Ces messages sans réponse
Qui ne possède pas un smartphone aujourd’hui, outil devenu aussi indispensable qu’une montre à la fin du siècle dernier. On pourrait presque croire que nous y sommes reliés par un cordon ombilical, alimentés par une foison de jeux à télécharger, par les réseaux sociaux, internet, un mini-ordinateur qui tient dans la poche, incluant le téléphone devenu accessoire. Les gens ne se parlent plus qu’au moyen « de sms ou de msg », oubliant même de se parler « en vrai ». Triste société diriez-vous ? Certes, mais il faut vivre avec son époque et l’évolution ne peut être ignorée. Seulement, ce moyen de communication, illimité, est illusoire. Avant, l’homme apprenait la patience, la confiance. Aujourd’hui, il voudra une réponse dans la seconde, ne se souciant ni du contexte ni du moment. Combien de fois ai-je entendu des amies hurler contre des textos reçus en pleine nuit. Coupez votre téléphone, mesdames ! Le sommeil doit être privilégié. Le pire reste ces messages lancés telles des bouteilles à la mer, des cris du coeur offert au travers de quelques mots, envoyés par le biais du smartphone ou d’une messagerie liée à un réseau social, des mots remplis de vie, d’espoir, qui resteront à jamais dans le tiroir. Que de copines déprimées, j’ai croisées, pour avoir attendu des nuits entières une réponse qui n’est jamais arrivée. Erreur d’informatique ? Fausse manip ? L’illusion d’une erreur possible renforce le désir de l’attente poussant même à accepter ces messages sans réponse, à créer, inconsciemment un lien, moins douloureux que l’indifférence.
Un jour pourtant, il faut se rendre à l’évidence, l’autre ne répondra pas. Peut-être a-t-il changé de numéro ? Peut-être pas. Au fond, est-ce si important ? Afin de garder un sens à une quête qui n’en a pas, on trouvera des raisons qui n’existent pas, on s’efforcera de faire bonne figure, on dira que ce n’est pas grave, que tout va bien, mais au fond, on crèvera d’envie de réessayer, d’envoyer un nouveau message pour juste avoir l’impression d’exister encore, pour juste éviter à cette maudite bouteille de s’échouer au fond des mers. Alors un jour, on recommence, et l’espoir renaît. Mais vient de nouveau l’attente, les larmes, l’abandon.
Moralité, par respect pour l’autre, même si on n’a pour lui que du mépris, répondons à ces messages ou mettons-y un terme. Parfois, juste un stop permet au message d’être compris. Ne nous amusons pas à entretenir une illusion, la vie n’est pas un jeu.
Bien sûr les « gens » se créent des dépendances avec tous ces outils dits de communication.
J’ai le souvenir d’avoir été à l’écoute (et inversement) à l’époque où n’existaient que les simples téléphones de domicile. Cela suffisait, mais c’était bien.
A dépendre de signaux qui ne viennent que de façon aléatoire, nous sombrons dans une forme d’obscurantisme, infidélité au pouvoir extraordinaire que chaque être a de communiquer. Encore faut-il en avoir conscience.
encore quelque chose qui me parle beaucoup …. si tu savais…. mais ce n’est pas au smartphone qu’on est accro, c’est à ce besoin qu’on a d’exister , ne serait-ce qu’un peu dans ce monde si difficile à vivre aujourd’hui
Nous vivons tous dans l’immédiat soit via notre travail, soit par nos activités diverses.
Cet immédiat devient un doctrine ou bien un leitmotiv de réactivité personnel.
Ce n’est qu’une pression de plus où bien des personnes ne différencient pas l’urgence d’un(e) ami(e) demandant de l’aide par exemple d’un simple « comment vas-tu » ?
Bien sûr, nous devons évoluer avec une technologie bien souvent nous dépassant mais soyons raisonnables dans nos échanges et prenons dans l’ordre ce qui nous semble important, chacun à son rythme, sans oublier le respect de la vie de chacun, de ses obligations quotidiennes…