Les écrivains ratés
Qui peut prétendre être un écrivain raté ou qui peut en juger ? Écrire, c’est un acte unique mobilisant tous nos sens, toute notre énergie. Les mots sont un peu comme un ballon de basket que nous lançons dans un panier. Nous voulons qu’ils atteignent leur but, mais souvent ils tombent à côté. J’ai croisé la route d’un écrivain raté, dépressif car son manuscrit ne cessait d’être refusé par les maisons d’édition. N’ayant pas lu le contenu, je me contenterais juste d’extrapoler en disant, plutôt que se considérer comme raté, pourquoi ne pas tout reprendre à zéro. Peut-être le style était-il trop lourd ? Trop mielleux ? L’histoire trop banale ? Souvent, les autobiographies se retrouvent mises au pilori simplement parce qu’elles manquent de travail et de rythme. Je le dis souvent à mes élèves de dix ans, il n’existe pas de mauvais textes si ce dernier est travaillé vraiment, si on a le courage d’effacer, de recommencer jusqu’à la perfection. Ensuite, on ne peut plaire à tout le monde comme dans la vie. Certains n’aiment que les femmes sveltes et intellos, d’autres les dodues rigolotes, et j’en passe. Heureusement, il en faut pour tout le monde ! Les livres, c’est pareil. Cela me semble toujours méchant un lecteur qui pointe un livre du doigt en disant juste qu’il est nul. On peut ne pas avoir aimé mais ce n’est qu’une affaire de goût.
À tous les écrivains ratés, je dirai juste, recommencez, encore et encore et un jour, vous percerez. C’est comme pour toute chose dans la vie. On a le droit de se tromper, nul n’est en mesure de nous le reprocher. L’important est de recommencer et surtout de pardonner aux autres leurs propres erreurs. Si tout le monde fonctionnait ainsi, comme notre avenir serait plus doux.
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