cette époque maudite.
Cette année fut une vraie bénédiction. J’ai retrouvé le bonheur de travailler, d’enseigner, le plaisir de ne faire vibrer les mots que lorsqu’ils étaient nécessaires. J’aime écrire depuis que je suis toute petite, rien n’a changé, si peut-être, je n’ai plus ce besoin que j’avais depuis cet été 2010, de couvrir les pages blanches comme si les remplir comblait un vide, un manque, cette overdose qui aujourd’hui juste mon oxygène nécessaire.
Aujourd’hui, c’est fini ! Plus d’obligation, plus d’impératif, juste des mots qui sortent lorsque c’est nécessaire, juste les histoires que j’ai, moi, envie d’écrire et non plus celles que l’on me demande de faire. J’ai toujours été un électron libre mais cet électron aujourd’hui s’entoure d’une paresse sécurisante. Et croyez-moi, je découvre le vrai, le seul plaisir, unique, intense, presque magique, celui que ressente tous ceux qui ont survécu au pire, tous ceux qui se sont relevés, celui de croire en moi et de pouvoir dire un grand « fuck » à tous ceux qui ont rêvé de me voir pourrir au fond d’un trou. Ce jour arrivera, nul n’y échappe mais ce sera la tête haute !
Bravo Sylvie. Écrire pour le plaisir, c’est ce qu’il y a de meilleur.
je suis sûr d’une chose. Qu’ils soient partagés de vive voix, échangés en missives ou déclinés au cours des pages que l’on transcrit selon son âme, son imagination, les mots nous sauvent. Ce sont de sempiternelles bouées de sauvetage. A nous de savoir les utiliser à bon escient.
Eh bien bravo pour ton écriture. Tu écris facilement, ça coule tout seul… Bonne soirée.