( 22 août, 2016 )

Un temps pour tout

Ça sonne un peu biblique et pourtant que cette phrase est juste. Il y a un temps pour tout, et il faut l’accepter. On ne fait pas la même chose à vingt ans qu’à soixante-dix même si certains m’affirment que tout est dans la tête, seulement voilà, il y a aussi le corps qui nous ramène à la triste réalité que nous n’avons plus vingt ans. D’un autre côté, nous sommes aujourd’hui le produit de nos expériences et aurions-nous vraiment envie de retourner à nos tendres années, à refaire ce parcours plein d’embuches qui nous a portés jusqu’à ce jour ?
Peut-être aussi est-ce important de ne pas s’attarder sur ce qui fut ? Ce qui sera aura certes un autre goût mais pourquoi serait-il moins bon ?
Un ami me disait dernièrement que son âge lui pesait, que les années l’avaient déplumé, que sa vigueur d’antan était tombée et qu’il se sentait inutile. Ne pouvant l’aider dans sa quête du bonheur, je me suis contentée de lui assurer qu’il lui restait de beaux moments à vivre, parce que la vie est ainsi, pleine de rebondissements, pleine de tournants inattendus. Ce ne sont ni les rides qui sillonnent notre visage, ni les cheveux pour ces messieurs qui s’amenuisent qui vont détruire un bonheur possible, quant à la vigueur, j’en souris toujours, elle revient vite lorsqu’elle rime avec amour .
Bien sûr, il y a un temps pour tout, mais il y a surtout le temps que l’on va prendre pour rêver, pour écouter les autres, pour croire encore en l’amour, un temps pour oser peindre des soleils même si la toile est sombre, un temps, ce temps qui est ce que nous en faisons, magique, et qui perdurera jusqu’à ce que nous nous endormions définitivement. Ne gâchons pas ce temps précieux en refusant de vivre.

( 21 août, 2016 )

Pourquoi un amour peut être impossible à oublier ?

Nos vies sont jalonnées d’amour et de passions que nous vivons plus ou moins sereinement et puis, un jour, l’une d’elles va nous plonger dans ce drame, l’impossibilité d’oublier.
« Voilà, c’est fait. J’ai replongé dans cette nostalgie. Pourquoi ne puis-je l’oublier ? Des années que nous ne sommes plus revus et il continue à hanter mes nuits. Ce fut tellement unique cette relation, ces mois à croiser nos routes, à effleurer nos rêves puis ce jour où il a enfin osé m’embrasser, malgré sa situation. J’ai beaucoup aimé dans ma vie, j’ai embrassé de nombreuses bouches, mais Lui, c’était différent, non qu’il embrassait mieux qu’un autre, mais simplement parce qu’il était Lui »
Extrait des Confidences de Carla.

 

Pourquoi comme Carla, ces amours sont si forts ? J’aurais tendance à dire que ce sont les fantasmes, les regrets voire les remords qui laissant place à l’imaginaire rendent cet oubli impossible. L’idée même que cet amour puisse être impossible renforce son désir d’exister et par là même s’oppose à la raison. Le souvenir de ce qui aurait pu être et qui n’est pas, rend au final cet amour unique. C’est aussi pour cette raison, que nous auteurs, nous adorons écrire sur cette émotion à la fois unique et si fréquente, qui touche tout le monde grands et petits. Cet amour en général ne fut pas choisi, il arriva, prit possession de l’âme et s’y installa. Des signes parfois offerts au compte goutte suffirent à faire s’envoler l’imagination. Nous sommes tous susceptibles de vivre une telle histoire un jour, la rencontre qu’elle ait durée un jour, une semaine ou un an. Sa force réside dans son impossibilité à durer induisant à la fois ce désir et cet espoir.
Une histoire achevée, sauf si les deux protagonistes ne l’ont pas choisie, ce qui est rare, l’est pour de bonnes raisons. On ne cesse pas de se voir si on s’aime vraiment, si on est bien ensemble. Il y a toujours une raison. Laissons donc les fantômes du passé dormir sauf si comme Carla, ce ne fut pas un choix mais une obligation, alors un amour impossible devient un deuil impossible. Que faire ? Espérer juste que cette attente ne soit pas vaine et surtout ne jamais oublier que nous sommes responsables de ce que nous donnons à aimer, de la raison pour laquelle nous aimons et de ce que nous attendons de l’amour.

 

Les Confidences sont en préventes sur les sites fnac et Amazone

( 20 août, 2016 )

La déception

Nous nous trouvons régulièrement face à des déceptions petites ou grandes qu’il nous faut surmonter pour éviter d’y laisser des plumes. Trop attendre induit nécessairement une déception car notre imaginaire va prendre le relais, dessinant les contours de l’objet ou l’acte désiré. La réalité n’est pas toujours en accord et nous nous retrouvons déçus, frustrés, tristes même parce qu’en un clin d’oeil, nous venons simplement de perdre l’espoir. La déception peut se rencontrer dans de multiples domaines, la source étant souvent l’incompréhension. Je m’imagine que tu vas être heureux de ce cadeau, car il me plaît à moi, je suis impatiente de te revoir car je ne pense qu’à toi. Mais l’autre en face ne réagit pas selon nos projections, suivant sa propre route, son propre chemin. Vous savez, c’est le dialogue de sourd. Elle qui pense à lui, qui rêve d’un signe, d’un coup de téléphone, d’un moment pour échanger, discuter, se fondre dans l’âme de l’aitre. Et lui, qui ne voit rien; qui ne comprend rien.
Dans notre société trop rapide, où chacun réagit au quart de tour, sans se poser les bonnes questions, les déceptions s’avèrent de plus en plus nombreuses. Déception de ne pas être compris, déception d’avoir mal compris, déception de voir ses rêves s’effonder. Pour surmonter une déception, il faut déjà l’accepter et comme pour un deuil, franchir les étapes de cette perte. Le parcours est parfois loin, jonché d’orties mais on ne peut garder ces déceptions en soi sinon on se détruit à petits feux. Raisonnons nos déceptions et évitons de faire les mauvais choix.
Au final comme l’a écrit un auteur  » La déception ne vient jamais des autres, elle n’est que le reflet de nos erreurs de jugement. »
Sachez tourner une page lorsqu’il est encore temps …

( 20 août, 2016 )

Lorsque ton passé t’appelle, ne te retourne pas, il n’a rien à te dire de nouveau ..

Combien de personnes se détruisent la vie en restant figées sur un événement passé ou un regret. Quel gâchis ! Le temps nous est tous compté et il est stupide de le perdre à essayer de recoller des morceaux ou pleurer sur ce que l’on a perdu. Les choses arrivent parce qu’elles doivent arriver, parce que l’on fait des choix, nos choix. Un élément minuscule va en engendrer un autre qui va en entraîner un troisième. On peut se retrouver malgré soi en plein mélodrame et pourtant le résultat final sera toujours magique : un rêve qui va se réaliser, un travail auquel on ne croyait plus, une vie que l’on va reconstruire. Alors non, ne répondez pas aux appels du passé. Ils ont tendance à nous faire replonger dans une mélancolie qui va nous freiner. Pensez au présent qui est en perpétuel mouvance, toujours prêt à être reconstruit. On ne peut refaire ce qui a échoué. On peut juste faire table rase et parfois, si le petit élément le permet, recommencer autrement, différemment, parce que cela doit être. Si rien ne se passe, c’est tout simplement parce que ce n’était pas si important, l’évidence n’en était pas une et le rêve avait juste pris trop de force.
Donnez-vous les moyens de vivre vos rêves et s’ils ont échoués, trouvez juste une solution pour faire mieux au lieu de vous lamenter. La vie mérite d’être écoutée.

Au passage, un merveilleux rêve qui me fait une fous encore aller de l’avant, la sortie des Confidences de Carla. Déjà plusieurs ventes en ligne, merci à vous .

Tous les textes sont protégés par copyright@

http://livre.fnac.com/mp28473564/Les-confidences-de-Carla

https://www.amazon.fr/confidences-Carla-Sylvie-Grignon/dp/2372670174/ref=sr_1_8?ie=UTF8&qid=1471550856&sr=8-8&keywords=Sylvie+grignon

 

( 19 août, 2016 )

Tourner la dernière page

Il y a toujours une dernière page à un livre,  comme dans la vie. J’ai toujours du mal lorsque je termine une histoire de vie, un manuscrit ou que je lis un roman, fermer ces dernières pages m’emplit de tristesse. Je sais bien que l’on peut toujours relire le dernier chapitre, revivre en rêve ce que l’on a vécu,  mais il ne sera toujours que le dernier. Je n’aime pas finir une histoire n’ayant au fond de moi qu’une envie lui redonner vie pour la faire durer encore et encore. Pourtant, certaines histoires ont belle et bien une fin. Il faut accepter que malgré tous les signes positives que l’on propose, la page blanche que l’on a gardée ne pourra jamais se remplir. L’encre sèchera dans l’encrier, les larmes sur nos joues, même les prières à un Dieu qui n’existe peut-être pas, seront inefficaces. Un jour, il faut être prêt à tourner cette toute dernière page. Cela ne se fera pas en un jour parce que l’idée même est douloureuse et qu’il est indispensable de l’apprivoiser, de l’accepter, d’être certain qu’il n’y a pas d’autres possibilités.
Tourner la page, c’est s’offrir une seconde chance, se donner la force d’avancer malgré les tempêtes, accepter aussi d’avoir perdu du temps à attendre inutilement même si au fond, rien n’est vraiment inutile.
Parfois, le temps a tellement coulé dans le sablier que les pages se sont jaunies, les visages se sont estompés, les souffrances gommées, il ne reste rien du passé que ces quelques lignes que l’on aimerait tant pouvoir relire, mais l’heure a sonné, il est temps pour nous de s’arrêter d’espérer, rien ne pourra arriver car la faucheuse ne va pas tarder à passer.

( 18 août, 2016 )

L’amertume

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Je reçois beaucoup de messages où plane un soupçon d’amertume, auteurs non reconnus, femmes trompées. L’amertume est une émotion qui pousse à penser que ce que l’on vit est injuste mais est-ce vraiment le cas ? Étant sur un blog littéraire, je vais prendre l’exemple de l’écrivain, frustré de ne pas vendre ou pire d’avoir été refusé par des éditeurs. Ces personnes plongent vite dans des sentiments qui les emprisonnent, ils ne peuvent plus s’en défaire. On les rencontre sur les réseaux sociaux intervenant pour détruire l’oeuvre des autres. Parfois ils se fardent d’un autre nom ou d’un autre profil pour clamer une cause qu’ils sont convaincus d’être juste, mais juste que pour eux.  L’amertume est le signe d’une douleur qui est toujours d’actualité et il me semble dangereux de ne pas s’en débarrasser. Comment ? Déjà en fermant la boucle. Le manuscrit ne fut pas accepté par un éditeur, ce n’est pas grave, il faut retravailler dessus. Le livre ne se vend pas, qu’importe. ! Nul ne vit de ses écrits de nos jours comme à l’époque des grands philosophes. Un livre non vendu ne signifie pas qu’il est mauvais, juste qu’il n’a pas trouvé son public. Il suffit de recommencer, autrement en évitant les mêmes erreurs. « L’amertume c’est comme boire du poison en souhaitant tuer d’autres personnes. » L’amertume, c’est rester dans le regret, dans ce qui n’est plus. Il ne faut jamais rien regretter. Tout a une raison d’être. Il faut juste continuer à avancer simplement parce que la seule certitude que l’on peut avoir, est que l’on ne sera que ce l’on veut vraiment être et que l’on ne vivra que ce que l’on veut vraiment vivre. En attendant, je ne ressens pas ce sentiment et je continue de proclamer que la vie est bien jolie, que vius pouvez plongez dans mes Carlas et vous ne ressentirez plus d’amertume, alors hauts les coeurs.

( 17 août, 2016 )

L’espoir

Aujourd’hui, je vais reprendre mon thème de prédilection car nous avons tous besoin d’espoir. Preuve en est le nombre d’associations caritatives dont le nom inclut ce petit mot de cinq lettres. Qu’est-ce que l’espoir ? C’est cette petite flamme vacillante qui brille dans la nuit noire nous guidant tout en nous empêchant de tomber, c’est la main que l’on va attraper et serrer très fort à l’instant où on se sent couler, c’est le traitement que l’on nous annonce salutaire et qui va soulager nos douleurs, c’est une parole, un regard, un geste que l’on attendait pas.
L’espoir ne vient pas tout seul, il faut y croire, faire attention à ce qui nous entoure, faire confiance aux signes que l’on rencontre, fuir tout ce qui peut nous en éloigner même si ce sont de très bons amis. L’espoir, c’est la possibilité de réussir, de réaliser ses rêves et nous savons tous que notre propre possibilité de bonheur n’est pas toujours appréciée par les autres. Je me souviens d’un texte mythologique que je lis souvent à mes élèves  » La boite de Pandore » Pandore désobéit à Zeus et ouvrit la boite d’où s’échappa tous les malheurs et souffrances de la Terre mais il n’y resta que l’espérance. Pourquoi ? Parce que rien n’est plus beau que l’espoir mais rien n’est aussi plus destructeur. Lorsque nos rêves ne se réalisent pas, lorsque nous perdons espoir, nous sombrons vite dans des sentiments destructeurs comme la désillusion ou la déprime pouvant nous conduire vers des actes d’agressivité ou de violence liés à la frustration.
Que faire alors ? Garder les pieds sur Terre et n’espérer que ce qui est irréalisable. Il faut cesser de construire une vie en pensant que l’on va gagner au loto, mieux vaut espérer trouver un bon travail, tout comme attendre un amour qui ne se manifeste pas. Il n’y a que dans les romans où les âmes soeurs se retrouvent au bout de vingt ans, et même si dans la vie, cela existe, c’est si rare. Ne gaspillons pas notre énergie à vouloir l’impossible. Croyons en nos rêves mais surtout donnons-nous les moyens de les réaliser. Parfois, il suffit d’un petit rien, et l’espoir renaît.

( 16 août, 2016 )

Lettre à mon père

« Je voudrais oublier le temps pour un soupir pour un instant, une parenthèse après la course et partir où mon coeur me pousse (…) Je voudrais décrocher la lune, je voudrais même sauver la Terre, mais avant tout, je voudrais parler à mon père »

Sur les notes de cette sublime chanson, je pense à toi, papa et je voudrais aussi tracer quelques lignes, mettre un peu de couleurs dans mes souvenirs, te dire des mots qui n’existent pas. J’aimerais tant que tu puisses voir la femme que je suis devenue, la plume qui a suivi tes traces et tes conseils avisés à une époque où je ne voulais pas les écouter. J’aimerais tant que tu sois fier de moi, que tu puisses être encore là. Tu avais mon âge lorsque tu es parti, brusquement, en quelques jours laissant dans ton sillon juste des larmes. Comme toutes les petites filles, jeune, je t’ai cherché inconsciemment dans mes amours, on n’échappe pas comme ça à Oedipe. J’ai croisé plus tard des routes où je te retrouvais, des hommes amoureux comme toi  des mots, qui aimaient les phrases,  des personnes ( et il y en a eues) que j’ai admirées.

Toi, le premier à m’avoir donné un livre, à m’avoir mis un stylo lorsque j’avais treize ans dans les mains et à me dire  » Écris, tu as tant à dire que les mots ne suffiront pas, tu as un vrai talent. »

Toi qui as toujours cru en moi, toi dont l’énergie faisait des miracles, si forte que tu l’as partagée jusqu’à y laisser ta vie.

Toi qui maniais le pinceau comme un prolongement de ton âme, artiste méconnu, me laissant aujourd’hui détentrice de tes œuvres, de ton don que je pense avoir passé comme un cadeau à la prochaine génération, tes petits et arrières-petits enfants.
Comme j’aimerais aujourd’hui pouvoir te parler une seconde, juste une, une petite brèche dans le temps, pour te dire que même si vingt ans ont passé, papa, tu me manques toujours autant.

( 15 août, 2016 )

La fidélité

Thème récurrent qui fait couler beaucoup d’encre car son essence même est bourrée de contradictions. Par définition, la fidélité ne peut exister que dans un acte d’engagement. Que ce soit en amitié ou en amour, il y a cette notion de fidélité que parce qu’il y a une promesse,. Vous savez, c’est la phrase toute faite  » Je serai toujours là pour toi » ou  » Je t’attendrais quoi qu’il arrive. » ou « Je t’aimerais jusqu’à ce que la mort nous sépare. » Malheureusement pour qu’il y ait cet engagement, il faut être deux et souvent l’une des deux personnes va prononcer ce serment de manière désinvolte sans prendre conscience que l’autre l’a pris à la lettre. Il va en ressortir un malentendu pouvant conduire à un drame. Un serment engage sur l’avenir mais peut-on vraiment être certain de ce que sera demain ? Je t’aime, oui au moment T où je te le dis et je suis sincère mais est-ce que je t’aimerais toujours autant et surtout même si je continue à t’aimer d’une certaine façon, est-ce que cela va m’empêcher de tomber amoureux ? La fidélité n’est-elle pas simplement une façon de se protéger des tentations ? Choisit-on de tomber amoureux ou souhaitons-nous, pour diverses raisons, transgresser cette fidélité ?
Pour ne reprendre que l’exemple des promesses, cette fidélité qui nous lie à l’autre me semble basée exclusivement sur la confiance. Je crois en ta promesse car j’ai confiance en toi, je sais que tu la respecteras car je sais que rien ne peut la rompre . Et pourtant, si cette confiance est rompue, si par accident, cette harmonie est malmenée, que faut-il penser ? Que nous sommes de mauvaises personnes ou que nous sommes simplement des êtres humains ?
J’irai même plus loin, au regard de mon grand âge, la fidélité est-elle une preuve d’amour ? J’en suis de moins en moins convaincue. Tant de personnes refusent de vivre un grand amour pour ne pas trahir la promesse faite à leur conjoint. Le résultat est souvent catastrophique, le couple n’est plus qu’une pale copie de ce qu’il fut, la frustration prend la place s’imposant en reine, il ne reste que l’amertume dont je parlerais dans un post prochain.
Se forcer à être fidèle me semble être une ineptie, tout comme vouloir à tout prix être infidèle.
Aimer l’autre, c’est le respecter, c’est également vouloir qu’il nous respecte. C’est pour cette raison que nous devons toujours être sincère envers nous-mêmes et plutôt que de dire à l’autre, « je t’aimerais toute ma vie et te serai fidèle », lui dire « je t’aime et te respecte et je souhaiterais t’être fidèle parce que j’en ai envie mais je ne sais pas ce que sera demain et ma promesse ne m’engage que pour aujourd’hui. »
De cette façon, ne vivrions-nous pas mieux ainsi ?

( 14 août, 2016 )

La dernière ligne

L’écriture d’un roman se termine seulement lorsque la phase fastidieuse de réécriture est accomplie. Hier, j’ai terminé celle de mon prochain roman policier, INDIGO, travail m’ayant demandé plus de cinq heures par jour depuis mon retour de vacances.
Quand sait-on que c’est la bonne version ? Jamais dirais-je, tout comme en amour, on ne sait jamais que c’est le bon, on espère juste et c’est le temps ensuite qui livre ses secrets. Pleine de doutes, bien sûr, pas certaine d’être dans l’attente de mes lecteurs et en même temps, émotion ambivalente, heureuse de ma prose.
Les dés sont jetés, bientôt, il va partir dans les bras de plusieurs bêtas lecteurs qui vont me le décortiquer, trouver la faille pour qu’ensuite, comme dans la vie, je puisse effacer et recommencer ce qui ne va pas. Un roman ne se réalise pas juste en laissant les mots couler, il va prendre sa force et ses racines dans les échanges.
Je me sens vide en lisant et relisant ma dernière ligne, un peu comme si j’avais claqué une porte et étais partie sans me retourner, un peu comme si mon bébé allait s’envoler loin de moi. J’ai envie d’en rajouter, d’en écrire plus, mais comme pour tout, il faut un jour mettre le mot fin, pour recommencer encore et encore, pour façonner de nouvelles expériences.
Je pense que chaque auteure ressent ce manque, cette tristesse en quittant ses personnages. Je laisse pour de nombreux mois Antoine et ses acolytes, une impression de perdre des amis. Heureusement, débordant d’imagination, et vu qu’il me reste quinze jours avant la reprise, je vais titiller la marmite et plonger dans une nouvelle potion qui ne me mènera peut-être nul part ou qui m’emportera vers de nouvelles aventures. L’écriture, c’est comme la vie. Il faut avancer sans se retourner car on peut toujours faire mieux, on doit toujours faire mieux alors essayons ! Moi en tous les cas, je vais tenter …

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