Faut-il se ressembler pour vivre en couple ?
Question dont la réponse s’avère difficile. Les opposés s’attirent, dit-on, mais est-ce suffisant pour arriver à se supporter des années ? À l’inverse, jouons l’avocat du diable, peut-on réellement vivre heureux en cohabitant avec son clone ?
Beaucoup de rencontres ne sont que le fruit du hasard, souvent né d’un manque, d’une carence ou d’un besoin d’oublier un ancien amour. Pour arriver à leurs fins, les personnes vont se fondre dans le désir de l’autre, montrer une face, celle que l’autre attend. Ce type d’attitude conduira inéluctablement à un échec. Ce sera la femme forte, en apparence, dont la fragilité n’apparaitra que dans l’intimité, l’homme ne supportant pas l’opposition, le timide se révélant un despote sexuel. Nous avons tous des milliers d’exemples en tête.
Être en couple, c’est être complice, et cette complicité ne se commande pas, elle existe spontanément ou pas. Sa dérive peut-être de tellement connaître l’autre que plus aucune surprise n’existe. Le couple se dessine alors parfaitement, sans faille.
J’aime beaucoup décrire ce type de couples dans mes romans, car il s’avère être le plus courant. L’amour passion qui va se transformer au fil des ans en un amour sécurisant, paisible là où la faille peut surgir, celle liée à l’ennui, là où alors tout peut arriver, simplement parce qu’une rencontre, différente, tel un minuscule grain de sable, se profilera.
Longtemps, j’ai admiré les couples fonctionnant comme des âmes-soeurs où jamais le ton ne montait, où chacun terminait la phrase de l’autre, riant des mêmes blagues. Ils semblaient tellement parfaits, ne ressentant pas de jalousie, pas de peur. Et puis, je me suis aperçue que ces couples n’étaient que des doubles, que ce côté fusionnel ne convenait qu’à une des deux personnes, qu’ils finissaient par n’être plus « eux », mais ce que l’on attendait d’eux.
Cela recadre les choses. C’est important, bien sûr, d’avoir des goûts semblables, des rêves identiques, des désirs aussi bien amicaux que sexuels similaires, mais il est primordial que chacun garde son identité, son jardin secret, son « moi profond ».
Les extrêmes peuvent s’attirer, mais ne pourront pas toujours être heureux sur la durée.
Une « cocconning peut-elle être heureuse avec un oiseau de nuit passant ses soirées dans les bars ? Je sais que c’est très à la mode, les vacances où chaque part de son côté. Pour vivre ainsi, il faut deux partenaires avec ce même besoin. Est-ce vraiment toujours le cas ? Si l’un d’eux se sent lésé, le couple deviendra rapidement bancal et la frustration naitra.
En résumé, il ne suffit pas de tomber amoureux, d’aimer passionnément pour réussir un couple, il faut beaucoup plus que cela. Se souvenir peut-être simplement que ce qui importe est la façon dont nous appréhendons la réalité, ce qui est vraiment réel et non ce que nous espérons qu’il puisse être. Lorsque nous avons compris qu’un couple fonctionne sur cette réalité, rien ne semble impossible et il appartient alors à chacun d’inventer un avenir possible, de se concocter quelques moments de bonheur, et on s’aperçoit que ce n’est pas si difficile au final.
Ah oui, la vie commune est une véritable alchimie !
Et je regrette que certaines réactions de fusion pour former un alliage soient explosives certaines fois. Même si cet alliage doit s’avérer le plus résistant qui soit. Amie, je partage ce beau texte ^_^