Un temps pour tout
Ça sonne un peu biblique et pourtant que cette phrase est juste. Il y a un temps pour tout, et il faut l’accepter. On ne fait pas la même chose à vingt ans qu’à soixante-dix même si certains m’affirment que tout est dans la tête, seulement voilà, il y a aussi le corps qui nous ramène à la triste réalité que nous n’avons plus vingt ans. D’un autre côté, nous sommes aujourd’hui le produit de nos expériences et aurions-nous vraiment envie de retourner à nos tendres années, à refaire ce parcours plein d’embuches qui nous a portés jusqu’à ce jour ?
Peut-être aussi est-ce important de ne pas s’attarder sur ce qui fut ? Ce qui sera aura certes un autre goût mais pourquoi serait-il moins bon ?
Un ami me disait dernièrement que son âge lui pesait, que les années l’avaient déplumé, que sa vigueur d’antan était tombée et qu’il se sentait inutile. Ne pouvant l’aider dans sa quête du bonheur, je me suis contentée de lui assurer qu’il lui restait de beaux moments à vivre, parce que la vie est ainsi, pleine de rebondissements, pleine de tournants inattendus. Ce ne sont ni les rides qui sillonnent notre visage, ni les cheveux pour ces messieurs qui s’amenuisent qui vont détruire un bonheur possible, quant à la vigueur, j’en souris toujours, elle revient vite lorsqu’elle rime avec amour .
Bien sûr, il y a un temps pour tout, mais il y a surtout le temps que l’on va prendre pour rêver, pour écouter les autres, pour croire encore en l’amour, un temps pour oser peindre des soleils même si la toile est sombre, un temps, ce temps qui est ce que nous en faisons, magique, et qui perdurera jusqu’à ce que nous nous endormions définitivement. Ne gâchons pas ce temps précieux en refusant de vivre.