Hashimoto
Notre société ne jure que par ces mots « norme », « normalité » revendiquée par une certitude ne pouvant induire d’erreurs, et pourtant. Qui peut vraiment affirmer avec certitude ce qu’est « une norme ». Je me suis amusée à passer dans huit labos des villes avoisinantes, aucune n’a la même norme pour le dosage TSH. En clair, si un médecin peu intéressé par cette maladie invisible se fie » à la norme », un malade se retrouvera vite catalogué de dépressif, de douillet alors que sa souffrance sera bien réelle.
Hashimoto n’est pas juste une maladie de la thyroïde, c’est une maladie auto-immune qui bousille notre système humanitaire. Nos petits guerriers, au lieu d’aller affronter une bactérie, partiront à l’attaque de notre papillon au moindre stress, à la moindre fatigue. Résultat, on va se retrouver avec une facilité à choper le moindre microbe, une fatigue régulière et mille troubles.
Bien sûr, la norme de confort des uns ne sera pas nécessairement celle des autres, c’est une réalité que l’on ne devrait jamais ignorer. Pour les uns, cette maladie va apparaitre dans la PDS un jour avec rien d’alarmant. Des chanceux dirais-je, pour d’autres, et ce fut mon cas, suite à la violence d’un choc, le corps dit stop et enclenche son pouvoir destructeur. Des symptômes dingues apparaissent, tout se déglingue. C’est le « pas de bol ». Quoique l’on fasse, il faut se tenir au gouvernail pour rester debout. Allez dire à une mère de famille exténuée que sa maladie imaginaire ? à cette femme qui a fait quatre fausses couches à cause de cette cochonnerie, à cette autre vivant depuis des années dans un état dépressif. Osez leur dire en face u’elles sont juste dans le norme labo et n’ont pas à se plaindre.
Il faut que ce genre de considération stupide cesse. Nous sommes différents et chacun, surtout ceux qui s’en sortent, doivent accepter cette différence. J’ai été outrée de lire sur certains groupes lors du passage de la pétition demandant la reconnaissance de cette maladie, des malades répondre qu’elles ne signeraient pas, car elles s’en sortent, elles. Quel monde égocentrique ! Doit-on se battre pour une cause que si on va mal ? Ne peut-on le faire simplement parce que nous appartenons à un tout que l’on nomme l’humanité ?
Depuis la parution d’Hashimoto, mon amour, j’ai rencontré des médecins fabuleux, j’au aussi rencontré des cons, comme partout. J’ai surtout ressenti une vague de solidarité qui commençait à pointer, un peu un espoir pour le monde de demain.
Alors oui, battons-nous, ensemble, même si ce n’est pas pour nous, faisons vivre ensemble l’association Hashimoto, et aidez-nous à faire vivre le blog. Parce que quelque part, chacune d’entre nous, le vaut bien.
Bonjour. Merci pour ce site et ce témoignage.
J’ai vu mon médecin généraliste aujourd’hui. Tout comme moi il a la maladie d’Hashimoto mais lui, il va bien. Je venais lui demander s’il était possible de demander une RQTH car je peux être tellement fatiguée par cette maladie que j’aurais besoin que mon employeur en tienne compte dans mon planning de travail. Or mon employeur ne le fera que si j’ai une RQTH.
Eh bien mon médecin a vivement réagi, presque moqueur, « en 25 ans de métier je n’ai jamais entendu ça, je pense que vous avez une baisse de sérotonine et vous devriez prendre des antidépresseurs »!!! Interloquée, sous le choc, j’ai failli m’effondrer, j’avais les larmes aux yeux devant tant de froideur de la part de mon médecin et d’un malade qui aurait dû me comprendre.
Ce médecin fait partie des malades Hashimoto qui vont bien, tant mieux pour eux. Mais moi j’aimerais qu’on me considère, qu’on tienne compte de mon asthénie, de mon humeur fluctuante, de ma lassitude face à l’incompréhension des autres.
Alors merci d’avoir créé cette association et ce site, je souhaite m’engager avec vous!
Merci à vous pour ce témoignage qui montre bien la limite médicale.