Ces anciens qui sont notre mémoire.
Une fois encore, j’ai envie de glisser quelques lignes pour rendre hommage à nos anciens qui ont construit cette société où nous vivons, certes, imparfaite, mais libre. Ils se sont battus pour nos droits, nos congés payés, la sécurité sociale, puis plus tard, le droit de vote, l’avortement, et j’en passe. Aujourd’hui, l’espérance de vie s’est rallongée, gardant les personnes âgées en bonne santé, mais avec des limites dues au vieillissement des cellules. Les maladies neurologiques, les maladies motrices sont presque inévitables. Je passe régulièrement voir ma maman dans son institut médicalisé où elle est bien au final, avec des repères sécurisants. J’en sors à chaque fois ébranlée. Est-ce la vision de ces pauvres êtres ayant perdu la marche ou la mémoire ou le reflet de ce que sera mon futur ? Que seront nos vies dans quelques années ? Ces maisons de retraite sont extrêmement coûteuses, pourrons-nous avec les pensions minables que nous aurons nous offrir ce privilège ? Car même si les conditions ne sont pas optimales, cela reste un privilège vu le coût élevé. Ma mère n’a certainement pas la fin de vie dont elle rêvait, elle si active avant, mais cette maison médicalisée lui offre des activités, de la sécurité, et des amies. L’an dernier, j’ai bien cru que son temps était fini, et curieusement, elle est beaucoup mieux aujourd’hui, plus sereine même si sa double maladie, Parkinson et Corps de Levy la pousse un peu dans une bulle hors du temps. Sa mémoire vacillante par moment reste intacte sur le passé, n’oubliant pas mes jeunes années. Vieillir est une triste réalité à laquelle nous devons tous faire face. Nul ne sera épargné sauf ceux qui comme mon papa auront dansé leur dernière valse avant la soixantaine.
Détenteurs d’un trésor, celui de notre enfance oubliée, ne lâchons pas trop vite la main de nos anciens qui peuvent tant nous apporter, dont l’expérience comme les erreurs ne sont pas à négliger, car une société est un tout et c’est son unité qui en fait sa vraie force.
loin d’être la honte de nos anciens, ces instituts devraient être la honte de la société. On y fait pourtant bien souvent du mieux que l’on peut lorsqu’on y travaille, mais les structures ne sont guère adaptées aux réels besoins.
Les corps se plient aux exigences, mais les esprit? S’ils s’enfuient parfois, c’est pour mieux supporter le concret, effacer d’une plume d’ange les frasques de leur esprit torturés