La frustration en amour est-elle toujours néfaste ?
Question pernicieuse qu’un de mes lecteurs m’a récemment posée. Qui n’a pas déjà ressenti ce sentiment qu’est la frustration dans la vie de tous les jours ? J’ai déjà cité l’exemple du dernier gâteau dont on salive par avance et qui nous passe sous le nez, juste au moment où c’est notre tour de commander, le téléphone qui ne capte pas, comme par hasard, le jour où on attend l’appel, celui dont on rêve, celui qui doit changer notre vie. Tous ces actes manqués qui nous font nous sentir misérables, nous plongeant dans cette émotion intense, violente, douloureuse qu’est la frustration. Pour certaines personnes, cette dernière peut conduire à des actes défiants la raison , jalousie, médisance, calomnies, même des années plus tard. Ce sont des sentiments terribles pouvant tout détruire, l’entretien d’embauche qui aura mal tourné simplement parce que le recruteur avait un à priori par rapport à l’âge ou au look, la femme qui tentera, en vain, d’avoir un enfant, diaboliquement jalouse de sa meilleure amie mère, elle, de plusieurs bambins.
En amour, la frustration pourra s’avérer terriblement néfaste si elle flirte avec le désir. Rien n’est pire que de vouloir désespérément une personne qui ne nous désire pas. Le désir est une émotion qui ne doit pas être montré du doigt. C’est important de savoir désirer, d’être désirer, surtout si le sentiment amoureux s’invite. Seulement la vie a ses propres lois et empêche souvent les gens de céder à leurs désirs, et c’est cette barrière qui amorcera en sourdine une frustration.
Cette frustration existe partout, dans les coups de foudre, dans les premiers émois et même au sein des couples institutionnalisés, pris par leur travail, leurs activités, leurs amis, oubliant « l’autre », ses désirs, ses envies. Le fantasme alors va trouver une porte ouverte et rajouter une couche.
On se heurte alors à und frustration amoureuse avec une résonance négative. L’amour ne devrait pourtant jamais être synonyme de frustration.
Je vais certainement choquer les âmes puritaines, mais pour bien aimer, il faut savoir aimer tous les hommes ou toutes les femmes, et non juste un stéréotype imposé. Un homme ( j’aurais pu choisir une femme, mais le masculin l’emporte en littérature) qui regarde négativement une femme, la trouvant grosse, peu excitante, développe une image négative de toutes les femmes entrainant une frustration de ces dernières.
Il faut ressentir de l’émerveillement à tomber amoureux, car c’est la plus belle chose qui existe, qui ne se choisit pas, qui « est » tout simplement et même si la frustration est un passage obligé dans une vie, nécessaire parfois même, savoir l’analyser aura un impact positif sur la vie. Être capable d’attendre, de prendre du recul, de concevoir l’improbable, apportera une touche d’espoir. Si nous dessinons la frustration comme un outil utile, et non comme une plaie, elle deviendra le pinceau nous autorisant à percevoir nos propres limites, à lâcher prise avec le quotidien, car nous ne pouvons pas tout contrôler, ni notre désir ni notre amour et surtout pas celui de l’autre. Il est donc primordial, indispensable, vital de cultiver la pensée positive, de s’accrocher à cette idée que l’échec n’est en fait qu’une réalité, un passage obligé que tout le monde rencontre à un moment de sa vie. On peut toujours se relever et changer la donne, tendre la main, communiquer, accepter de regarder l’autre autrement, cesser de stigmatiser les défauts pour n’en dessiner que les qualités. Nul ne devrait vivre longtemps dans la frustration, nul ne devrait renoncer au désir, au plaisir. La vie est comme une partition de musique où des notes se jouent, à chacun de savoir les faire chanter avec amour et passion.
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