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( 23 septembre, 2016 )

Être auteur, c’est …

S’envoler dans des milliers de mots à chaque instant, toujours une idée en tête. Ça, c’est le côté purement poétique, seulement, auteur, c’est aussi, pondre des idées dans une solitude absolue, car le monde de l’écrit est très intime. C’est effacer, refaire, détruire, reconstruire, en n’étant jamais satisfait du résultat.
C’est partir parfois dans des rêves fous, et se casser la figure avec violence, parce que peu de personnes aujourd’hui aiment les mots. C’est faire face à la jalousie parce que les livres se vendent. Une fois encore, et c’est bien triste, certains ne peuvent se réjouir du bonheur des autres.
Être auteur, c’est aussi manger des spaghettis au lieu de déguster du caviar, parce que malgré l’idée reçue, même dans les grosses éditions, ce n’est pas l’auteur qui empoche le prix du livre, mais le diffuseur, le distributeur voire pour les enseignes l’éditeur. Être auteur, ce n’est donc pas écrire dans une superbe maison en bord de mer, c’est vivre souvent dans un appartement difficile à payer, tout en bossant à la sueur de son front. Et puis, être auteur, ce n’est pas frotter son postérieur à tous les salons de France et de Navarre, ça c’est pour les nantis, les chômeurs ou les retraités, faute de temps, faute d’argent ( on oublie que les salons sont payants, qu’il faut gérer l’hébergement ). Les autres se contentent d’écrire entre deux chaises, sur des bouts de papier ou sur un écran de téléphone, jetant les mots comme s’ils plongeaient dans des eaux profondes, touchant du doigt l’abîme des émotions.
Être auteur, c’est surtout connaître le doute, la peur, c’est accepter de pouvoir se tromper, accepter l’erreur.
Mais avant tout être auteur, c’est pouvoir être soi en se moquant des conventions, décider d’offrir à des lecteurs des histoires imaginaires complètement déjantées, ou pas, c’est marcher sur la Lune sans combinaison parce que le plus bel oxygène est en nous. Être auteur, c’est être libre.

( 22 septembre, 2016 )

Je suis une nana d’ordinaire.

J’aime à le redire, je suis une nana ordinaire ni vraiment belle ni vraiment moche avec des kilos bien répartis, de celles que vous croiserez sans vous arrêtez parce que je vais vous éviter. Une sauvage qui n’aime pas trop les gens, plutôt les inconnus. Je me contente des relations que je tisse telles de grandes toiles d’araignées, des liens forts incassables qui survivent au miroir du temps. Je ne suis pas une joueuse, j’aime trop la sincérité, me contentant des mots qui me font rêver, des livres que je vais dévorer.
Vous ne me croiserez pas sur le devant de la scène, je n’aime pas les applaudissements. Je serai toujours dans l’ombre, derrière, surfant sur un arc-en-ciel haut en couleur. Pour vous, je répondrais toujours présente si vous avez touché mon coeur, mais si vous cherchez la guerre, je prendrais lâchement la fuite. Je ne suis pas à mon aise dans les conflits. Vos larmes me toucheront, et même si mes yeux sont secs d’avoir trop pleuré, je serai là, simplement, sans rien dire, absorbant votre peine.
Ce que je déteste plus ? Les hypocrites, ceux qui répandent des ragots pour se conforter dans une vérité, les frustrés, les coincés, ceux qui n’ont pas d’idéaux.
Je me moque complètement des critiques, sauf si elles viennent d’une personne que j’aime, sinon ce sont des actes manqués sympathiques. Ma vie à moi c’est ma plume.
Elle me rassure. Je suis une nana ordinaire, une grande sentimentale, et si je vous aime, c’est pour la vie, parce que je suis ainsi. Je suis une nana ordinaire, je peux vous croiser sans vous reconnaître, je ne vois rien sans mes lunettes et puis j’ai toujours la tête dans mes rêves. Je voudrais pouvoir stopper le Sablier du temps, mais voilà, je ne suis qu’une nana ordinaire. Et alors pourquoi cela vous dérange tant ?

( 21 septembre, 2016 )

L’avenir de l’éducation

J’arrive en fin de carrière, plus que six ans, et je n’ai plus rien à prouver. Pourquoi alors suis-je si triste en entendant les nouveautés sur le monde de l’éducation, ces histoires de barèmes, de promotions ? Les gens sont-ils si naïfs ? Balancer de telles réformes va-t-elle redonner envie à de nombreux jeunes d’enseigner ?
Dernièrement, j’ai lu dans un journal qu’un enseignant à qui on avait attribué un CP en remplacement en début d’année avait fait de la résistance et refusé de faire correctement son travail. Au bout de dix jours, il fut mis dans le niveau de son choix. J’ai lu beaucoup de critiques outrées, moi, j’applaudis ! Il faut cesser de penser que tous les enseignants sont compétents dans tous les niveaux surtout en débutant. Cette personne a eu l’honnêteté de reconnaître ses limites. Il ne pouvait pas, il ne voulait pas. On voit tant d’enseignants subir une année complète et détester leur niveau.
Je ne suis qu’un dinosaure, fière de l’être. J’ai fait tous les niveaux ou double-niveaux, j’ai aimé certaines années, moins apprécié d’autres, mais j’ai fait le maximum pour mes élèves non pour les promotions, mais parce que j’aime cela. Est-ce que des inspections moins régulières, à dates fixées à l’avance, permettront au monde enseignant de se sentir mieux dans sa peau ? J’en doute fort ! Le malaise vient d’ailleurs, de l’extérieur, ces parents qui n’imposent plus de limites, ces classes surchargées, ce nouveau rythme scolaire qui s’avère un échec, mais politiquement correct donc intouchable, et j’en passe !
Enseigner aujourd’hui est difficile surtout dans nos grandes villes. La violence, présente suinte telle une transpiration excessive. J’ai peur pour l’avenir de cette profession que j’aime, peur de sa dérive, peur de ces réformes dictées par des politiciens n’ayant jamais mis un pied dans une classe un jour sans récréation. Je rêve d’un monde où les gens prendraient enfin conscience que toucher à l’école, c’est toucher au coeur même de notre société, mais qui acceptera un instant d’y penser ?

( 20 septembre, 2016 )

Ces livres que l’on ne lit plus.

Que de livres un amoureux des mots entasse dans sa bibliothèque chaque année, livres lus avec voracité, amour, curiosité, livre que l’on va adorer, que l’on va détester.
Pourquoi continuons-nous à les conserver comme de vieilles reliques usagées ?
Dernièrement, j’ai voulu faire du vide dans ces étagères bondées, mal rangées, où même un nuage de poussière avait élu domicile. Des romans jaunis d’une autre vie, des plus récents porteurs d’illusion, des souvenirs s’inscrivant dans l’histoire de ma vie.
J’avais préparé des piles bien ordonnées, destinées à être rangées dans des cartons, car un livre ne doit jamais être jeté ou brûlé. Je ne supporte pas cette idée. Soudain, une terrible angoisse m’a prise au ventre, impossible pour moi de me résigner à faire ce tri pourtant utile, nécessaire, inévitable, et pourtant … Me résoudre à faire un choix serait renoncer à ces moments perdus (le temps passé à lire l’est-il vraiment ?) à plonger dans ces mots, à faire corps avec ces personnages, à m’évader dans des histoires sentimentales ou romanesques, à vivre simplement hors du temps pour quelques instants.
J’ai donc calmement remis mes dizaines de livres à leur place, comme si ces étagères me garantissaient d’offrir à jamais un ancrage définitif à mes souvenirs. Pas si simple au final de tirer un trait sur son passé, même si ce n’est dans ce cas, qu’un petit morceau .

( 19 septembre, 2016 )

Ces anciens qui sont notre mémoire.

Une fois encore, j’ai envie de glisser quelques lignes pour rendre hommage à nos anciens qui ont construit cette société où nous vivons, certes, imparfaite, mais libre. Ils se sont battus pour nos droits, nos congés payés, la sécurité sociale, puis plus tard, le droit de vote, l’avortement, et j’en passe. Aujourd’hui, l’espérance de vie s’est rallongée, gardant les personnes âgées en bonne santé, mais avec des limites dues au vieillissement des cellules. Les maladies neurologiques, les maladies motrices sont presque inévitables. Je passe régulièrement voir ma maman dans son institut médicalisé où elle est bien au final, avec des repères sécurisants. J’en sors à chaque fois ébranlée. Est-ce la vision de ces pauvres êtres ayant perdu la marche ou la mémoire ou le reflet de ce que sera mon futur ? Que seront nos vies dans quelques années ? Ces maisons de retraite sont extrêmement coûteuses, pourrons-nous avec les pensions minables que nous aurons nous offrir ce privilège ? Car même si les conditions ne sont pas optimales, cela reste un privilège vu le coût élevé. Ma mère n’a certainement pas la fin de vie dont elle rêvait, elle si active avant, mais cette maison médicalisée lui offre des activités, de la sécurité, et des amies. L’an dernier, j’ai bien cru que son temps était fini, et curieusement, elle est beaucoup mieux aujourd’hui, plus sereine même si sa double maladie, Parkinson et Corps de Levy la pousse un peu dans une bulle hors du temps. Sa mémoire vacillante par moment reste intacte sur le passé, n’oubliant pas mes jeunes années. Vieillir est une triste réalité à laquelle nous devons tous faire face. Nul ne sera épargné sauf ceux qui comme mon papa auront dansé leur dernière valse avant la soixantaine.
Détenteurs d’un trésor, celui de notre enfance oubliée, ne lâchons pas trop vite la main de nos anciens qui peuvent tant nous apporter, dont l’expérience comme les erreurs ne sont pas à négliger, car une société est un tout et c’est son unité qui en fait sa vraie force.

( 18 septembre, 2016 )

Ces messages sans réponse

Qui ne possède pas un smartphone aujourd’hui, outil devenu aussi indispensable qu’une montre à la fin du siècle dernier. On pourrait presque croire que nous y sommes reliés par un cordon ombilical, alimentés par une foison de jeux à télécharger, par les réseaux sociaux, internet, un mini-ordinateur qui tient dans la poche, incluant le téléphone devenu accessoire. Les gens ne se parlent plus qu’au moyen « de sms ou de msg », oubliant même de se parler « en vrai ». Triste société diriez-vous ? Certes, mais il faut vivre avec son époque et l’évolution ne peut être ignorée. Seulement, ce moyen de communication, illimité, est illusoire. Avant, l’homme apprenait la patience, la confiance. Aujourd’hui, il voudra une réponse dans la seconde, ne se souciant ni du contexte ni du moment. Combien de fois ai-je entendu des amies hurler contre des textos reçus en pleine nuit. Coupez votre téléphone, mesdames ! Le sommeil doit être privilégié. Le pire reste ces messages lancés telles des bouteilles à la mer, des cris du coeur offert au travers de quelques mots, envoyés par le biais du smartphone ou d’une messagerie liée à un réseau social, des mots remplis de vie, d’espoir, qui resteront à jamais dans le tiroir. Que de copines déprimées, j’ai croisées, pour avoir attendu des nuits entières une réponse qui n’est jamais arrivée. Erreur d’informatique ? Fausse manip ? L’illusion d’une erreur possible renforce le désir de l’attente poussant même à accepter ces messages sans réponse, à créer, inconsciemment un lien, moins douloureux que l’indifférence.
Un jour pourtant, il faut se rendre à l’évidence, l’autre ne répondra pas. Peut-être a-t-il changé de numéro ? Peut-être pas. Au fond, est-ce si important ? Afin de garder un sens à une quête qui n’en a pas, on trouvera des raisons qui n’existent pas, on s’efforcera de faire bonne figure, on dira que ce n’est pas grave, que tout va bien, mais au fond, on crèvera d’envie de réessayer, d’envoyer un nouveau message pour juste avoir l’impression d’exister encore, pour juste éviter à cette maudite bouteille de s’échouer au fond des mers. Alors un jour, on recommence, et l’espoir renaît. Mais vient de nouveau l’attente, les larmes, l’abandon.
Moralité, par respect pour l’autre, même si on n’a pour lui que du mépris, répondons à ces messages ou mettons-y un terme. Parfois, juste un stop permet au message d’être compris. Ne nous amusons pas à entretenir une illusion, la vie n’est pas un jeu.

( 17 septembre, 2016 )

Tout recommencer

Envie d’un peu de douceur ce matin … Bon we à mes amis virtuels et ceux qui aussi font un tour régulier vers ce blog .

 

Tout recommencer.

« Parce que les rides commencent à marquer sur ton visage, un peu trop, tout comme tes cheveux blancs, parce que le temps que j’ai vécu est bien plus long que celui qui me reste à vivre, j’ai par moment envie de tout claquer, de tout recommencer, d’attraper un nuage et de partir sur son dos, loin de la folie des hommes.
Parce que j’ai tant vécu, tant aimé, que mes yeux se sont usés à force de trop pleurer, j’ai envie de tout recommencer, croiser une route calme où je pourrais calmement me promener, attraper une main qui passe, pouvoir la serrer, la laisser m’emporter.
J’aimerais pouvoir repeindre la toile de cette société en couleur, effacer les guerres, les douleurs, soulager les souffrances, enlever la maladie de nos vies.
J’aimerais tordre le cou à cette destiné qui ne m’a pas épargnée, à ces personnes sans scrupule qui n’ont pas hésité à me caricaturer pour cacher la vérité.
J’aimerais attraper un morceau de ciel pour t’en faire une écharpe, nous emportant certaines nuits dans un tourbillon d’étoiles où nous serins en sécurité.
J’aimerais tout recommencer, que tu sois là, toi qui m’as effacée comme si je n’avais jamais existé. Je voudrais tout recommencer, oser changer ma destiné, m’autoriser à rêver en empêchant les autres de tout gâcher.
Mais quelle ironie ces mots laissés tristement sur le papier, j’ai pourtant essayé de prendre ton coeur dans une jolie toile d’araignées, j’ai pardonné tes erreurs, accepté qui tu étais, pourtant rien n’a changé. Espérer ne suffit pas pour tout recommencer. »

( 16 septembre, 2016 )

Les sujets qui fachent.

Les réseaux sociaux sont à l’image de notre monde actuel. On y croise des personnes admirables toujours là avec un mot doux comme un sourire et quelques aigries avec « le melon ». La différence, dans le monde réel, sauf cas pathologique ou porteur d’une résonance affective trop forte, on s’explique. Sur le net, on signale, on bloque, on rue dans les brancards sans écouter l’autre. Entre nous, je n’ai guère envie d’entendre ces personnes me prendre la tête, une qui se sentira stupidement visée à la lecture d’un article sans prétention, une autre crachera sur mon post car elle aura trouvé des fautes. Comme presque tout le monde dans la vraie vie, je n’ai pas le temps de passer des heures le nez dans un correcteur, parce que les braves gens travaillent, même beaucoup, parce que seuls les mots qui sortent sont importants.
Eh oui, il m’arrive de faire des fautes ( l’ipad a cet inconvénient avec son écriture automatique et je ne travaille plus sur pc depuis mon piratage qui a laissé des traces indélébiles), eh oui, je suis enseignante et je fais aussi des erreurs de français, car j’écris vite. Oh sacrilège !  Que l’on me mène vite au bucher comme au temps des sorcières !

Que l’on se rassure, lorsque je travaille en classe, j’applique les règles, contrairement à ces posts que je ponds à mon lever, encore engourdie de sommeil. Cela fait-il de moins une mauvaise enseignante ? Un mauvais auteur ? Faut arrêter un peu d’avoir la grosse tête et que ces dames se rassurent, je n’irai pas leur voler « leur place », je ne l’envie même pas, et je les laisse continuer à s’amuser à bloquer mes articles. Si elles n’ont que cela à faire, si c’est ainsi qu’elles sont heureuses. Je n’ai même pas d’amertume. Je suis juste amusée de constater qu’un post a eu tant de pouvoir. Moi, je ne suis pas ni la retraite ni au chômage, j’ai du travail, et à mes heures perdues (fort rares en ce moment), je continuerai à titiller ma plume juste pour le plaisir d’entendre certains sujets grincer. Et tans pis si cela déplaît … Quant aux sujets bloqués, je les éécrirais, autrement, certainement, mais ils reviendront ! On ne me coupe pas les ailes ainsi.
Les plus grandes fautes ne sont pas les erreurs orthographiques, mais celles de l’idiotie humaine. Pour certains, les bancs de l’école seraient necessaires pour apprendre des valeurs plus importantes que l’orthographe, la bienveillance et la gentillesse …
Merci à tous ceux qui sont là avec sincérité pour échanger, partager et non semer des graines de méchanceté.

( 14 septembre, 2016 )

Nos chances de bonheur

Chacun de nous vit consciemment ou non pour une aspiration, la recherche du bonheur. Cela devrait être facile à atteindre et pourtant, le bonheur fuit et nous échappe souvent lorsque l’on s’en approche trop près. Pour certains, le bonheur est un sentiment positif qui nous procure un bien-être, une plénitude, une sécurité. Le bonheur est aussi un argument de ventes. Depuis quelques années, les cahiers de bien-être, les livres de citations, de conseils foisonnent, à se demander si on ne prend pas l’homme pour un imbécile incapable de penser par lui-même. Travailler sur la recherche du bonheur ne eut être négatif et permet de se projeter dans la pensée positive. Je regrette de ne pas avoir eu l’idée d’écrire un livre sur ce thème, la plupart atteignant les cinq cents mille exemplaires.
Qu’est-ce que le bonheur au fond ? Celui que l’on se choisit, celui dont on rêve, celui que l’on se dessine ? Le bonheur est cette toile que l’on se dessine, qui vient des fonds de nos tripes, qui menace d’exploser. Le bonheur ne tombe pas du ciel, c’est pour cette raison que certaines personnes seront toujours malheureux alors que d’autres donneront toujours un semblant de bonheur, tout comme tout faire pour être heureux.
Au final, le bonheur c’est vivre sans avoir cette boule d’angoisse à l’estomac, c’est accepter de ne pas être parfait, de ne pas être telle que l’on nous voit, mais telle que l’on est au fond de soi, c’est prendre conscience que l’on ne peut refaire le monde, que même si on est gentil, dévoué, les autres s’en moquent, c’est surtout ne pas se raccrocher à des illusions, à des espoirs passés, à des actes manqués, à des bouteilles à la mer lancées. Le bonheur, c’est parfois juste gratter l’allumette la première avant d’être consumée et savoir faire les bons choix et dire stop à temps.

( 13 septembre, 2016 )

Hashimoto et moi

Ah, Hashimoto, maladie avec qui je suis « maquée » depuis trois ans maintenant, qui est plus jalouse que mon propre mari, me tenant dans ses tenailles, revenant lorsque je m’éloigne. Dernièrement, une personne que je connais bien s’avéra surprise que je sois « encore » Hashimoto. Eh bien oui, cette maladie, je ne pourrais en divorcer. Elle est mienne jusqu’à ma mort même s’il m’arrive de la détester. Tel un amant volage, elle me laisse parfois en paix durant quelques mois, à tel point que j’en oublie son existence si ce n’est mes gouttes à prendre tous les matins. Et puis soudain, sans crier garde, sans me demander mon avis, elle débarque avec violence, n’hésitant pas à me mettre un bon coup de poing en pleine figure.
Vous entendrez des bonnes âmes vous susurrer que ce n’est pas grave, que vous êtes une satané fainéante, qu’il faut bouger votre popotin et tout ira bien. Seulement la réalité est autre. Stabilisée, vous n’avez aucune raison de redouter un coup bas, pourtant il est bien là. Un matin, la fatigue vous terrasse, sans cogner à la porte, sans autorisation, vous avez envie de dormir, votre peau se dessèche, les yeux vous brulent, l’angoisse vous saisit, la libido se ramollit ou à l’inverse, vous êtes sur les nerfs, avec le coeur qui tambourine, votre tsh jouant au yoyo. Quand on vit avec, nul besoin d’une prise de sang en urgence, on sait que la crise est là, qu’elle va durer quelques jours et qu’ensuite, si elle ne passe pas, on avisera. Le commun des mortels ne verra rien, juste des cernes sous les yeux, juste quelques bâillements plus prononcés mis sur la fatigue classique, parfois un changement possible d’humeur, ou pas. Mais vous, vous savez, Hashimoto est bien là, vous faîtes tout pour l’oublier, sans succès. Personne, pas même vos proches, à la longue, ne le remarqueront pas. On s’habitue à tout et puis, nous, les malades de la thyroïde, si notre papillon a flanché, c’est bien parce que l’on n’est pas très doués pour les crier nos émotions, alors on va juste sourire, un peu tristement, sans rien dire, pour ne pas déranger.
Pourtant ne croyez pas que l’on n’a pas besoin de vous, de votre écoute, de votre soutien . C’est dur de voir brusquement un corps que l’on croyait sur pied ralentir de nouveau, compliqué ces mots que l’on oublie, ces objets que l’on ne retrouve. Hashimoto peut se révéler dans ces moments un véritable handicap.

Organisée, structurée, sous l’effet d’une crise, je peux soudain me retrouver l’esprit vide et embué, butant sur mes mots. Bien sûr cela ne dure pas, mais le temps de réajuster le traitement, de gérer mon stress, de faire fie de mes angoisses, cela peut prendre plusieurs jours, phénomènes critiques lorsque l’on travaille. Et ne me dîtes pas qu’il suffit de s’arrêter, de se mettre en arrêt de maladie. Ça, c’est bon pour  » les vrais malades », car notre papillon est invisible surtout s’il s’autodétruit, et on ne vous met pas en pause pour si peu. La plupart des toubibs ne comprennent même.
Lors de ma dernière PDS, je suis tombée sur une laborantine adorable qui m’ juste dir  » Courage, j’ai aussi un souci de thyroïde et c’est un enfer » On a presque l’impression de faire partie d’un club.
Je reste scandalisée que l’on arrête plus facilement un dépressif, que l’on compatisse sur un alcoolique plutôt que sur un malade Hashimoto en crise ! Lequel se farcit pourtant une cochonnerie de maladie auto-immune jusqu’à la fin de ses jours ?
Il y a un an, mon éditrice et moi-même avons sorti « Hashimoto, mon amour » pour secouer les mentalités. Un an après, des médecins ont rejoint notre cause, nous ont félicitées, remerciées. Mon objectif de départ est atteint et pourtant, je reste insatisfaite avec l’impression de ne pas avoir fair assez. Je voudrais que nous puissions aller plus loin, secouer le cocotier, faire tomber les barrières, offrir une vraie reconnaissance aux malades, à ceux qui en ont besoin, car nous avons vu que certains vivent bien leur maladie et c’est tans mieux.
Nous sommes tous différents, nos anticorps vont nous agresser différemment. Certains mettrons des années à tout bousiller, d’autres le feront en un claquement de doigts. Certains se contenteront de surveiller l’évolution, d’autres devront se gaver d’hormones de synthèse, d’ajuster, de tenter des médecines alternatives.
Peu importe pourquoi cette maladie est apparue, La vie est ainsi, il faut en prendre son partie, et nous, de notre côté, nous pouvons juste essayer de ne pas rester dans l’ombre et nous faire oublier. Prenons les armes, ensemble et en guerre contre nos anticorps !

Pour soutenir notre cause
Hashimoto, mon amour

En numérique

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En version papier directement à l’adresse suivante
Félicia-France Doumayrenc
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75015 Paris

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