L’attente
Ces minutes longues comme des jours, ces attentes qui semblent interminables, ces espoirs auxquels on ne croit plus.
Comme je l’ai écrit dans un de mes romans, il n’existe pas d’autres noms pour « les salles d’attente », ces lieux où on peut entendre résonner les battements des coeurs, où le silence est si pesant qu’il fait mal. N’avez-vous pas remarqué à quel point des patients sont encore plus malades dans ces endroit, espérant ou rêvant d’un miracle, combien de personnes se retrouvent avec une montée de tension résultant du stress de cette attente ?
Mon père me disait toujours, savoir attendre ouvre toutes les portes. J’y ai cru, à une époque, et me suis vite rendue compte que ce n’était qu’un simple mythe. On peut passer des années à attendre quelqu’un, à désirer un autre travail, à rêver d’une vie meilleure, mais aucun miracle ne nous apportera la solution sur un plateau. C’est à nous et nous seuls de nous bouger. La vie n’est que ce que nous en faisons. L’attente n’en est qu’un vulgaire outil qui peut-être source de plaisir comme dans cette période de fêtes où les enfants attendent le père-Noël, source de drame lorsque nous attendons une réponse qui ne vient pas. Prenons l’érotisme, n’est-il pas l’attente du plaisir ? Tout autant savoureux que le plaisir lui-même, l’espoir n’est-ce pas l’attente de la vie ? Nous, auteurs, nous ne vendrons que si nous nous bougeons, car au final, on est toujours bien seuls dans ce domaine.
Contrairement à de nombreuses personnes, je ne dirais pas que le bonheur, c’est l’attente, car l’attente peut s’avérer une véritable souffrance où va s’infiltrer le doute, la peur et d’autres émotions déstabilisantes, mais l’attente n’est juste qu’une fenêtre qui s’ouvre sur un possible espoir.
Je comprends bien ton désarrois dans cette acception de l’attente…. Mais n’est-il pas possible que ton père vibrât d’attente prodigieuse, du genre de celle qui permet de voir surgir l’autre vivant, celui qui n’aurait pas passé sans ton attente?
Car il est des attentes merveilleuses, non liées au sentiments, impressions que tu cites. J’œuvre d’attente très souvent, sans avoir l’impression jamais de perdre mon temps mais en offrant à la vie qui se présente un regard autrement attentif, de cette attente qui laisse au temps la force de nous offrir la surprise, l’accomplissement de vie, de soi, de l’autre, de l’inopiné.