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( 8 octobre, 2016 )

Pourquoi le monde de l’édition sort-il toujours la hache de guerre ?

Passant régulièrement sur des groupes divers et variés, n’intervenant jamais détestant le conflit, j’ai tout de même décidé de sortir de l’ombre aujourd’hui quitte à me faire lyncher. Comment une société digne de ce nom peut-être vivre positivement avec cette guerre sournoise entre « indés » et éditions, blogeurs et journalistes et j’en passe. Sérieusement, l’important n’est-il pas le livre ? Cette chose primordiale qui véhicule des mots, des pensées, des idées. Ensuite d’où il sort, de quelle grande enseigne ou de quelle critique, est-ce vraiment cela l’important ?
Cette guerre constante me fatigue. Il n’y a aucune raison à dénigrer les auteurs qui font un travail d’auto édition, les petites éditions qui mettent toutes leurs énergies dedans, les chroniqueurs qui lisent vraiment les livres, s’opposant aux grosses éditions qui ne lisent parfois que partiellement un livre, aux journalistes qui ne lisent que la quatrième …
Des dizaines voire des centaines de livres sortent chaque mois. Il est évident qu’il n’y aura qu’une perle rare, mais est-ce une raison pour démolir systématiquement les autres parutions ? Parce qu’un auteur est inconnu, il sera systématiquement déclaré sans intérêt, pourquoi ? Tout le monde sait pourtant que Proust fut longtemps refusé par les grands éditeurs ! Une fois encore, ce milieu est gouverné par l’argent. Un bon roman sera un livre qui rapporte des gros sous. Des dizaines de manuscrits ne verront jamais le jour parce qu’un auteur ne sera pas accepté, non pour sa non-qualité, mais simplement parce qu’il n’aura pas un réseau lui permettant d’accéder « aux grands ». Au passage, même chose pour les prix. N’avez-vous pas remarqué que ce sont toujours les labels qui sont mis en avant ? Et que l’on ne me chuchote pas que ce sont les meilleurs ! Il y a en, heureusement, mais certaines publications primées laissent perplexes.
Résultat, de plus en plus d’auteurs se tournent vers l’autoédition ou les éditions alternatives. Sont-ils pour autant de piètres écrivains ?
Si je peux me permettre aujourd’hui de montrer du doigt ces failles, c’est que je publie et vends autant dans les deux catégories. Mes romans policiers, dont je viens de recevoir le dernier contrat d’Edilivre pour Indigo, et mes romans aux Éditions FFD le cycle Carla et mon essai Hashimoto, et je ne parle même pas de contrats reçus depuis la parution de Carla d’éditeurs importants ( que j’ai du refuser pour cause d’exclusivité, ce que je me refuse).
Pour moi, cette guerre, comme toutes les guerres, n’est pas digne d’adultes intelligents. Peu importe d’où provient un livre, qui l’a édité, ce qui compte vraiment c’est l’émotion que l’auteur va saupoudrer dans ses lignes et le plaisir que le lecteur va avoir. Bien sûr, comme tous, j’aimerais que mes livres soient mieux diffusés, que les librairies les mettent en vitrine, mais c’est un souhait orgueilleux qui n’a rien d’une fin en soi.
J’ai envie de conclure, auteurs, amoureux des mots, prenez votre plume, ne la laissez jamais sécher et peu importe le moyen, partagez vos écrits, simplement parce que les Idées, les émotions restent notre plus grande liberté aujourd’hui

1 Commentaire à “ Pourquoi le monde de l’édition sort-il toujours la hache de guerre ? ” »

  1. Jessy-James Olivier dit :

    Très bel article qui démontre toutes les vérités. Merci à vous Sylvie de nous avoir partagé cette réflexion concernant le monde actuel de la littérature. J’ai pris grandement plaisir à le lire. Quelle que soit notre réussite, la plus belle n’est pas celle monétaire mais celle qui vient du coeur, du partage entre citoyens. On écrit parce que c’est un exutoire et une passion avant tout et non pour tirer automatiquement du profit. Certes, nous voulons tous auteurs en vivre par conséquent être mieux diffusés, toucher les plus grandes maisons d’édition mais ce qui nous complète, nous rend heureux, c’est le soutien, les intéractions entre écrivains et lecteurs, et surtout ce partage d’amour. Encore mille mercis pour cette philosophie divine et juste.

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