Pourquoi les auteurs ont-ils ce besoin d’écrire ?
Question récurrente dont la raison fluctue selon les jours. Pourquoi un auteur a-t-il ce besoin de coucher des mots sur le papier ? De la même façon qu’un ingénieur dessine des moteurs d’avion sur des coins de table ou un peintre lance des couleurs sur une toile, c’est un besoin viscéral, presque une pulsion irrationnelle.
J’ai longtemps cherché une comparaison sans en trouver une, mais plus j’écris, plus j’ai envie de dire que cette sensation me procure un bien-être quasi orgasmique, une manière d’être en osmose avec le papier, avec mes rêves.
Une personne me disait dernièrement que tous les artistes (appuyant bien sur ce dernier mot) étaient complètement déjantés. Amusants ces stéréotypes bien ficelés, mais après tout, pourquoi pas ?
Dans ce cas, je suis fière d’être complètement « fêlée », puisque c’est ce qui me permet de peindre des tableaux qui prennent vie, j’applaudis ce grain de folie qui nourrit ma créativité. Je ne suis pas dans la norme « bien pensante », je ne l’ai jamais été, trop émotive, trop excessive parfois, trop possessive, trop jalouse en amour, trop emphatique. Pour couronner le tout, je me fiche du sacro conventionnalisme, faisant fie des préjugés.
J’aime tout ce qui est atypique aussi bien les écrits que les gens. Mes amours furent toujours pour des personnes jugées hors norme, atypiques, des loups solitaires que j’ai presque toujours apprivoisés. Les têtes bien coiffées, bien pensantes, les belles gueules, bien ficelées, je les ai toujours évitées, parce qu’il faut bienl’avouer, dieu qu’elles sont ennuyeuses, tout comme les hypocrites et les arrivistes.
Le seul endroit où j’accepte de rester dans « le moule » est mon travail, parce que c’est important pour les enfants, des règles et une norme. Ma vie, sinon, est un magnifique champ de fleurs où j’ai plaisir à ramasser de nouvelles fleurs, à sentir de nouveaux parfums, tout en n’oubliant jamais les saveurs du passé.
Écrire reste un outil magique permettant de casser cette réalité où tout le monde porte un masque, où sentiments et émotions sont étouffés. Je veux que mes émotions transpirent jusqu’à dégouliner sur le papier, afin de pouvoir faire crisser mon crayon de mots d’amour, de passion. Je veux cracher mes poumons sur le papier pour éviter de m’asphyxier, pour offrir un sens à mon existence, pour danser sur la braise, pour que ma plume caresse des visages aimés.
Écrire, c’est la plus jolie chose qui existe, franchir les limites que la vie nous interdit. Toujours aller plus loin. Pouvoir laisser des messages à l’encre sympathique, pouvoir effacer, recommencer, tout ce qui est impossible dans la réalité.
Alors si écrire, c’est être fou, je revendique cette folie jusqu’à ma mort et bien au-delà encore.
Et vive l’aliénation
Magnifique article !! tellement vrai et ça explique pourquoi beaucoup me trouve un peu dans mon monde à moi et légère pas fêlée limite « pas normale » je suis au final très fière de l’être !