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( 13 octobre, 2016 )

Apprendre à se tromper et l’accepter

Un des piliers de la pédagogie actuelle est de dire aux enfants qu’ils ont le droit de se tromper, le droit à l’erreur et que le plus important est d’avoir essayé. Seulement, lorsque l’on est adultes, le concept passe beaucoup moins bien. Par orgueil, souvent, on refuse de voir nos erreurs, ou on refuse de s’y attarder. N’est-il pas plus simple de se dire que l’autre a sa grosse part de responsabilités et au final, on s’en sort sans trop de dommages. Il n’en demeure pas moins qu’assumer son erreur est une véritable épreuve nous montrant nos faiblesses, nos lacunes, tout ce qui fait de nous un être imparfait. Inconsciemment, nous perdons ainsi l’illusion que nous avons sur nous, nous plongeant dans des comportements comme le repli, la fuite ou bien la peur. Pourquoi alors nous fourvoyer dans ces erreurs ? Peut-être simplement parce que parfois, le bonheur « classique » nous empêche d’exister. Croire que l’on peut s’envoler vers des défis, des projets, des aventures est une chose bien grisante. Ce n’est pas un caprice, mais un besoin viscéral même si sa durée dans le temps peut-être courte. Se tromper fait donc partie intégrante de notre processus de vie, le nier serait régresser, mais par contre il est nécessaire de pousser l’analyse jusqu’au bout.
« Quand on ose, on se trompe souvent, quand on n’ose pas, on ne se trompe jamais. »
Romain Rolland
Trompons-nous pour la bonne cause, car au final il en ressortira toujours une leçon qui nous sera bénéfique. Tout comme le jour où nous avons fait votre premier pas dans un nouveau travail, une histoire d’amour ou d’amitié, souvenons-nous, nous avons certainement eu du mal à ne pas chanceler, à garder la tête haute, à ne pas sentir notre coeur battre la chamade, et pourtant, nous avons réussi à tenir debout et à continuer notre route. C’est le secret de la vie. Au fond, il n’est jamais trop tard, il n’y a d’âge, pour être un peu fou, pour tomber encore amoureux, pour désirer, au final , pour ne pas être parfait :)

( 12 octobre, 2016 )

Croire en ses rêves

Notre société est nécrosée, imbibée de négativisme, s’entourant d’un halo sombre coupant l’infiltration de la lumière. Quelle tristesse ce monde où l’espoir a disparu.
Être écrivain, c’est façonner un univers qui n’existe pas, mais où on se sent bien, en sécurité. C’est ce qui nous aide à rester debout, à supporter un avenir en perdition, un présent en mouvance, une réalité difficile, bref, une vie, la vie.
Je me sens une privilégiée pour avoir surfer sur mes rêves et les avoir presque tous réalisés. C’est une chance que tout le monde n’a pas. Je suis devenue enseignante par un concours de circonstances, un hasard de quelques heures, une décision prise sur un coup de tête que je n’ai jamais regrettée, même si les élèves sont de plus en plus difficiles au fil des ans. J’aime ce que je fais, et c’est une vraie chance. Je suis devenue auteure de la même façon, sans l’avoir vraiment désiré, juste un manuscrit non finalisé, envoyé pour avis, et on connaît la suite, beaucoup de ventes, des illusions peut-être, de mauvaises raisons, certainement, mais huit livres en moins de trois ans qui se sont tous bien vendus.
Après, une fois les rêves atteints, on rentre dans la période la plus difficile, celle où on se sent bien seule, mélancolique, comme une coquille vide, car il nous faut accepter de sauter encore un pas, de trouver un nouveau but, encore.
C’est le passage obligé, celui des tournants de la vie, l’aboutissement de certains rêves, l’abandon d’autres qui pourtant comptaient. Cette période transitoire est compliquée, nous obligeant à maintenir notre chaloupe sur l’eau, nous incitant à ne pas lâcher le gouvernail qui risquerait de nous faire boire la tasse.
Accepter au final l’abandon de certains rêves, simplement parce qu’à trop les attendre, à trop les vouloir, on finit par ne plus vraiment y croire. Et puis, parce que la vie veut que d’autres bien plus beaux, bien plus magiques, vont traverser notre route.
Peu importe au final, cette période transitoire, le plus important reste de conserver cette précieuse petite flamme qui brûle qu fond de nos coeurs et qui se nomme l’espoir.

( 11 octobre, 2016 )

S’autoriser à pardonnder

L’importance du pardon n’est pas juste un concept religieux comme beaucoup le prétendent, mais une vraie façon d’évoluer. Ce n’est pas facile surtout si des cicatrices saignent depuis longtemps, mais s’engluer dans une rancoeur véhicule trop de pensées négatives. Pardonner ne veut pas dire effacer le passé, cela ne signifie pas que l’on a oublié, simplement que l’on a coupé le cordon qui nous reliait à une personne, à un souvenir, que l’on peut enfin avancer sans chaîne, sans avoir peur, sans crainte.
Longtemps j’en ai voulu à ceux qui m’ont tenue la tête sous l’eau, trahissant ma confiance jusqu’à divulguer mes émotions les plus intimes. Je ne comprenais pas comment on pouvait avoir un coeur si dur, comment on pouvait utiliser, comme ce fut le cas, la mort d’un enfant pour conclure à des dysfonctionnements, comment on pouvait aller jusqu’à orchestrer un plan machiavélique pour sauver la face. J’ai oscillé entre l’envie de tout envoyer valser à l’époque, l’envie de couler, histoire de ne plus rien entendre, celle aussi de comprendre. Ces questionnements furent si douloureux qu’ils m’ont offert en cadeau sur un plateau Hashimoto, maladie bien sournoise dont je me serai bien passée. J’ai pris une grande claque autant psychologique que physique, n’acceptant qu’avec difficulté mon nouvel état, certainement par orgueil, digérant mal de m’être faite avoir, d’avoir donné mon amitié sans penser à mal, offert mon affection à des personnes qui l’avaient piétinée.
Longtemps, j’ai rêvé d’un moment où la vérité éclaterait, la vraie, non celle que certains ont voulue montrer aux autres pour conserver une image éducorée. Pire en tant qu’idéaliste, j’ai longtemps désiré que la vraie paix revienne, celle des « pures » où on se serait serrés la main avec un pardon sincère, où chacun effacerait la douleur par une simple excuse. Mais je fus vraiment trop naïve. Certaines personnes ne s’excuseront jamais, car elles sont incapables de reconnaître leurs propres erreurs.
Peu importe au final, c’était Hier. Seul Demain compte maintenant. Petit à petit, l’indifférence a pris la place ne conservant ni colère ni haine juste un souvenir inscrit comme une piqure de rappel, avec la mention »plus jamais ».
Le pardon, lui, s’est inscrit doucement sur la pointe des pieds et même si ces Autres ne sauront jamais quel enfer j’ai traversé par leur faute, je peux aujourd’hui avancer la tête haute, sans peur de l’ombre du passé encore dessinée derrière moi. Je me suis autorisée à pardonner et perçois l’avenir totalement différemment. Je ne dis pas que cela ne laisse aucune trace car certaines sont indélébiles, mais je m’autorise de nouveau à faire confiance, à accepter les mains qui se tendent, à croire dans des compliments ou des paroles gentilles. J’ai juste fait un saut en avant où « ils » ne sont plus.
De nouveau, depuis quelques mois, je m’autorise un Demain.
Pardonner sincèrement m’a aidée à faire ce pas car il m’a autorisée à être tout simplement libre.

( 10 octobre, 2016 )

Comment choisir un bon livre ?

Ce thème est récurrent sur les blogs littéraires et je constate que je ne me suis jamais attardée sur le sujet. Tout d’abord, qu’est-ce qu’un bon livre ? Là, est la question d’où ma perplexité face aux prix littéraires ou concours qui foisonnent. Un livre, c’est comme un bon gâteau, il peut donner du plaisir, mais pour certains, on peut y être foncièrement allergique.
Comment je choisis mes lectures ? Tout d’abord, en lisant les commentaires des nombreuses blogueuses, principalement celles dont les lectures sont proches des miennes. Il m’est arrivé d’être déçue par un de leurs choix, mais ce fut extrêmement rare. Mon goût dominant se tournant vers les thrillers ou les polars, je tente donc presque toujours une approche lorsqu’une nouveauté paraît.
Les dernières parutions, cet été, « des auteurs à succès » pourtant m’ont tout de même bien déçue, que ce soit Grange ou Crownwell, en passant par Giebel. Par contre, j’ai fait une découverte de choix avec le polar  » un petit bijou. Ces polars scandinaves sont un vrai régal et je découvre Stefan Ahnhem, dans un style que j’ai adoré, une mise en scène superbe, et une équipe de choc où transpirent les faiblesses de chaque personnage.
Il fut une époque où je lisais beaucoup d’indés, j’y passais presque la moitié de mon temps de lecture, mais je me suis devenue très sélective ayant découvert quelques pépites, mais aussi trop de textes lourds, pas assez travaillés. Pareil pour les manuscrits, j’ai longtemps donné un coup de mains à plusieurs comités de lecture, mais c’est une vraie perte de temps pour quelqu’un qui n’en a plus assez. Pour une centaine de manuscrits lus, il n’y en a souvent même pas un de retenu, et les critères des éditions me laissent souvent perplexes. Qu’est-ce qu’un bon manuscrit au final ? Je constate au bout de plus d’un an que je ne dois vraiment pas avoir le coup d’oeil vente vu qu’aucun de mes choix ne fut retenu. Enfin, c’est un monde bien particulier où j’ai trainé avec plaisir, mais ce temps est révolu. Il faut savoir garder les pieds dans la réalité et je sais où se trouve la mienne.
Aujourd’hui, je lis juste égoïstement pour mon propre plaisir, et curieusement je retrouve une vraie jubilation que j’avais perdue. Ma PAL est énorme, mais je craque toujours autant pour des coups de coeur, fuyant les commentaires trop dégoulinants de superlatifs qui sonnent faux. « Ce livre est extraordinaire, une vraie perle, bla bla … » si je perçois un lien « éditorial » entre la maison d’édition et le chroniqueur ou le journaliste, je me sauve à toutes jambes.
En résumé, pour choisir un livre, je me fie essentiellement à mon instinct, aux copines qui ont les mêmes goûts que moi, Anne-Ju, Severine et bien d’autres que j’adore et ces derniers temps, je n’ai eu aucun regret, car que de superbes lectures j’ai faites, et que de bons moments j’ai passés !

( 9 octobre, 2016 )

Les personnages de mes romans.

Flattée, même touchée, je vous livre, juste entre nous, le commentaire de Sara:
« Je suis tombée sur les Confidences de Carla que j’ai bien aimé même si j’ai trouvé ce roman trop court et une fin qui m’a fait pleurée, mais je me pose une question, comment arrivez-vous à écrire de tels personnages ? Qui est Lui ? En tous cas, j’aimerais faire connaissance avec Carla. »
Faisant suite à ce commentaire, je souris à l’analyse animée sur « mes personnages » sur un autre groupe, ce Lui intrigue vraiment, chacun y allant de sa supposition toujours erronée. Lui serait-il mon ex-mari ? Un ancien amant ?
Rien de tout cela … Il est temps pour moi de vous en dire juste un peu plus. Lui, tout comme Carla, ne sont que des personnages et tout comme Sara, j’aimerais les connaitre car je les aime à la folie.
Carla, c’est l’amie, comme le dit si bien une de mes amies chroniqueuses, Anne-Ju, avec qui on aurait envie de s’assoir pour prendre un thé, c’est la confidente dont on rêve, entière, sans masque, celle qui n’hésitera pas à vous dire vos quatre vérités pour vous faire avancer, Carla, c’est cette femme que nous avons toutes en nous, une grande rêveuse, une grande amoureuse, prête à pardonner, à tendre la main à ce Lui qu’elle a tant aimé.
Lui représente l’Homme avec ses défauts, ses qualités, celui qui fut mais qui sera aussi, quelque soit le siècle ou la société, un homme orgueilleux, attaché à son statut social, sachant se tenir « bien en public », prêt à tout pour son équilibre familial même à renoncer à celle qui hante ses nuits.
Vous avez certainement croisés bien plus de Lui que de Carla, car ce genre d’individus grouillent auréolés par leur lâcheté, leur déprime, leurs regrets cachés.
Pourquoi allez-vous me dire cette femme si exceptionnelle que ma Carla continue-t-elle à aimer un tel homme ? Certainement parce qu’elle n’a pas été capable de mettre le mot fin à son histoire, peut-être aussi parce qu’elle croit au Destin, à ce lien qui les unit au-delà de tout, parce qu’elle l’aime, tout simplement sans artifice, sans rien demander juste en espérant son retour et surtout parce que vous êtes dans un roman, et qui a-t-il de plus beau qu’une telle histoire d’amour qui défie les ans ? Et puis avouez-le, vous aussi vous rêveriez d’un Lui, même si c’est un épouvantable égoïste, qui vous entrainerait dans une passion secrète où vous fusionnerez dans un plaisir sans nom. Le couple institutionnalisé est forgé sur un amour solide, mais le frissonnement, la passion, la folie quittent vite le navire au bout de dix voire vingt ans. Alors quel homme ne rêve pas d’une Carla dans sa vie ? Quelle femme ne désirera pas un jour sur un Lui ? Après tout le fantasme, n’est-ce pas ce qui nous rend vivant ?

Sinon pour revenir à Carla, n’y cherchez pas de lien avec la réalité, vous vous casseriez les dents. Le monde d’aujourd’hui ne croit plus à ces amours passionnels et un Lui ne reviendrait jamais, son orgueil lui interdirait. Laissez-vous juste caresser par mes mots, et aimez ces personnages sans vous poser de questions. Car au final, les êtres imparfaits ne sont-ils pas ceux qui nous font le plus rêver, justement parce que ils ne reviennent jamais ?

 

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( 8 octobre, 2016 )

Pourquoi le monde de l’édition sort-il toujours la hache de guerre ?

Passant régulièrement sur des groupes divers et variés, n’intervenant jamais détestant le conflit, j’ai tout de même décidé de sortir de l’ombre aujourd’hui quitte à me faire lyncher. Comment une société digne de ce nom peut-être vivre positivement avec cette guerre sournoise entre « indés » et éditions, blogeurs et journalistes et j’en passe. Sérieusement, l’important n’est-il pas le livre ? Cette chose primordiale qui véhicule des mots, des pensées, des idées. Ensuite d’où il sort, de quelle grande enseigne ou de quelle critique, est-ce vraiment cela l’important ?
Cette guerre constante me fatigue. Il n’y a aucune raison à dénigrer les auteurs qui font un travail d’auto édition, les petites éditions qui mettent toutes leurs énergies dedans, les chroniqueurs qui lisent vraiment les livres, s’opposant aux grosses éditions qui ne lisent parfois que partiellement un livre, aux journalistes qui ne lisent que la quatrième …
Des dizaines voire des centaines de livres sortent chaque mois. Il est évident qu’il n’y aura qu’une perle rare, mais est-ce une raison pour démolir systématiquement les autres parutions ? Parce qu’un auteur est inconnu, il sera systématiquement déclaré sans intérêt, pourquoi ? Tout le monde sait pourtant que Proust fut longtemps refusé par les grands éditeurs ! Une fois encore, ce milieu est gouverné par l’argent. Un bon roman sera un livre qui rapporte des gros sous. Des dizaines de manuscrits ne verront jamais le jour parce qu’un auteur ne sera pas accepté, non pour sa non-qualité, mais simplement parce qu’il n’aura pas un réseau lui permettant d’accéder « aux grands ». Au passage, même chose pour les prix. N’avez-vous pas remarqué que ce sont toujours les labels qui sont mis en avant ? Et que l’on ne me chuchote pas que ce sont les meilleurs ! Il y a en, heureusement, mais certaines publications primées laissent perplexes.
Résultat, de plus en plus d’auteurs se tournent vers l’autoédition ou les éditions alternatives. Sont-ils pour autant de piètres écrivains ?
Si je peux me permettre aujourd’hui de montrer du doigt ces failles, c’est que je publie et vends autant dans les deux catégories. Mes romans policiers, dont je viens de recevoir le dernier contrat d’Edilivre pour Indigo, et mes romans aux Éditions FFD le cycle Carla et mon essai Hashimoto, et je ne parle même pas de contrats reçus depuis la parution de Carla d’éditeurs importants ( que j’ai du refuser pour cause d’exclusivité, ce que je me refuse).
Pour moi, cette guerre, comme toutes les guerres, n’est pas digne d’adultes intelligents. Peu importe d’où provient un livre, qui l’a édité, ce qui compte vraiment c’est l’émotion que l’auteur va saupoudrer dans ses lignes et le plaisir que le lecteur va avoir. Bien sûr, comme tous, j’aimerais que mes livres soient mieux diffusés, que les librairies les mettent en vitrine, mais c’est un souhait orgueilleux qui n’a rien d’une fin en soi.
J’ai envie de conclure, auteurs, amoureux des mots, prenez votre plume, ne la laissez jamais sécher et peu importe le moyen, partagez vos écrits, simplement parce que les Idées, les émotions restent notre plus grande liberté aujourd’hui

( 8 octobre, 2016 )

Le jour où j’ai cessé de souffrir …

On croit toujours que la souffrance est éternelle, peut-être simplement parce que notre éducation nous l’a rentré dans le crâne. Vivre, c’est souffrir. Et bien, je dis non, il faut que cesse cette spirale négative. Bien sûr, des souffrances, nous en vivrons tous, mais à nous de ne pas les porter comme un fardeau.
La pire souffrance que j’ai vécue est la perte de mon fils il y a vingt-huit ans. Je ne peux concevoir, même à ce jour plus grande douleur. Un enfant ne doit pas disparaitre avant ses parents. C’est le cercle de la vie qui se retrouve fracturé.
Je suis passée par toutes les longues étapes du deuil, oscillant entre peine, colère, apathie, transfert, et j’en passe. Il en a fallu des années, et puis un matin, il y a plus de douze ans, je me suis réveillée sans douleur, je ne souffrais plus. Son souvenir m’inondait de bien-être. Je n’étais plus remplie de révolte ou de pensées négatives, j’arrivais à trouver un sens dans un non-sens, une acceptation tacite. Il était parti, il ne reviendrait plus, rien ni personne ne pourrait jamais le remplacer, mais moi j’étais là, bien vivante et je me devais d’honorer sa mémoire en étant la plus forte possible, la plus vivante possible. J’ai transformé chaque instant de douleur en une perle de vie et d’espoir. J’ai réussi jusqu’à ce qu’Hashimoto me coupe l’herbe sous le pied, il y a trois ans. Là, j’ai pris une nouvelle claque, encore un deuil à faire, celui de mon énergie, de ma vitalité, de mon positivisme. J’ai chaviré durant des mois un peu comme une barque sans boussole, puis une fois encore j’ai donné un sens à l’inexplicable. Pour lui, je me suis redressée, mise à publier, à tendre la main à des malades qui n’avaient pas eu ma chance. Je ne voulais pas que cette douleur revienne, je refusais que quelqu’un appuie volontairement sur d’anciennes cicatrices. Alors, ce fut long, car il faut du temps pour tout. Mais je me suis relevée, encore, comme lui le faisait si bien du haut de ses trois ans le corps plein de souffrance.
J’ai pris un nouveau carnet et en gros, j’ai écrit ces mots  » Le jour où j’ai cessé de souffrir ».
Bien sûr, il y a des jours où cela fait encore un peu mal, des jours où je n’accepte toujours pas d’être tombée malade, de n’avoir pas eu sa force, des jours où il me manque tellement, où je me demande ce qu’il serait devenu, lui qui aurait aujourd’hui plus de trente ans. Mais ces moments-là ne durent pas et je dessine vite sur mon carnet à dessin un immense coucher de soleil orangé. Alors, je me dis, ce soir le soleil se couche, j’ai un peu le coeur gros, mais demain sera un jour merveilleux !
Parce que lui croyait à la vie et que par son dernier souffle, il m’a laissé cette force, je  lui dois bien cela, vous ne croyez pas ?

( 7 octobre, 2016 )

La difficulté du mot FIN

Qu’il est difficile pour un auteur d’écrire la dernière ligne d’un manuscrit puis de le fermer. Si vous êtes comme moi, c’est un vrai déchirement, presque une angoisse. Clôturer un roman, c’est quitter nos personnages avec qui nous avons passé tant de temps, partagé tellement d’émotions, ri, pleuré, jusqu’à parfois nous fondre dans leur « réalité ». Le plus dur reste lorsque notre plume donne le coup de grâce en faisant définitivement disparaître un de nos héros. C’est alors une amie, un amant, un frère que nous perdons, une partie de notre être. L’adieu sera douloureux, mais nécessaire tout comme dans la vie. Un roman n’est au final que le reflet des comportements humains et chacun sait qu’il faut parfois, même si c’est difficile, cruel, apposer le mot fin à une situation ou à une relation.
Terminer un livre ne se fait pas au hasard, l’intrigue est aboutie, réfléchie. Dans la vie, ce sera la même chose. Décider sur un coup de tête de tout stopper est une ineptie. Un tel choix ne doit pas être pris à la légère, seulement une fois cette option envisagée avec certitude, il ne faut plus faire marche-arrière.
Je méprise profondément certains types de personnes qui s’avèrent tellement lâches qu’elles vont rompre une relation par sms, mail voire pire sans explication, sans donner de nouvelles. J’apparente ce comportement à une véritable perversion psychologique, un manque de respect. Que ce soit dans une relation familiale, amoureuse ou amicale, si cette relation a existé, c’est qu’elle a puisée son essence dans une complicité. Rompre sans un remord, sans une once d’empathie est digne des pervers narcissiques, ces individus sans scrupule. Ce genre d’attitude incite l’autre à se ressasser les bons souvenirs, à s’imaginer avoir raté quelque chose. C’est une grave erreur. Le passé est définitivement fini. Place au présent qui lui prend toute son importance. Mettre une fin décente est donc indispensable afin de pouvoir se libérer des chaines qui entravent une avancée, pour retrouver une estime de soi souvent bien amochée, pour surtout renaître tout simplement.
Tout comme un écrivain restera parfois quelques jours voire quelques semaines sans écrire une fois le mot fin apposé, tout être humain aura besoin d’une période de calme pour se reconstruire. Quoiqu’il en soit, la vie est faite de multiples fins et il serait stupide de sombrer lors de chacune d’elles. Prenons ces fins comme des cadeaux nous offrant l’opportunité de vivre une expérience encore plus belle, encore plus forte. Se dire surtout que si ce mot « fin » fut écrit, c’est que ce n’était pas un hasard. Une fin dramatique ne pourra jamais se récupérer et continuer à espérer serait persister dans une souffrance possible.
Sachons tourner la page avant de se faire du mal. N’ayons pas peur de fermer un chapitre pour en avoir un nouveau. Mettre une fin est toujours difficile, mais quel bonheur de pouvoir ensuite recommencer un nouveau livre !

( 6 octobre, 2016 )

Apprendre à se tromper et l’accepter.

Un des piliers de la pédagogie actuelle est de dire aux enfants qu’ils ont le droit de se tromper, le droit à l’erreur et que le plus important est d’avoir essayé. Seulement, lorsque l’on est adultes, le concept passe beaucoup moins bien. Par orgueil, souvent, on refuse de voir nos erreurs, ou on refuse de s’y attarder. N’est-il pas plus simple de se dire que l’autre a sa grosse part de responsabilités et au final, on s’en sort sans trop de dommages. Il n’en demeure pas moins qu’assumer son erreur est une véritable épreuve nous montrant nos faiblesses, nos lacunes, tout ce qui fait de nous un être imparfait. Inconsciemment, nous perdons ainsi l’illusion que nous avons sur nous, nous plongeant alors dans des comportements comme le repli, la fuite ou bien la peur. Pourquoi alors nous fourvoyer dans ces erreurs ? Peut-être simplement parce que parfois, le bonheur « classique » nous empêche d’exister. Croire que l’on peut s’envoler vers des défis, des projets, des aventures est une chose grisante. Ce n’est pas un caprice, mais un besoin viscéral même si sa durée dans le temps peut-être courte. Se tromper fait donc partie intégrante de notre processus de vie, le nier serait régresser, mais par contre il est nécessaire de pousser l’analyse jusqu’au bout.
« Quand on ose, on se trompe souvent, quand on n’ose pas, on ne se trompe jamais. »
Romain Rolland
Trompons-nous pour la bonne cause, car au final il en ressortira toujours une leçon qui nous sera bénéfique. Tout comme le jour où vous avez fait votre premier pas dans un nouveau travail, une histoire d’amour ou d’amitié, souvenez-vous, vous avez certainement eu du mal à ne pas chanceler, à garder la tête haute, à ne pas sentir votre coeur battre la chamade, et pourtant, vous avez réussi à tenir debout et à continuer votre route. C’est le secret de la vie. Au fond, il n’est jamais trop tard pour ne pas être parfait :)

( 5 octobre, 2016 )

L’horreur de la page blanche

Tout écrivain connait à un moment de sa vie ce syndrome horrible qui porte un nom très scientifique « la leucosélophobie », l’impossibilité de poser des mots sur le papier, le trou, la panne sèche. Je pense que ce phénomène touche beaucoup plus les grands auteurs que les petits gribouilleurs simplement parce que l’enjeu n’est pas le même, sauf si « un petit » se met tout seul la pression. Un Musso ou un Levy est attendu au tournant avec un chèque d’avoir conséquent, l’erreur est impossible sinon direction Pôle Emploi. Les gens comme moi, et bien d’autres amis auteurs, se contentent d’aimer écrire. L’inspiration n’est pas vraiment un problème, le temps pour mener à bien un projet l’est. Des idées, j’en ai des cahiers entiers, non mon principal souci n’est pas cette peur du vide que procure la page blanche, mais le non-désir de publier mes écrits.
Écrire fait partie de mon essence depuis toujours, être publié est une expérience récente datant de moins de trois ans, et je m’aperçois que je n’en tire pas grande satisfaction, surtout pour mes romans. Le cycle des Carla avait un but, un peu une lettre ouverte à qui voulait l’entendre, des mots qui sonnaient forts pour être entendus, des mots destinés à ouvrir une vérité, seulement le monde d’aujourd’hui n’a pas envie d’entendre ni de changer et quelque part, la personne qui fut l’encre n’a jamais lu ces livres, triste réalité. Au final, mes mots résonnent creux, parfois sont détournés de leur sens premier. La page blanche, je n’ai pas, le découragement, oui. Heureusement que mon inspecteur Bourgnon, lui, a toujours autant de succès ! Quant à la guerre constante entre les indés et les éditions classiques même si elles sont peu connues, tout ce milieu me fatigue et ne me donne plus envie.

Aujourd’hui, j’ai plusieurs projets en cours, un roman, un prochain polar ( eh oui, Indigo ne sera pas le dernier), un roman jeunesse ( qui me motive beaucoup) et plusieurs projets dont celui de réécrire totalement ROUGE, juste par pur défi. Ce fut mon plus gros succès et pourtant celui qui était le plus mal écrit. Donc pas de page blanche pour moi, mais une certaine amertume face au monde de l’édition, certainement. Mais après tout, ce n’est pas mon métier, ce qui m’autorise au final d’avoir mon mot à dire n’ayant rien à perdre et tout à gagner. L’important n’est-il pas surtout que je puisse continuer à danser sur les lignes ? Et puis est-ce si important d’être édité ? L’important n’est-il pas d’écrire ce que l’on a au fond du coeur ou de faire comme une auteure rencontrée recemment sur Linkedln, publier ses manuscrits simplement sans tapage juste pour laisser une trace ?

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