Viser la Lune ne veut pas dire quitter la Terre.
La gloire, le succès, que de valeurs superficielles. Je vais vous sembler bien naïve, mais avant de tomber dans le chaudron bouillonnant du monde de l’édition, je ne savais pas ce que signifiait ces mots, je les percevais juste comme une pâle projection des scènes médiatisées de Stars que je voyais brièvement passer à la télévision. Aujourd’hui, je croise la route de personnes forts sympathiques au demeurant, mais prêtes à tout pour la gloire, quitte à écraser les autres voire faire bien pire.
Je n’arrive pas à comprendre ce désir. Est-ce moi qui suis anormale ? J’ai des rêves, comme tout le monde, des envies, des frustrations, mais je ne vise pas le succès à tout prix, surtout en écrasant les autres, pire, cette idée me laisse froide. J’écris justement parce que je vise la Lune, j’aime toucher l’âme de mes lecteurs et c’est mon plus grand défi laisser une petite trace de bonheur dans leur vie, mais la gloire, le succès, le podium, ce n’est pas pour moi. N’importe comment, je vais être franche, je n’y crois pas ou plus.
Un contact sur facebook m’a lancé, il y a quelques jours que j’étais un vrai cas. Pourquoi vouloir rester loin des projecteurs, serait-il pathologique ? Je veux ma paix, est-ce trop demandé ? Je vends beaucoup de polars sans sortir de chez moi, pourquoi devrais-je changer ? Mes romans, eux, c’est l’édition qui doit faire ce travail de promo, chacun son job. Après cela déplait, et bien tans pis.
Je n’ai rien à prouver à personne. Je sais le chemin que j’ai parcouru, qui je suis, et je connais mes faiblesses, mes limites et c’est ma force.
Je connais des auteurs ayant besoin d’une vraie reconnaissance parce qu’ils ont subi un traumatisme enfant, parce que leur vie est insipide, parce qu’ils ne sont pas heureux, prêts à tout pour se faire éditer. Faut cesser de se leurrer, les grandes maisons signent rarement des contrats avec de purs inconnus, tout marche au copinage dans ce milieu, un petit coup de fil et votre manuscrit se retrouve en haut de la pile, sauf pour les rares qui ont du talent ou fait un bon chiffre de ventes ( eh oui, l’argent, toujours l’argent), c’en est même écoeurant ! Tu es le pote du pote et même si ton manu est une merde, je vais te le prendre au cas où un jour, cela me rapportera quelque chose.
Nid de vipères, promesses d’ivrognes, monde désabusé que je ne cautionnerai jamais.
Mon monde à moi est plus fatigant, plus turbulent, mais un enfant ne fait pas de promesses bidons.
Je vais me faire, encore, beaucoup d’ennemis, mais je désapprouve totalement cette façon de procéder. Je reçois régulièrement de nouvelles propositions de contrats d’édition, et ce n’est nullement parce que mon éditrice passe un coup de fil, cela ne risque pas d’arriver vu qu’elle souhaite que je continue à écrire des romans pour elle.
Mes posts sur Linkedlin ont un franc succès, mon blog explose régulièrement d’audience, et j’avoue que la seule chose qui me vient à l’esprit : ai-je pu aider aujourd’hui au moins une personne ?
Je pourrais viser la Lune, accepter ces contrats dont le dernier me proposait même une avance sur ventes, intéressante, mais je refuse de perdre ma liberté d’écrire, de penser, d’exister. Je suis un électron libre, une amoureuse des gens, des mots, une passionnée, mais certainement pas une personne avec un besoin de reconnaissance. Je ne veux pas de chaînes. Je vis dans mon petit monde bien dessiné et je m’y sens vraiment bien, une façon, peut-être, allez-vous me dire d’éviter les déceptions, j’en ai trop bavé « dans la vraie vie ». Quant à vos critiques nombreuses sur ma maison d’édition, je ne suis pas mon édition, je ne suis qu’un auteur. Preuve en est, mes polars sont vingt fois moins critiqués, j’en conclus que ce ne sont pas mes écrits qui sont visés, et oui, comme beaucoup, je suis déçue de ne toujours pas être en rayon Fnac ou librairie alors que d’autres de cette édition y sont, mais c’est la loi du copinage ! Et je ne m’abaisserais jamais à être ne lèche ou à cautionner certains travers de certains individus pour arriver à mes fins.
Je vous déçois ? Tans pis ! Je ne tomberai plus jamais dans les faux-semblants. L’authenticité est ma règle et le restera, même si cela a un goût fatal, certainement.
Alors, quand aurais-je le temps de viser la Lune ? À la retraite, si je vis jusque là, et rien n’est mois sûr, mais la tête haute, toujours. Mes deux plus grands bonheurs littéraires ( le mot est fort) furent Rouge, parce que malgré sa qualité médiocre, les lecteurs furent là, et bien sûr Hashimoto, mon amour. On doit se fixer des combats, des vrais et lorsque je crois en une cause, je ne l’abandonne jamais.
En attendant, je me contente de vivre sur la Terre, et ça, déjà, ce n’est pas toujours facile, croyez-moi, car il faut faire attention à chacun de ses pas.
La juste cause est celle qu’on ressent profondément comme nécessaire, là où notre attention doit se focaliser. Si tu penses avoir à mettre tes pas ailleurs que sur les peaux de bananes, c’est que ton for intérieur te le dicte.
La lune? La viser oui, et c’est facile, on sait qu’elle revient régulièrement dans notre ciel et c’est une chance. Il fait peut-être bon là hait sous les rayons du soleil, mais sa réverbération ne chauffe pas notre nuit…
hello
quel monde!
vivre sa vie c’est déjà difficile, être tributaire des autres dieu quelle galère ( je ris) n’empêche que c’est un peu vrai hein!bref, merci pour le com cela me touche beaucoup.
grande et longue vie sur cette belle terre et que la lune reste ce quelle est un astre nocturne.y-l