Temps dur pour les rêveurs
Triste réalité, le rêve n’a plus sa place dans notre société où tout va trop vite, où le temps semble avoir pris une autre dimension, nous laissant perplexe, sans possibilité de nous poser. Je reste sans voix lorsque j’entends les enfants d’aujourd’hui me dire qu’ils n’ont pas de temps, que la vie passe trop vite. Je me souviens de mes tendres années où j’ai parfois trouvé les journées bien longues, où je pouvais rester allongée sur mon lit à rêvasser, à égrainer le temps. Comment peut-on se construire vraiment sans se poser ? La fuite n’est qu’une illusion. Ce sont les moments de solitude face à nous-mêmes qui nous incitent à réfléchir, à éviter les pièges de la pensée facile.
Nous, les artistes, les écrivains, les poètes, les peintres, nous surfons sur des montagnes de rêves inspirant nos réalisations, crachant ce qui sommeille en nous, le bon comme le mauvais. Ceux qui n’ont pas le temps ou la faculté de s’évader du réel, soit parce qu’ils y sont ancrés, soit parce qu’ils ont choisi un monde tout aussi astreignant, le virtuel, toutes ces personnes ne pourront lâcher-prise, savourer l’instant, et c’est bien triste. Le ministère de l’éducation nationale passe son temps à faire des réformes, à changer les programmes, sans résultat, et si simplement, nous apprenions à la nouvelle génération simplement à prendre le temps de rêver ? En tous cas, rêveuse je suis, rêveuse je resterais …
C’est vrai que je n’y ai pas pensé : le devenir des esprits de nos descendants dans cette course folle que leur est devenue la vie…
A soixante ans bientôt, je mesure la chance que nous avons d’avoir un esprit encore largement ouvert sur le possible ^_^