( 15 décembre, 2016 )

Les amours d’une vie

Tout artiste quelqu’il soit, va dessiner, peindre, écrire l’amour. Existe-t-il un sentiment plus beau ? Qui peut encore nier la puissance d’une telle émotion, capable de déplacer des montagnes? Que ce soit l’amour pour une personne, pour une cause, ou simplement pour la liberté.?
Nous vivons tant d’amours dans une vie que nous devrions toujours nous sentir en apesanteur, et pourtant, nous ne conjuguons, nous, pauvres humains amour qu’avec souffrance. Peu de romans se terminent bien, sauf dans les collections « romance ». L’amour change, c’est ce qui fait sa force et aussi son pouvoir de déstabilisation. À vingt-ans, on aime à la folie, passionnément, jusqu’à la mort, on aime avant tout l’amour, on découvre le plaisir. Le schéma familial se construit, enfants, stabilité, travail. On aime ce que l’on a construit, bien plus que l’on aime l’autre. Souvent s’en suivent au bout de dix, quinze ans, une fracture, une cassure.
Infidélités ou divorce, peu importe, d’autres amours s’infiltrent simplement pour colmater ce sentiment cuisant d’échec, parfois inconscient. Une nouvelle vie s’inscrit, sous un schéma similaire au premier ou volontairement opposé, afin de ne pas recommencer les mêmes erreurs. On oublie juste que le temps, lui, n’a pas dit son dernier mot. Vieillir, c’est se regarder dans le miroir de la vie, c’est prendre peur en voyant tout ce que l’on a ratés, tout ce que l’on n’a pas encore pu vivre, tout ce temps que l’on n’a plus. Certains vont tomber en dépression face à cette réalité où aucun espoir ne s’inscrit que cette vie remplit de routine, d’autres vont faire des choix, réaliser des défis les sortant de cette torpeur.
Et puis, un jour, à l’âge où plus rien n’est permis, car l’enjeu est trop lourd, car la vie est trop bien tracée jusqu’à la fin, une étincelle vient tout remettre en question.
Ce sentiment connu il y a des années, presque oublié, ressurgi, venu du fin fond des abîmes. C’est lui, c’est elle. Le désir est celui de gamins qui n’osent pas se parler, qui se fuient par peur des mots. Cupidon va assister amuser à la valse des non-dits, aux regards qui s’accrochent, aux mains qui se frôlent. Le désir devient passion, la passion devient attente, l’attente devient peur, avec son lot de questions. Comment puis-je encore lui plaire avec mes cheveux blancs ? Ou ma calvitie ? Mes cernes, mes rides ? Mon dos vouté ou mon ventre bombé ? Posera-t-il ses yeux sur mes seins trop lourds ? Ou ma maigreur squelettique ?
Dans cette dernière ligne droite, celle du dernier amour, une vie se joue.
Céder ou ne pas céder, vivre ou ne pas vivre cette dernière passion, cette dernière folie.
Tant de personnes en rêvent, tant en parlent sans oser, que j’ai juste envie de dire à tous ceux qui ont cette immense chance de pouvoir arracher un nuage pour en faire un coussin, n’hésitez pas à vivre avant que la Faucheuse ne vienne vous chercher, aimez sans hésitez. Elle saura effacer la crainte dans vos yeux, il sera capable de vous protéger, parce qu’il aura juste appris durant toutes ces années que seul l’amour pouvait le rendre heureux.

À tous ceux qui rêvent de vivre avec force mais peur. Que 2017 leur apporte cette force.
Et toujours Indigo où vous retrouverez mes mots

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