( 4 septembre, 2016 )

Fermer le livre pour en ouvrir un autre.

Sujet récurrent qui me parle beaucoup étant sujette régulièrement à des vagues de souvenirs liées à des actes manqués, à des routes qui se sont séparées. Le temps est assassin et emporte tout sur son passage, je ne sais plus quel chanteur l’a clamé.
Que faire, me demandez-vous régulièrement pour arriver à fermer ce livre ?
Je suis une grande sentimentale donc je n’en ai aucune idée. Il faudrait interroger ces personnes qui jonglent avec les autres comme avec des balles de tennis, sans un regard pour celle qui s’est perchée.
Souvent, ce qui empêche d’avancer, c’est la culpabilité, les regrets, ne pas avoir compris, ne pas avoir entendu, ne pas avoir osé. Je pense entre autre à une amie que j’ai connue lorsque j’étais jeune, j’étais la marraine de son fils, elle, du mien.(époque où je croyais encore !)  Je n’ai jamais compris pourquoi tout s’est stoppé. Parce que son filleuil a rejoint les nuages ? Parce que la mort laisse un malaise que l’on ne peut combler ? Peut-être étais-je responsable ? C’est si loin maintenant mais j’y pense souvent comme une piqure de rappel.
On fait tous des erreurs, sans le vouloir, sans le savoir, parfois tout comme le personnage de mes romans, on va gratter une allumette pour faire un choix, pour faire réagir, peut-être simplement sans prendre conscience de l’impact futur. La prise de conscience est ensuite terrible. On n’a pas envie de fermer un livre parce qu’inconsciemment, on aime tourner les pages, découvrir des nouveautés, des petits moments de bonheur même courts. Fermer le livre, c’est renoncer à un passé, renoncer à ce que nous sommes d’où cette difficulté.
Plutôt qu’un livre, j’ai envie de dire, écrivons plutôt des chapitres, tous différents, plein de vie et d’espoir. Ne fermons jamais définitivement un livre car c’est notre histoire qui peut nous aider à écrire ces nouveaux chapitres, autrement. Nos erreurs ne doivent pas nous bloquer, ne doivent pas susciter des regrets. Nous avons essayé, c’est le principal. Le livre de notre vie est plein d’interactions et nous ne sommes pas responsables des choix, des désirs, des blocages des autres. Contentons-nous déjà d’écrire l’amour, l’amitié, le bonheur, la paix … Et nous n’aurons plus jamais envie de fermer le livre de la vie.

2 Commentaires à “ Fermer le livre pour en ouvrir un autre. ” »

  1. Tienou dit :

    Plus qu’une page, chaque jour est un livre d’image.
    Dans les rayons de notre bibliothèque, ce recueil personnel, nous avons plein de résonnances. Elles vibrent tour à tour selon l’archet qui les frôle.
    Bien sûr nous sommes parfois « victimes » d’une mauvais vibration. A notre esprit de la recéler dans un coin, au calme, à l’abri des sollicitations.
    Et n’oublions jamais, oui, tu le dis bien, d’ouvrir les pages suivantes, toutes celles qu’on n’a pas lu

  2. Dominique dit :

    Culpabilité quand tu nous tiens….on fait tous des erreurs, on croit surtout aussi que l’autre entend, comprend, voit la vie comme nous, il n’est pas possible qu’il ne comprenne pas notre détresse, ne la sente pas…un jour…
    Pourquoi m’a-t-il fait ça, qu’est-ce que je lui fait, moi je n’agirai pas comme ça…. il est lui, tout simplement lui…l’accepter c’est se libérer….
    On ne change pas les autres alors il faut éviter de se briser les ailes dessus….il faut le laisser dans un coin sans s’appesantir dessus, sans chercher il n’y a pas de coupables ,on ne vit pas dans le méme monde….
    Moi aussi j’ai souvent observé ces gens qui blessent, à l’adolescence je les ai envié parfois, ils me semblaient légers, insouciants…je ne le pouvais pas…j’étais dans un autre monde très…et j’y suis toujours…
    Fermer le livre du passé sans oublier ses leçons….et laisser l’autre libre, s’en éloigner, il ne comprend pas tout simplement….écrivons le livre de notre vie…

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