Les critiques
Qui n’a pas déjà pris une bonne claque, une critique bien placée ? Pas facile lorsque l’on est un tantinet susceptible de garder le sourire. Lorsque l’on passe ses journées, comme c’est mon cas, au milieu d’enfants, il faut garder les pieds sur terre, ne jamais oublier que nous ne sommes que des enseignants, et que les gosses ont parfois la dérive facile. Certains ne le supportent pas, prenant ces remarques comme des insultes ou des actes d’insolence. J’ai toujours souri aux réflexions enfantines, et j’en ai entendues de bien bonnes. Dernièrement, ce fut un pic sur mon âge avancé ayant certainement fait partie des sans-culottes lors de la révolution française ! (Eh oui, j’ai quelques cheveux blancs ! )
Comment dire, on rentre chez soi, on se regarde dans la glace, on remarque effectivement que l’on a plutôt une sale tête, faute d’avoir eu le temps d’aller chez le coiffeur, on ne reste pas insensible, car les marques des ans restent un point faible, et puis on en rit.
En tant qu’auteur, je suis blindée aux critiques. Il y a trois ans, certainement parce que ma thyroïde débloquait, j’étais sensible aux attaques, aujourd’hui, je les analyse, fais une colonne « justifiée », « non justifiée ». Il faut savoir relativiser, savoir se servir de ces remarques pour mieux faire ou au moins essayer. Je ne sais pas si j’ai atteint cet objectif, mais j’ai vraiment tenu compte de ces plus petites critiques dans mes deux derniers manuscrits.
Après, il y aura toujours la critique gratuite, celle du jaloux, vous savez l’écrivain qui n’a pas réussi, lui, à se faire publier et qui est heureux de vous plomber le moral. Curieusement, il y a trois ans, je fus poussée par certaines personnes, qui m’ont incitée à publier ROUGE. Mon dixième livre sortira en 2017, et ces amis (méritent-ils cette appellation ?) ne le savent même pas, comme si ma réussite, bien petite pourtant, les avait refroidis. Tout cela pour dire que face à ce type de comportement, il est indispensable de ne pas se sentir toucher, de prendre du recul.
Critiquer est une chose facile surtout lorsque l’on sait manier les mots ou lorsque l’on a un peu de psychologie. C’est un pouvoir dans les mains des imbéciles, et nous avons tous été un idiot à un moment de notre vie, cédant à la rumeur populaire.
Ces critiques-là, souvent infondées, peuvent faire beaucoup de mal. Et même si cela implique de devoir rester loin du monde social, le résultat sur le long terme sera positif. Une fois encore, pour être heureux ou tout du moins un peu moins malheureux, il faut fuir les défaitisme qui verront toujours tout en noir, les dépressifs, ceux qui voudront nous faire sombrer avec eux pour se sentir moins seuls, et les méchants, comme disent les enfants.
Une vraie critique constructive ne s’attaquera qu’à des actes claires, analysées, compris, et non à l’intégrité d’une personne. Facile la critique ? Pourquoi le compliment, lui, est-il si difficile ? Il fait pourtant tant de bien.
Il y a pourtant, au-delà de ces considérations, une chose qui me dérange.
Critiquer pour apporter un avis constructif est à mon sens une chose normale, une pratique cohérente. C’est très fréquemment oublier par ceux qui font la démarche de critiquer, même chez les professionnels du fait.
J’écrivais il n’y a pas plus d’un quart d’heure : « on ne touche pas à l’intégrité d’une personnes » lors d’une intervention sur une liste de pétition. Je pense que dans le domaine de la critique il doit en être pareillement.
L’individu est « une structure » physique, morale et psychique. L’affecter en touchant un des pilier de ce qui l’édifie est une atteinte, et puisque acte conscient et volontaire, délibérée. c’est insupportable, intenable