( 24 août, 2016 )

Humilité, tu as dit quoi ?

Auteurs avec la grosse tête, vous me faîtes sourire …
Longtemps, certainement baignée par la morale de mon enfance, je percevais l’humilité comme une vraie vertu que tout le monde possédait, ce sentiment s’opposant à l’arrogance, le vouloir-être. Adulte, je me suis vite rendue compte qu’il y avait les forts, ceux qui n’en ont rien à faire des autres, et les faibles, ceux qui jonglent avec les sentiments comme l’empathie, l’humilité, la discrétion. Le pouvoir se trouve dans les mains des forts, ces personnes prêtes à tous les vices, tous les coups bas, toutes les calomnies pour écraser les autres. Le monde de l’édition baigne dans ces deux extrêmes où l’on retrouve des auteurs de talent voguant dans l’ombre, d’autres pistonnés tournoyant dans la lumière, des chroniqueurs honnêtes et des lèches bottes, des commentaires sincères et d’autres piquant tel du venin.
Moi, je fais partie des faibles, je connais mes limites en proie au doute ou à la peur ne cherchant ni le pouvoir ni le devant de la scène. J’écris parce que j’aime cela mais je ne cours pas après la gloire, n’en ressentant pas le besoin. J’admire parfois les forts qui eux sont prêts à tout pour réussir même au détriment des autres. Certains m’ont déjà dit être plus heureux que moi. Le pouvoir est-il vraiment le bonheur ?
Il m’arrive, comme à tout le monde, de tomber en illusion et la chute est si douloureuse, que je me dépêche de changer de trottoirs.
On me demande souvent de me définir et j’en suis incapable, je dirais juste une petite chenille qui se prépare tranquillement dans son cocon, sans rien demander à personne. Je ne m’aventure plus sur des sables mouvants, j’ai failli ne pas en sortir. Je ne cherche pas à écraser les autres pour exister, je sais que j’existe pour quelques personnes et cela me suffit.
Mais au fond, suis-je vraiment moins forte que  » les forts » parce que je sais restée discrète, en retrait, emphatique ? La vraie force n’est-elle pas plutôt dans cette stabilité tranquille que l’on offre, cette certitude que l’on peut compter sur nous, que l’on saura garder une promesse au chaud très longtemps ? Que l’on ne trahira jamais. quelqu’un à qui l’on tient même pour sauver sa peau ?
Je place l’humilité hors d’un contexte judéo-chrétien, l’instaurant comme une nécessité, une manière de rentrer en relation pour ouvrir une porte essentielle dans ce monde bien difficile, la paix avec les autres, savoir dire pardon, reconnaître ses tords afin de dessiner des jours meilleurs.

2 Commentaires à “ Humilité, tu as dit quoi ? ” »

  1. Dominique dit :

    Avoir de l’humilité, tenir sa parole, aller au bout de ses engagements, respecter l’autre, cette âme….Est-ce de la faiblesse ?

    Peut-être au yeux de ce monde qui rejette ces valeurs qui va de plus en plus vers la loi du plus fort…

    Qui peut se dire parfait, qui a toujours raison….je préfère le chemin de l’humilité, de la droiture, du respect qui pour moi n’est pas un chemin de faiblesse….rester toujours debout pour rester soi malgré les chutes, plier mais se relever….avancer malgré tout, garder ses valeurs…

    Restons ce que nous sommes…..on ne peut ètre quelqu’un d’autre

  2. Tienou dit :

    L’humilité, la vraie? Elle devient bien rare !
    On voit partout comme tu le dis , les fort s’escrimer à monter bien haut sur le devant de la scène. On ne voit pas les petits, écrasés, à qui l’on donne tort d’exister, ceux qui essaient de ne pas respirer trop fort, de peur de brûler l’oxygène des grands. Mais ce ne sont pas eux les humbles !
    Les humbles, on ne les voit pas. ils ont opté pour le fait de n’être pas vus et s’excusent quand la lumière vient les frôler d’un peu trop près…

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