( 4 décembre, 2016 )

Ces gestes qui vous trahissent.

Ces petits gestes qui nous trahissent, que nous soyons politiciens ou juste employés.
Ces grimaces de fatigue qui font de nous des êtres humains. Le froid s’est abattu sur notre beau pays, apportant son lot de déprime ou de lassitude. Nous devons écouter notre corps qui se met au ralenti, qui va se vautrer sous une énorme couette ou qui va nous réclamer un bon thé bien chaud avec quelques savoureux macarons. L’hiver n’est pas une période propice aux régimes en tous genres, et même si la perspective de bons repas se dessine à l’horizon, ne mettons notre organisme en mode défense, laissons le plutôt hiberner. Contentons-nous en cette approche des périodes festives d’avancer doucement, sereinement. En dehors du côté commercial ou culturel, ces fêtes de fin d’année restent le moment pour chacun de regarder la vie avec humour et philosophie, sans plonger dans le mur des lamentations de ceux qui n’ont rien d’autres à faire de leur vie. Portez attention à ces petits gestes qui trahissent teintés de sentiments divers. Le naïf qui se contentera d’hausser les épaules face à une attaque négatif, n’y voyant pas le moindre mal, heureux chanceux, le frustré qui réagira avec une agressivité déguisée pouvant parfois friser la violence, on en a tous croisés un de ces personnages atypiques réagissant sans réflexion, fonçant en mode destruction. S’en sortent-ils ensuite plus heureux ? Les dépressifs dont le sourire et le débit trop volubile ne trompent personne. L’amoureux qui vous croisera, se retournera, mais ne vous parlera pas, le gêné qui ne cessera de se mordiller les lèvres, l’ennuyé qui tiendra si fort ses deux mains comme s’il voudrait les écraser.
Quand on a un peu, beaucoup, vécu, on se contente d’observer afin de comprendre, de cerner, ces gestes qui trahissent. On les accepte, on leur sourit.

J’aime partir à la chasse de ces gestes qui trahissent, merveilleux indices pour un écrivain, car ces gestes disent beaucoup à commencer par les silences.
Rien n’est plus évocateur qu’un silence, il transpire de paroles qui ne sortent pas, d’amour ou de souffrance, de colère aussi parfois. Rien de pire qu’un silence que l’on se refuse d’entendre par paresse, par peur. Des drames en résultent parfois.
Ceux, que je préfère, restent ces gestes trahis malgré soi où l’on ressent les mots cachés, ces silences hors du temps où tout est dit sans pour autant être dits, où la vie telle une musique s’écrit sans un bruit.
Sur cette partition unique se jouera souvent les plus belles histoires d’amour, les connivences les plus intenses, les débats les plus passionnés, juste à l’instant où le geste qui nous aura trahis sera compris.

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