( 4 août, 2016 )

Pourquoi écrire est si important.

Pourquoi d’abord écrire alors que notre société ne s’intéresse plus ni aux livres ni aux mots ? Écrire reste un acte viscéral qui ne s’explique pas. J’avais dix ans seulement lorsque je remplissais de gros cahiers de poèmes ou de citations trouvés au hasard de mes lectures. Il n’a fallu qu’un pas pour que je me lance, avec des mots un peu niais, un peu tremblants. Puis, il y eut mes journaux intimes écrits depuis l’âge de 13 ans. Quand on a comme moi dépassé le demi-siècle, cela en fait une pile de vieux carnets. Vous êtes nombreux à me dire que j’écris beaucoup. Ce fut toujours le cas. Adolescente, à une époque où Internet n’existait pas, j’écrivais des lettres avec des correspondantes, des centaines de lettres par an, j’aimais le bruit du stylo grattant la feuille, j’aimais voir le papier se remplir. Ensuite, ce fut à mes amoureux , à ceux qui comptaient vraiment pour moi. Je n’ai presque jamais écrit sans raison car l’encre est sacrée et je n’aurais jamais du utiliser ma plume pour autre chose que pour la beauté des mots, c’est pour cela que je n’envoie que peu de mails, sauf aux personnes de confiance, et que mes lettres tapées à l’ordi sont en général des réclamations !
Mes vacances à la mer se terminent et mes lecteurs vont se réjouir. Les mots ont jailli avec force remplissant des pages et des pages, INDIGO amorce ses derniers chapitres. Magie pure de la création ! Bonheur de la sérénité.
Dans quelques semaines sortiront « Les confidences de Carla » qui clôturent un cycle, celui d’une femme qui n’a jamais baissé les bras, qui voulait se prouver, bien plus à elle qu’aux autres qu’elle serait toujours un roseau qui plie mais ne se brise pas malgré les tempêtes, un peu comme moi disent mes fidèles.
Je crois en mon personnage et je suis heureuse que vous soyez si nombreux à y croire aussi car rien ne me semble plus important que de rebondir. La vie nous incite à faire des choix que nous regrettons parfois mais qui ne peuvent pas pour autant s’effacer, à prendre des risques qui nous mettent en danger, à croiser une destiné que l’on n’avait pas prévue. C’est tellement simple de sombrer dans l’agressivité, la dépression au moindre coup de grisou ou de tomber dans des addictions diverses. Écrire est une façon de rester les pieds ancrés aussi bien dans le réel que dans l’imaginaire.
Écrire, c’est entrer en résistance, c’est refuser l’ordre ou la logique établis, c’est sortir du « politiquement correct », c’est oser regarder le soleil en face.
Peut-être un jour, les mots sécheront sur mon papier. Peut-être un jour, je n’aurais plus envie ou besoin d’écrire, peut-être simplement ma mémoire ne sera plus ce qu’elle est et m’empêchera d’écrire ce que la parole m’empêche de dire. Je ne suis au fond qu’une écrivaine de l’ombre et par mes mots, j’espère juste pouvoir faire jaillir sur monde égoïste, un peu de lumière, déposer sur cette toile de la vie un peu grise en ces temps mouvementés un zeste d’amour, une simple caresse, une façon pour moi de me dire que mon insignifiante vie a un sens.

( 3 août, 2016 )

Hashimoto, bientôt une pétition ?

Merci pour vos messages toujours nombreux et pour l’achat régulier d’Hashimoto, mon amour. Bientôt nous fêterons les un an de ce recueil et nous sommes heureuses, mon éditrice et moi-même, du succès rencontré. Je m’étais dit que même s’il n’aidait qu’une personne, ma maladie aurait un sens. Elle en a donc un ! Les mentalités commencent à bouger là où ce recueil est passé. Il faudra encore du temps pour changer définitivement ce qui est.
Un exemple, sur mon lieu de vacances, au début de mon séjour, je croise une dame souffrant de troubles divers et variés que nous avons tous connus en débutant une hypothyroïdie. Étant facile d’accès et sentant, une écoute, elle m’a raconté sa vie, ses déboires, une perte récente l’a achevée. Son médecin traitant lui a prescrit une prise de sang révélant une TSH dans les normes à 3,67. La pauvre femme se traînait, butait sur ses mots, pleurait toute la journée. Je lui ai conseillé d’aller au laboratoire du coin et de se faire faire une recherche d’anticorps pour Hashimoto. Je l’ai croisée de nouveau quinze jours plus tard à une terrasse de café. Irène m’a sauté au cou. Elle était atteinte de la maladie d’Hashimoto avec une tpo de plus de 450 et le toubib du centre-ville lui a prescrit un traitement de Levothyroxine. Elle commençait à se sentir moins mal au bout de sept jours.
Nos routes croisent des personnes pour une bonne raison. Une fois encore, je n’ai rien contre le milieu médical qui malheureusement agit selon les directives gouvernementales, pas trop de prescriptions n’en faut sinon pas de remboursements. Nous allons vers une politique de santé américaine et cela m’attriste. Mon cri d’alerte est simple. En cas de fatigue intense, de troubles de mémoire, de prise de poids ou d’impossibilité à en perdre, de frilosité et j’en passe, il serait si simple de prescrire une PDS pour une TSH et une recherche d’Hashimoto, si simple ! Et que l’on ne me parle ps du trou de le sécu, ce n’est pas ce qui va l’agrandir au contraire. Le Levo ou la L_Thyroxine font partie des médicaments les moins coûteux à côté des antidépresseurs etc.
Autant un malade atteint d’un cancer doit se plier au protocole de l’oncologue, autant un malade atteint de la maladie d’Hashimoto doit écouter son corps. Il sait mieux que le médecin ce qui ne va pas. S’il dit qu’il ne se sent pas bien, même dans la norme, avec une baisse ou une hausse du traitement, le médecin doit l’entendre. Nous ne sommes pas juste des numéros. Nous sommes des êtres humains et à ce titre, nous devons être écoutés et surtout entendus.
La stabilisation d’un traitement est longue. Il est illusoire de penser qu’en quelques semaines, on sera de nouveau comme avant. Il y a un « avant » Hashimoto et un « après » et même lorsque l’on est stabilisé, on n’échappe pas aux crises de thyroïdites possibles. Il suffit d’un rien. La thyroide est le centre des émotions, un coup de stress, un choc, la fatigue et ses troubles reviennent au galop.
Aujourd’hui, au bout de 3 ans, je suis stabilisée. J’ai retrouvé mon tonus, ma forme, je me considère comme une survivante car j’ai touché le fond avec cette maladie. Elle n’est pas simple à accepter car invisible. Les autres ne vous voient pas autrement qu’avant et pourtant vous n’êtes plus la même. Hashimoto est une maladie invisible qui change en profondeur.
Aujourd’hui, comme demain, par mes mots, je continue mon combat car chaque jour des dizaines de cas apparaissent. Stress, environnement, génétique ? Peu importe au final. Cette maladie invisible existe. Il faut que le monde la découvre. De nombreuses stars osent en parler pourtant vous ne le lirez qu’en lettres minuscules dans les magasines. Tabou ? Oui car c’est une maladie qui ne rapporte rien au laboratoires.
Bientôt, nous lancerons une grande pétition pour simplement alerter les pouvoirs publics, pour demander que cette simple recherche soit aussi systématique qu’un frottis surtout après des périodes de stress.
Nous devons être entendus ! La découverte précoce est indispensable et éviterait à certains malades des souffrances terribles.
Et puis peut-être les chercheurs se pencheraient-ils enfin sur un marqueur Hashimoto permettant de savoir si on serait ou non à risque ?
Pour le bien des malades, pour le bien de l’entourage qui n’arrive pas à suivre, soyons solidaires. Merci aux médecins de plus en plus nombreux à rejoindre notre cause, aux aides soignants qui après la lecture de ce recueil signalent des cas pouvant être Hashimoto.
Hashimoto est une maladie que l’on porte ensuite toute sa vie comme un rappel que nous ne sommes pas des surhommes. Faisons en sorte qu’elle fasse juste de nous non des malades ou des handicapés mais des Hommes.

http://livre.fnac.com/a9389468/Sylvie-Grignon-Hashimoto-mon-amour

 

( 3 août, 2016 )

S’excuser de trop aimer ou d’aimer tout simplement

Pourquoi tant de personnes s’excusent-elles de tomber en amour ? C’est une ineptie. On ne choisit pas d’être amoureux. On ne choisit pas non plus qui on aime. On choisit juste d’accepter ou non ce sentiment, de l’apprivoiser, de le vivre. L’autre, au final, n’a rien à voir. Preuve en est, il peut être l’objet d’un amour sans le savoir, sans même en avoir connaissance et cela ne dénature en rien la réalité ou la force de cet amour.
Pourquoi alors demander pardon ? Pardon d’aimer ? Notre civilisation est trop ancrée dans l’intellect, la raison car l’amour n’a pas de loi. Celui qui tombe amoureux, voit du jour au lendemain son univers gris et blanc prendre des teintes diverses et variées. Une chanson va lui rappeler cet amour, un geste, une histoire, un rire. L’amour va être bien plus qu’un sentiment, il va être la bouée qui va l’empêcher de se noyer. Je l’ai déjà écrit différemment dans mes romans mais applaudissons ces êtres qui savent vraiment aimer, ils véhiculent une énergie forte, positive, indestructible et même s’il est question d’un amour non partagé, ou interdit, l’important est la lumière qui rejaillit. Tristes ceux qui n’aiment plus, se refusent d’aimer, se refusent de tomber amour car même si l’amour fait cruellement souffrir parfois, ne vaut-il pas mieux aimer que de ne rien ressentir ? Plutôt que d’être dans la culpabilité de « pardonne-moi si je t’aime », soyez dans « je te pardonne de m’avoir fait tomber en amour et ne me juge pas pour cela. » Profitez bien de votre été …

( 2 août, 2016 )

Apprivoiser l’absence

L’absence est un vide qui peut faire perdre même aux personnes les plus sensées la raison. C’est une porte qui ne s’ouvre plus, un téléphone qui ne sonne plus, un berceau vide. Ce sont ces souvenirs entassés sur des meubles que l’on n’ose plus toucher, ces livres que l’on a partagés que l’on n’ose plus ouvrir, c’est ce grand lit où on dort seul ou ce fauteuil où personne n’ose plus s’assoir. Notre vie ne cesse de croiser ces situations. La vie par définition n’est pas stable, elle est en mouvance perpétuelle. Ce qui nous avons prévu, écrit, peut subitement changer radicalement sans nous laisser le temps de reprendre notre souffle. Apprivoiser l’absence est un long processus qui ne devrait pas être négatif pour autant car chaque individu évolue,  grandit afin de ne pas reproduire ses erreurs passées.  Acceptons ces périodes d’absence, de manque comme un cadeau nous permettant de nous retrouver. Parfois même une rose peut fleurir au milieu de multitudes de mauvaises herbes, Je l’ai vu fin juin sur ma terrasse. Cette rose rouge, venue de nul part, une graine poussée par le vent, est là pour nous secouer, pour dire à chacun que rien n’est jamais fini, que l’on peut de nouveau enlever les mauvaises herbes, les arracher pour laisser les roses s’épanouir. Nous sommes tous des roses donc laissons le temps se poser puis fleurissons de nouveau. Apprivoisons l’absence, mais pas trop longtemps tout de même sinon nous nous perdrons dans ce manque.

( 1 août, 2016 )

Être une plume

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Il était une fois une petite plume sans distinction, sans fleuriture, une plume toute simple qui se contentait de tracer des mots sans se demander ni pourquoi ni pour qui. L’encre noire dont elle se servait ne tachait pas, laissait des traces. Pourquoi ne pas avoir pris un crayon à papier, il eut été si facile d’effacer avec une gomme les fautes de pensées mais la petite plume était persuadée que toutes traces avaient son importance, que chaque mot même écrit avec rapidité pouvait avoir un sens caché, même les mots écrits à l’encre invisible ou avec une gomme étaient inscrits dans le livre de la vie. Écrire, c’est être aussi légère qu’une plume, effleurer les vies sans les toucher, juste s’en approcher pour offrir le temps de quelques lignes quelques mots doux, tendres ou d’espoir. Écrire c’est redonner un peu de beauté de ce monde qui part en vrille où seules les pensées négatives sont mises à la une des journaux. Écrire c’est offrir une seconde chance même à ceux qui ne la méritent pas. Écrire c’est
« Les Confidences de Carla » … Bientôt …

( 1 août, 2016 )

Les réseaux sociaux, fiction, illusion ou juste simple état de notre société.

Faire une pause des réseaux sociaux s’avère très bénéfique durant les vacances comme si nous respirons sans masque à oxygène. Cet instrument pourtant indispensable lorsque l’on est écrivain et inconnu du grand public. Cela reste une belle invention si elle est utilisée avec intelligence.
Je reste perplexe lorsque je lis certains posts partagés avec des centaines de contacts sur des réseaux comme FB ( sachant qu’il existe une option limitant les vues)  » J’ai acheté une robe mais mes seins débordent ainsi que mes fesses dans mon jean . »,  » Je pense à Paul, on se téléphone, je fantasme sur lui, je le veux mais il est marié à Charlotte » et j’en passe. Ce pourrait être amusant sauf que Paul est marié et que sa femme est dans ses contacts. J’ai eu souvent envie d’écrire sous ces post  » Que cherchez vous ?  » mais je me contente donc d’ignorer ce type de discussion souvent très mytho et fort narcissique.
Mais honnêtement, vous ne trouvez pas que cela fait un peu voyeurisme ? Un peu à la Louis XIV ces posts relevant des détails intimes où une petite cour applaudit, avide de détails croustillants ou pire en attente de larmes, car les déprimés sur ces réseaux cela en fait couler de l’encre et réjouit. Écœurant que le malheur attire plus que le bonheur ! On le voit bien sur nos informations, combien de belles choses arrivent chaque jour et pourtant on ne nous parle en boucle que de guerres, de sang.

Ces dérives me font penser « le Cercle » de Dave EGGERS, magnifique livre , pointant les travers de ces usines à amis, de ces débats virtuels sans fin, de cet instrumentalisation de notre société. Je me demande si on ne finira pas un jour comme dans ce roman par savoir quand les gens iront faire pipi ou à quelle heure ils vont s’envoyer en l’air.
Le vrai pouvoir de ces réseaux sociaux ne se trouvent-ils pas dans cet étalage de vie offerte sans pudeur ? Surtout lorsque l’on sait que rien n’est effacé, tout est stocké. Que seront ces données dans quelques années ?
Je me suis beaucoup interrogée jusqu’à me demander si FB n’était pas un roman à lui seul ? Pourquoi alors acheter des livres puisque la vie des autres remplie des pages ? Triste pour nous petits auteurs. Et si on poussait plus loin, cette toile virtuelle ne permettrait-elle pas d’offrir une illusion de vie parfaite à un monde si imparfait ?
Je suis étonnée de la dérive même des réseaux dits professionnels où des personnes recherchent un emploi, où des auteurs comme moi partagent leurs textes ou réflexions pour se faire connaitre et au final, le résultat est identique.
Qui s’intéresse vraiment à l’autre ?
À se demander si le véritable pouvoir aujourd’hui ne serait pas dans une autre réalité, vivre hors des autres, loin du virtuel, de ces turbulences et au final vivre vraiment ?
Terminons tout de même par un zeste de positif, car il y a toujours du positif même dans les recoins les plus sombres, FB pour ne citer que lui, reste un outil utile, pratique si on sait l’utiliser avec modération.
Et puis, finirais-je avec humour que de relations illégitimes, fleurissent, vivent grâce à ces réseaux par la possibilité de se cacher derrière un profil que leur officielle ne trouvera pas, une messagerie secrète, bref, idéal pour le batifolage … Et ça, c’est une vraie réalité ! Ahahah :)

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