Se battre pour une reconnaissance d’Hashimoto, peine perdue ?
Je dis NON ! Une maladie de la thyroïde n’est pas anodine.
Suite au lancement d’une pétition sur le net par une maladie atteinte, comme nombreux d’entre nous, moi la première, de la maladie d’Hashimoto, j’ai reçu un mail fort agressif d’une personne me disait :
» Votre combat est stupide, ne sert à rien, votre maladie est purement psychologique. Choisissez des causes justes. »
Comment dire ? Moi qui me bats depuis un an pour faire connaître les limites de cette maladie au travers du recueil Hashimoto, mon amour, qui tente de mobiliser médecins, soignants, malades, dans un même combat, je suis soufflée de lire de telles réactions.
Aux États Unis, au Japon, ces maladies thyroïdiennes sont reconnues à leur juste valeur, mais ici, en France, certainement pour éviter de relancer le débat sur Tchernobyl, on préfère laisser croire que tout est dans la tête.
Alors, une fois encore, je sors de l’ombre pour dire Stop.
Nul ne sait pourquoi cette maladie se déclenche. Prédisposition génétique ? Environnement ? Retombées nucléaires de 1986 ? Stress ? Agression, et j’en passe.
Est-ce la cause qui est importante ou le résultat ?
Cette maladie, tout comme ses soeurs jumelles Basedow ou autres copines, laisse des traces. Il y aura toujours des malades chanceuses qui s’en sortiront sans séquelle, sans aucun symptôme voire même sans traitement, mais les autres ? Faut-il les oublier pour autant ?
Je ne vais pas résumer toute la liste des possibilités ( lisez le recueil), mais appuyer sur les pires qui sont les soucis de mémoire, la fatigue, le ralentissement, la dépression, prise de poids ou perte, les problèmes de lutte contre les microbes, cardiaques, sexuels …
Et je ne m’attarderai pas sur la culpabilité du malade, au vu de cette maladie sournoise, invisible, qui n’est pas écrite sur votre visage. Aux yeux des autres, vous êtes en bonne santé, les joues rebondies, mais qui peut voir à l’intérieur votre papillon en train d’être bouffé ? Qui même sait vraiment le rôle essentiel de cette petite glande insignifiante en apparence ?
Sans elle, votre corps va partir en vrille, votre cerveau n’aura plus les bonnes informations. Certaines personnes vont devenir agressives, d’autres, perdues, dépressives, d’autres léthargiques, tristes. Elles seront incapables de vous expliquer ce qu’elles ont, car elles ne le comprennent pas elles-mêmes, elles auront peur, mais ne le diront pas, car personne ne les écoute vraiment.
Pour le milieu médical, les maladies de la thyroïde se soignent bien, un coup de médicament, trop peu cher pour être intéressant, et c’est fini.
Seulement, Hashimoto, c’est différent puisque nos propres petits soldats se sont mis à changer de cible et au lieu de s’occuper de nos infections, s’attaquent directement à notre glande, tirant à tour de bras. Illusoire de penser que le Levothyroxine est la solution miracle, c’est juste une solution moins pire … N’oublions pas qu’avec Hashimoto, les normes des labos sont caduques. Une TSH ne devra jamais dépassée 1 pour mettre la thyroïde au repos et éviter la destruction. Plus le corps se détruira plus, plus le malade sera en souffrance.
Il n’en demeure pas moi qu’il est important que cette maladie soit reconnue.
Elle touche, selon les statistiques mondiales, les personnes ayant un travail stressant, se trouvant face à une situation impossible à gérer, ayant vécu des choses difficiles.
Si il y a prédisposition, le corps ne saura plus faire face.
Des jeunes malades Hashimoto, des moins jeunes, se retrouvent sans travail tellement les symptômes induisant souvent d’autres maladies auto-immunes comme la Fibromyalgie, le Lupus et j’en passe, vont se greffer.
Une maladie reconnue sera plus vite soignée, plus vite diagnostiquée !
De nombreux médecins ont répondu depuis un an à notre appel, et je les en remercie.
Je n’ai pas choisi d’avoir cette fichue maladie, j’ai juste choisi à une époque de tout garder pour moi, de ne pas oser crier, résultat mon corps l’a fait à ma place. Je n’ai jamais voulu désigner de coupables. Il n’y a ni méchant ni gentil sur cette Terre, juste des personnes qui ont fait des choix à un moment de leur vie, sans penser parfois aux dommages collatéraux. Ce qui est fait ne peut être effacer, alors essayons que cela ne se reproduise pas, tentons de donner une chance, même infime à un avenir possible.
Crions donc tous ensemble pour une vraie reconnaissance de ces maladies invisibles, malades, médecins, familles, donnons-nous la main au lieu de nous tirer dessus et peut-être alors, ces maladies seront enfin respectées.