L’important est-il ce que nous avons fait ou ce que nous avons apporté ?
Notre siècle véhicule la pensée » du moi, moi, moi ». Vous en avez tous dans votre entourage ou votre milieu pro. C’est celui qui va prendre la parole à une réunion, et tout faire pour être le centre de l’attention, quitte à débiter des phrases insipides bourrées de sigles et de mots compliqués qui vont vite faire bailler l’auditoire, le même ne supportant pas qu’on puisse s’intéresser à une autre personne va chercher, très habilement à semer la zizanie. Séparer pour mieux régner, c’est de bonne guerre. Il existe également ceux qui font tinter de l’or, se cachant à couvert derrière des promesses, des phrases teintées de soit disant professionnalisme, ces personnes que j’aime comparer à nos politiciens, qui au final, ne sont qu’une bien amère illusion.
La vie reste un choix, et j’avoue m’être éloignée de ces êtres qui ne me font plus que pitié, même si certains m’en ont fait voir des vertes et des pas mûres. Ah ! Fichue empathie ! Aujourd’hui, ils m’exaspèrent tellement leur nombrilisme transpire par tous les pores de leur peau. Ils ont tout vécu, tout connu, tout fait, baisé avec la terre entière, même rencontré Dieu s’il existait. Ils sont les meilleurs pour tout, mais alors, je m’interroge, pourquoi leurs actes n’apportent-ils que désillusions ? Pourquoi leurs mots ne sont-ils jamais là pour soulager les douleurs des autres ? Pourquoi sont-ils, eux soi-disant entourés de tant d’amis, si seuls.
Quant aux autres, ceux qui offrent les mots du silence, par pudeur, par discrétion, par choix, comme je les admire, comme je les aime, comme certaines de ces personnes me manquent aujourd’hui, moi (allez, j’ose utiliser ce « moi ») qui ne suis qu’une minuscule petite plume détestant, comme je l’ai dit des dizaines de fois, la lumière, essayant juste d’offrir un peu de magie à mes lecteurs pour les sortir de cet avenir qui s’annonce rude. Dans mon métier, c’est pareil, je ne suis juste qu’une petite, toute petite enseignante, qui malgré les réformes que je n’approuve pas toujours, reste convaincue qu’à mon humble niveau, je peux aider, vraiment aider, au moins un enfant par an ( c’est peu et beaucoup à la fois), ce petit geste qui peut-être changera sa vie.
Dernièrement j’ai rencontré Y. un très ancien élève aujourd’hui garagiste qui m’a soufflé cette phrase « Je n’étais rien en CM2, aujpurd’hui, je suis quelqu’un de bien, car vous m’avez appris à exister. » Quinze ans après … Mes yeux se sont mouillés. Et il fait partie « des rescapés » de cette vie compliquée que certains enfants affrontent. Heureuse, lui, d’avoir pu contribuer à cette aide discrète, dans l’ombre, sans ce culte du « moi », simplement parce que j’ai reçu dans ma vie tant d’amour, j’ai eu la chance de voir tant de mains lorsque je vacillais, que je pense vraiment que le plus important est ce morceau de lune que nous pouvons offrir aux autres à croquer. Alors, n’hésitez pas, si vous avez besoin, si vous avez un peu de vague à l’âme, amis de l’ombre, tant que je suis en vie, je serai là.