Croire en ses rêves
Notre société est nécrosée, imbibée de négativisme, s’entourant d’un halo sombre coupant l’infiltration de la lumière. Quelle tristesse ce monde où l’espoir a disparu.
Être écrivain, c’est façonner un univers qui n’existe pas, mais où on se sent bien, en sécurité. C’est ce qui nous aide à rester debout, à supporter un avenir en perdition, un présent en mouvance, une réalité difficile, bref, une vie, la vie.
Je me sens une privilégiée pour avoir surfer sur mes rêves et les avoir presque tous réalisés. C’est une chance que tout le monde n’a pas. Je suis devenue enseignante par un concours de circonstances, un hasard de quelques heures, une décision prise sur un coup de tête que je n’ai jamais regrettée, même si les élèves sont de plus en plus difficiles au fil des ans. J’aime ce que je fais, et c’est une vraie chance. Je suis devenue auteure de la même façon, sans l’avoir vraiment désiré, juste un manuscrit non finalisé, envoyé pour avis, et on connaît la suite, beaucoup de ventes, des illusions peut-être, de mauvaises raisons, certainement, mais huit livres en moins de trois ans qui se sont tous bien vendus.
Après, une fois les rêves atteints, on rentre dans la période la plus difficile, celle où on se sent bien seule, mélancolique, comme une coquille vide, car il nous faut accepter de sauter encore un pas, de trouver un nouveau but, encore.
C’est le passage obligé, celui des tournants de la vie, l’aboutissement de certains rêves, l’abandon d’autres qui pourtant comptaient. Cette période transitoire est compliquée, nous obligeant à maintenir notre chaloupe sur l’eau, nous incitant à ne pas lâcher le gouvernail qui risquerait de nous faire boire la tasse.
Accepter au final l’abandon de certains rêves, simplement parce qu’à trop les attendre, à trop les vouloir, on finit par ne plus vraiment y croire. Et puis, parce que la vie veut que d’autres bien plus beaux, bien plus magiques, vont traverser notre route.
Peu importe au final, cette période transitoire, le plus important reste de conserver cette précieuse petite flamme qui brûle qu fond de nos coeurs et qui se nomme l’espoir.
A bien y réfléchir, je ne connais pas d’espace où ne règne quelque part un rêve. Il est surtout parfois que l’on resonge pas. Les bateaux qu’on a quitté ont bien souvent d’autres capitaines. Alors, tu as raison, rien ne nous retient de carguer d’autres voiles. Aussi incertain que cela puisse paraître, il y a bien des rencontres impromptues, des retrouvailles insensées sur les mers à rêver du monde entier…