( 21 juin, 2016 )

Génération téléphone portable.

Stupéfaction en découvrant ces derniers jours des téléphones portables dans les mains d’élèves de cours préparatoire. Nous passerons sur l’interdiction pourtant formelle de ces outils au sein d’une école, transgression d’une règle élémentaire dirions-nous. Est-ce encore mon côté rétro qui me pousse à m’indigner de voir des mômes de cet âge avec un tel objet dans les mains ? Immaturité des parents ou à l’inverse, refus de se prendre la tête et de dire simplement « non ! ».
J’avoue appréhender les années à venir et la propagation de ces nouvelles technologies de plus en plus pointues. Cet afflux d’images à portée de main, de jeux vidéos presque illimités réduisant le contact familial, induisant une paix artificielle me fait peur. Outil qui ne devrait être que nécessaire en cas d’urgence devient un artifice au même titre qu’un cartable ! J’ai entendu avec horreur des enfants de CM2 rétorquer à un copain : « Quoi ? Tu n’as pas eu de portable ? Mais comment vas-tu faire en sixième ? » Et j’avais envie simplement de leur dire, comment il fera ? Et bien comme nous tous, avant. Il vivra simplement avec un parent qui lui fera confiance, qui ne sera pas paranoïaque, qui le laissera un temps soit peu libre. Cet objet au départ merveilleux est devenu pire que des menottes aux poignets. Avez-vous déjà assisté à un repas de famille où les jeunes sont rivés sur leur smarthphone ? Les soirées où certains compagnons ont, pour des raisons d’urgence de travail, l’oreille scotchée à l’oreillette, les textos en pleine nuit et j’en passe. Bien sûr, il y a les bons côtés de ces téléphones, le petit coucou qui redonne le moral quand on n’est pas au top, le message qui nous met des papillons dans les yeux, le résultat d’un examen ou d’un rendez-vous que nous n’avons pas besoin d’attendre … Et puis, il y a le vide, celui qui n’a plus son téléphone qui sonne prenant conscience de son extrême solitude, celle qui espère secrètement un appel qui ne viendra jamais, le texto envoyé qui n’aura jamais de réponse.
Ah ! Ce téléphone ! Utile, avec modération, à condition de n’être qu’un objet de plaisir et non destiné à faire du mal, nécessaire pour vivre avec son temps mais en silencieux pour respecter les autres, et nous y gagnerons tous en qualité de vie !

( 20 juin, 2016 )

Pourquoi un blog ?

Une question récurrente à laquelle j’ai déjà répondu plusieurs fois. J’ai débuté ce blog juste avant la sortie de mon premier roman policier Rouge. Je ne sais pas trop pourquoi j’ai commencé à remplir chaque jour quelques lignes, peut-être par besoin de laisser une trace des émotions que me procuraient la sortie de cet ouvrage, peut-être aussi parce que je découvrais cet outil totalement inconnu pour moi ( soyons franc, je suis une quiche en informatique ). L’habitude s’est inscrite toute seule comme une évidence, ma plume laissant chaque jour sans méthode, sans préparation, sans correction, des lignes brutes. Plusieurs personnes m’ont demandé pourquoi je ne me contentais pas de faire un blog littéraire comme de nombreuses chroniqueuses. J’y ai songé mais malheureusement le temps me faisait défaut et jongler entre chroniques et réflexions aurait été périlleux car je voulais conserver des articles de pur partage de pensées. Il est certain vu le nombre d’ouvrages que je dévore par mois, l’envie d’écrire des chroniques plus régulièrement ne me déplairaient pas, à condition que ce ne soit pas au détriment de l’acte d’écrire.
Pour revenir au blog, je dirais juste que c’est un merveilleux outil de notre siècle permettant de distiller nos pensées tout en recevant en retour des commentaires ouvrant un débat, un dialogue ou juste une réflexion personnelle, un acte peut-être égoïste, oui car j’ai plaisir à ces échanges me sentant parfois très proches de mes lecteurs réguliers. Un petit plaisir de la vie, pas bien coûteux, pas méchant du tout et qui au final apporte, je l’espère, un moment de partage.
Et que nul ne s’inquiète ! Je ne me prends aucunement au sérieux. Avant j’écrivais à mes amies, mes amoureux. Notre siècle a changé la donne et il n’est plus de bon goût de laisser des traces destinées à une seule personne donc c’est à Vous que j’offre mes mots. L’avantage est que même si vous n’en avez rien à faire, je n’en saurais rien :)

( 19 juin, 2016 )

Bonne fête aux papas

La fête des papas.

Tradition, coutume ou simplement court moment de bonté, la fête des pères est devenue institutionnalisée. Je ne me lancerai pas dans un débat pour connaitre l’avis de tous ou savoir si fêter les papounets est ou non d’une importance capitale. Peu importe au fond ! Chaque jour doit être vécue comme un jour de bonheur aussi en ce jour de fête des pères, j’ai une tendre pensée pour le mien qui me manque toujours, parti lorsqu’il avait mon âge, trop jeune, avec encore trop de projets dans la tête. J’aimerais tellement qu’il soit fier de moi aujourd’hui, qu’il voit celle que je suis devenue, un peu grâce à lui qui aimait tant lire, peindre, prendre des clichés de vie.
À tous les papas de la Terre qui ont un enfant dans leur coeur, bonne fête !
Un jour comme les autres ? Peut-être mais moi je vais en profiter pour en faire un dimanche plein de soleil !

( 18 juin, 2016 )

Quand l’amour frappe à ta porte ?

C’est terrible me disait une amie dernièrement, je vivais une vie paisible, sans drame, avec un compagnon attentionné et puis, voilà, je n’ai rien demandé et tout a basculé.
Terrible ou magique lorsque l’amour cogne à notre porte sans y avoir été convié, sans être attendu ? Comme je le dis fréquemment, nul ne choisit de tomber amoureux, ce serait bien trop facile. La vie nous réserve tellement de surprises que ce sentiment, si beau, si pur, si unique, peut nous surprendre jusqu’à nous empêcher de le reconnaître pire, de nous plonger simplement dans un ressenti de manque juste lorsque nous l’avons perdu sans le savoir.
À quoi reconnait-on l’amour me demandait un enfant récemment ? Jolie question. Chacun aura sa propre réponse. Je dirais juste que contrairement au désir qui a une durée limitée dans le temps, l’amour laisse des traces indélébiles, nous enfermant dans un manque, dans un besoin de l’autre parfois excessif, revenant par vagues. L’amour est un sentiment qui transcende les êtres. On peut tomber des dizaines de fois amoureux mais rares sont les fois où on aime vraiment.
Aimer, c’est ce petit quelque chose qui fait encore mal lorsque le mot fin fut mis, c’est même ce qui parfois nous oblige à fermer le livre ou à renoncer à une promesse parce que cet amour est trop fort ou sans issue. On peut se demander si l’amour n’est pas au final très égoïste. On aime pour cela, parce que l’on aime cette image valorisante qui nous est renvoyée.
Aimer est un verbe instable qui ne se conjugue qu’avec les yeux c’est pourquoi tant de personnes le fuient à notre époque, par peur de s’y noyer, par crainte de manquer de temps, par paresse.
Je suis nostalgique de poètes comme Aragon qui savait si bien parler d’amour. Les hommes ne savent plus dire des mots d’amour sauf pour nous mettre dans leur lit ! Quoi de plus beau alors allez-vous me dire qu’un amour platonique où juste coulent mes mots, plus dangereux aussi car tels des virus, ils se faufilent dans nos veines, nous inondent de rêves ou de fantasmes secrets et nous conduisent à espérer à une réalité qui n’en est peut-être pas une.
L’amour reste tout de même le type d’écrits le plus chanté, le plus imploré. Alors et si, et si l’amour frappait soudainement à votre porte ? Que feriez-vous ? Oseriez-vous entrebâiller par curiosité ? Vous laisseriez-vous juste aller à rêver ou fondriez-vous au soleil ? Consulteriez-vous votre montre en vous disant que vous n’avez pas le temps ? Ou bien à l’inverse, patient, attendrez le bon moment sachant que lorsque Cupidon a planté sa flèche, le sablier se stoppe pour ne reprendre qu’à l’instant le plus favorable, un an, six ans, vingt ans plus tard …
Que de questions sans réponse mais en tous les cas, quel merveilleux sujet de roman, il n’y a pas à dire.

( 17 juin, 2016 )

Les français sont-ils tous des moutons ?

Peut-être est-ce parce que je manque de patience en cette période de l’année mais le manque de personnalité de mes concitoyens m’exaspèrent. Est-ce les réseaux sociaux qui les rendent si stupides ? Les heures passées devant leur télévision ?
Je force mes jeunes élèves à apprendre à réfléchir et je m’insurge face à ces individus qui diffusent les mêmes propos ( bien souvent des Hoax), des débats qui n’en sont pas, comme si simplement penser était un acte difficile. Je ne supporte plus l’esprit abruti qui consiste à prendre des raccourcis trop rapides, des jugements sans fondement. Personne ne se rend-il compte que cette grande manipulation de la pensée induite par tous ceux qui veulent le pouvoir, quelque soit leur profession ou leur niveau intellectuel empêche tout simplement le commun des mortels de réfléchir ? Notre société nous pousse à l’appartenance à un groupe. que ce dernier soit politique, religieux, culturel.
Et bien non ! Je ne serais pas un mouton. Je penserais ce que j’ai envie de penser, je lutterais contre les injustices ce qui ne me fait pas pour autant appartenir à un ordre quelconque ! Je défendrais toujours aussi bien mes amis homosexuels que mes amis appartement à une religion même si je n’y crois pas. Je respecterais l’individu tel qu’il est, avec ses défauts. Si leurs pensées sont différentes des miennes, je ferai juste en sorte de ne pas avoir de discussion pour éviter tout conflit. Une fois encore, non je ne serai pas un mouton.

( 16 juin, 2016 )

La guerre aux idées reçues sur Hashimoto.

Recevant régulièrement de nombreuses questions, j’ai décidé de faire la chasse aux idées reçues car comme le reste, c’est ce qui se propage le plus facilement.

« La maladie d’Hashimoto est une maladie anodine ». Bien sûr que non ! Ce n’est pas une maladie où le pronostic vital est en danger constant mais cela n’enlève rien au fait que c’est une maladie auto-immune donc par définition instable. Certaines personnes diagnostiquées avec juste un début de cette maladie, sans un taux d’anticorps énorme seront facilement stabilisées en un an, d’autres sont la destruction sera rapide ou l’hypothyroïdie importante, pourront mettre des années voire avoir des rechutes constantes.
Personne n’est égaux dans cette maladie et il faut que l’idée reçue que les symptômes sont supportables pour tous est une ineptie. Certains malades vont vivre un quotidien catastrophique avec des journées à se traîner, un dégoût de la vie. Ne tombons pas dans la facilité qui consiste à un jugement facile.

« L’arrêt du Levothyroxine est possible pour tous. » Non, c’est encore une ineptie. Certaines personnes ont pu effectivement avoir la chance de voir leur maladie rester stable sans traitement mais cela reste des chanceux car pour les autres, la glande thyroïde va induire un énorme ralentissement voulant fournir des hormones qu’elle n’a pas.

« La maladie d’Hashimoto provoque une ménopause précoce. » Fait que m’a soutenu une personne sur un groupe. Faux encore ! Aucun rapport ! La thyroïde n’influe pas sur les hormones liées à l’hypophyse. Pour info, j’aurais 56 ans le mois prochain, et je ne suis pas ménopausée ! Et pourtant, Hashimoto ne m’épargne pas !

 » On est tout le temps dépressive avec Hashimoto. » Encore une ineptie. Certaines personnes peuvent souffrir de variabilité de l’humeur mais ce n’est pas une généralité. Pour ma part, malgré un parcours de vie loin d’être facile, je n’ai jamais sombré dans la dépression, n’ai jamais pris de médocs antidépresseurs, et rien n’a changé avec la venue d’Hashimoto. Une fois encore, on n’est pas égaux avec cette maladie !

 » Mon médecin trouve ma TSH à 2,2 normale alors que j’ai plein d’effets secondaires. »
Changez de toubib ! Avec Hashimoto, la glande doit être au repos donc avec une TSH basse voire à la limite inférieure proche de l’hyper. Apprendre à écouter son corps est la meilleure chose à faire ! Nous n’intéressons pas les médecins car ils n’ont pas de temps. J’ai un médecin formidable qui me garde minimum une heure , une fois par mois pour parler de cette maladie. Mais combien sont ainsi ?

D’autres questions ? N’hésitez pas à continuer à les déposer sur ce blog et je ferai régulièrement des mises à jour. Quant au parcours de chacun, il est différent. La stabilisation peut s’avérer longue mais ne pas se décourager. Je suis stabilisée aujourd’hui, avec un traitement de 100ug et une TSH autour de 0,20. Je vis bien, je travaille beaucoup. J’ai parfois des rechutes souvent lorsque j’ai eu trop de fatigue ou de stress. Je sais que ce sera ainsi jusqu’à la fin de mes jours, que cette destruction est irréversible et je l’ai acceptée. Elle fut provoquée par un choc violent mais j’étais certainement prédisposée, un peu en attente de … J’ai longtemps été en colère contre le destin, la vie, ces personnes qui n’ont rien compris et puis j’ai relativisé. Je suis vivante, une Survivante. J’aurais pu avoir pire ! Donc je savoure chaque jour comme s’il était le dernier !

N’hésitez pas à lire « Hashimoto, mon amour » pour soutenir le combat de tous les malades Hashimoto.

http://livre.fnac.com/a9389468/Sylvie-Grignon-Hashimoto-mon-amour

 

( 15 juin, 2016 )

Chronique : Rêver de Franck Thilliez

 

 
Le temps me manque vraiment pour écrire des chroniques mais je m’arrête quelques instants sur ce livre qui est un vrai coup de coeur. Dès les premières lignes, je me suis retrouvée happée par le psychodrame vécue par Abigaël, la psychologue atteinte de troubles du sommeil, oscillant à chaque page entre réalité, rêves ou cauchemars. Un grand thriller ! Le livre est diaboliquement construit ne laissant rien au hasard, glissant des indices sans en donner trop. Je n’en dirais pas plus pour ne pas spolier un tel roman mais un très bon cru ! Les derniers livres des auteurs connus sortis au printemps m’ont fortement déçus mais celui-ci est à mettre au-dessus de la couvée ! Bravo ! S’il fallait mettre une note, je mettrais largement un 18/20.

L’histoire :
Comment Abigaël est-elle sortie indemne de l’accident qui lui a ravi son père et sa fille ? Par quel miracle a-t-on pu la retrouver à côté de la voiture, véritable confetti de tôle, le visage à peine touché par quelques bris de verre ? Quel secret cachait son père qui tenait tant, ce matin de décembre, à s’exiler pour deux jours en famille ? Elle qui suait sang et eau sur une affaire de disparitions depuis quelques mois va devoir mener l’enquête la plus cruciale de sa vie. Dans cette enquête, il y a une proie et un prédateur : elle-même.

( 15 juin, 2016 )

Ces dates qui nous rendent nostalgiques.

Dates, musiques, livres, malgré nous, la nostalgie parfois s’impose et revient le temps d’un instant nous hanter. Contrairement à l’idée reçue, je pense qu’il est bon par moment de s’adonner à un peu de nostalgie ce qui ne veut pas dire pour autant ressasser ses erreurs ou sombrer dans une déprime noire, non , simplement se poser face à son passé, faire un petit retour en arrière avec le sourire et se rendre simplement compte que l’on a parfois fait une montagne pour des choses insignifiantes. La nostalgie positive est une façon de sortir de ses erreurs et de ses regrets, un moyen de se dire simplement que l’on a fait du chemin, que l’on a pu se tromper à un moment mais qu’au fond, ce n’était pas si grave. L’être humain, souvent lié à des contraintes sociales, à la fâcheuse tendance de gâcher ce qui est beau, par peur, par choix, par orgueil. La nostalgie permet de retourner dans ce passé en occultant cet « après », en imaginant ce qu’aurait pu être un « autrement ». Ce questionnement permet d’éviter de reproduire inlassablement les mêmes erreurs.
La nostalgie nous fait revivre les bons moments et se trouve contraire à des sentiments de peine et de douleur. Nul ne peut y échapper et chaque page de vie écrite que l’on finit par tourner définitivement se trouve emplie de nostalgie.
Faisons de la nostalgie une émotion qui nous emportera, un sentiment positif qui nous poussera, le « souviens-toi « , le « Ce temps si doux … ». Laissons par vagues ces souvenirs venir nous chatouiller telles des caresses, laissons-nous emporter par des rêves qui ne verront jamais le jour mais qui font tellement de bien à notre âme.
Je terminerai juste par cette citation lourde de sens de Saint Exupéry.
« La nostalgie, c’est le désir d’on ne sait quoi. » , peut être simplement de ce qui ne fut pas …

( 14 juin, 2016 )

Mère frustration

Nous sommes nombreux à l’approche des vacances à nous retrouver pris par les pinces maudites de madame Frustration. L’avalanche de travail nécessaire avant de plonger dans quelques semaines où même l’odeur des craies sera oubliée, nous oblige à tourner le dos à des petits plaisirs que ce soit de lire un bon livre jusqu’au bout ( ma PAL s’empile et mon roman en cours n’avance qu’en pointillés), à simplement se poser sur une chaise longue à rêver ( il manque un peu le soleil cette année), à laisser les mots remplir des pages vides ( le pire étant de mettre des manuscrits en attente ). L’avantage, car il faut toujours trouver un point positif à toute chose, ces frustrations vont nous apporter, une fois la possibilité de s’en libérer une boulimie de vie … Plus que quelques semaines et encore une année scolaire qui se fermera, passée si rapidement que l’on a l’impression de ne pas l’avoir vécue avec un bilan positif ! Une excellente année scolaire, des portes qui se sont fermées sans heurte, des blessures refermées, du ménage de fait, une acceptation positive de beaucoup de choses comme la dégradation de ma pauvre maman, un mieux être avec Hashimoto … Fin Âout avait pourtant été un cauchemar ! Comme quoi, en s’éloignant de ce qui nous détruit, on se régénère !

Est-ce le fait de vieillir qui semble accélérer le temps ou bien simplement parce que les plaisirs de la vie sont si nombreux que chaque seconde à les savourer passe trop vite et que l’on devient plus sélectif et plus philosophe  ?

( 13 juin, 2016 )

Écrire juste quand j’en ai envie.

J’aime faire régulièrement des synthèses de mes écrits afin d’en tirer des leçons et ainsi de progresser. Six ans ont passé depuis le jour où j’ai pris ma tablette pour la première fois dans le but d’écrire « pour de vrai ». C’était au cours d’un bel été, il faisait chaud, j’étais heureuse et les mots ont giclé. Des pages pleines de belles phrases, des mots qui me furent volés quelques mois plus tard par le biais d’un sournois piratage informatique.
Il m’a fallu trois ans pour me faire violence et reprendre cette plume alors que j’étais meurtrie, détruite, violée dans mes pensées. Le résultat fut bien au-delà de mes espérances, quatre romans policiers, trois romans dont le dernier sortira en Septembre aux éditions FFD, et un essai que vous connaissiez tous vu son succès « Hashimoto, mon amour. » Il y eut un « avant », un « après » et surtout un renouveau, une vie qui continue.
Écrire fut un peu comme un passage obligé que je me devais de traverser pour retrouver une confiance en moi bousillée par des personnes viles, un peu comme une passerelle un peu tremblante sur laquelle j’étais en équilibre, ne m’autorisant à faire qu’un pas à la fois. Comme je l’ai déjà dit, j’en avais même perdu le plaisir d’exercer mon propre travail. La traversée fut longue, il a fallu beaucoup de mots, beaucoup de retours de lecteurs, beaucoup de travail personnel pour fermer définitivement le livre de cette époque maudite.
Cette année fut une vraie bénédiction. J’ai retrouvé le bonheur de travailler, d’enseigner, le plaisir de ne faire vibrer les mots que lorsqu’ils étaient nécessaires. J’aime écrire depuis que je suis toute petite, rien n’a changé, si peut-être, je n’ai plus ce besoin que j’avais depuis cet été 2010, de couvrir les pages blanches comme si les remplir comblait un vide, un manque, cette overdose qui aujourd’hui juste mon oxygène nécessaire.
Aujourd’hui, c’est fini ! Plus d’obligation, plus d’impératif, juste des mots qui sortent lorsque c’est nécessaire, juste les histoires que j’ai, moi, envie d’écrire et non plus celles que l’on me demande de faire. J’ai toujours été un électron libre mais cet électron aujourd’hui s’entoure d’une paresse sécurisante. Et croyez-moi, je découvre le vrai, le seul plaisir, unique, intense, presque magique, celui que ressente tous ceux qui ont survécu au pire, tous ceux qui se sont relevés, celui de croire en moi et de pouvoir dire un grand « fuck » à tous ceux qui ont rêvé de me voir pourrir au fond d’un trou. Ce jour arrivera, nul n’y échappe mais ce sera la tête haute !

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