( 11 octobre, 2016 )

S’autoriser à pardonnder

L’importance du pardon n’est pas juste un concept religieux comme beaucoup le prétendent, mais une vraie façon d’évoluer. Ce n’est pas facile surtout si des cicatrices saignent depuis longtemps, mais s’engluer dans une rancoeur véhicule trop de pensées négatives. Pardonner ne veut pas dire effacer le passé, cela ne signifie pas que l’on a oublié, simplement que l’on a coupé le cordon qui nous reliait à une personne, à un souvenir, que l’on peut enfin avancer sans chaîne, sans avoir peur, sans crainte.
Longtemps j’en ai voulu à ceux qui m’ont tenue la tête sous l’eau, trahissant ma confiance jusqu’à divulguer mes émotions les plus intimes. Je ne comprenais pas comment on pouvait avoir un coeur si dur, comment on pouvait utiliser, comme ce fut le cas, la mort d’un enfant pour conclure à des dysfonctionnements, comment on pouvait aller jusqu’à orchestrer un plan machiavélique pour sauver la face. J’ai oscillé entre l’envie de tout envoyer valser à l’époque, l’envie de couler, histoire de ne plus rien entendre, celle aussi de comprendre. Ces questionnements furent si douloureux qu’ils m’ont offert en cadeau sur un plateau Hashimoto, maladie bien sournoise dont je me serai bien passée. J’ai pris une grande claque autant psychologique que physique, n’acceptant qu’avec difficulté mon nouvel état, certainement par orgueil, digérant mal de m’être faite avoir, d’avoir donné mon amitié sans penser à mal, offert mon affection à des personnes qui l’avaient piétinée.
Longtemps, j’ai rêvé d’un moment où la vérité éclaterait, la vraie, non celle que certains ont voulue montrer aux autres pour conserver une image éducorée. Pire en tant qu’idéaliste, j’ai longtemps désiré que la vraie paix revienne, celle des « pures » où on se serait serrés la main avec un pardon sincère, où chacun effacerait la douleur par une simple excuse. Mais je fus vraiment trop naïve. Certaines personnes ne s’excuseront jamais, car elles sont incapables de reconnaître leurs propres erreurs.
Peu importe au final, c’était Hier. Seul Demain compte maintenant. Petit à petit, l’indifférence a pris la place ne conservant ni colère ni haine juste un souvenir inscrit comme une piqure de rappel, avec la mention »plus jamais ».
Le pardon, lui, s’est inscrit doucement sur la pointe des pieds et même si ces Autres ne sauront jamais quel enfer j’ai traversé par leur faute, je peux aujourd’hui avancer la tête haute, sans peur de l’ombre du passé encore dessinée derrière moi. Je me suis autorisée à pardonner et perçois l’avenir totalement différemment. Je ne dis pas que cela ne laisse aucune trace car certaines sont indélébiles, mais je m’autorise de nouveau à faire confiance, à accepter les mains qui se tendent, à croire dans des compliments ou des paroles gentilles. J’ai juste fait un saut en avant où « ils » ne sont plus.
De nouveau, depuis quelques mois, je m’autorise un Demain.
Pardonner sincèrement m’a aidée à faire ce pas car il m’a autorisée à être tout simplement libre.

2 Commentaires à “ S’autoriser à pardonnder ” »

  1. Tienou dit :

    Je sais bien que le pardon est une chose que l’on s’accorde de donner aux autres pour parvenir à dépasser les écueil qui sont dressés dans notre vie. Je sais bien qu’il est important de « passer » à autre chose.
    Après tout, oui, on peut pardonner pour soi !
    Mais il est des pardons impossibles. Comme celui par exemple devant l’entrave faite aux autres dans leur vie et dont on est amené parfois à être de bien tristes observateur, parce que parfois notre action n’a pas de poids, on n’a pas l’aide qu’il faut pour soulager cet autre. Alors là non, pardonner je ne peux pas… D’autant que l’affront blesse souvent très durement , stoppe la personne, et laisse son auteur avancer, voire accroître son avance, oubliant l’autre sur le coté

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