La patience en amour, illusion ou espoir
Aimer jusqu’à y laisser un peu de son âme, patienter à en crever, ce pourrait être encore le thème d’un roman , non ? Et pourtant, ce n’est bien trop souvent qu’une triste réalité. On a tous ouïe un jour de ces histoires d’amour où l’un attend l’autre, indéfiniment, inexorablement, sans jamais flancher, sans jamais douter.
Attendre l’autre est certainement une merveilleuse preuve d’amour à condition de ne pas se perdre soi-même, de ne pas renoncer à vivre.
Certaines routes vont se croiser au mauvais moment, un coup de « pas de chance », vont choix volontaire ou non de ne pas se revoir pour sauver le présent, mais efface-t-on pour autant le sentiment amoureux ? Le fait de ne pas pouvoir vivre un amour peut engendrer des frustrations, des déceptions, un nouveau regard sur la personne qui partage la vie au quotidien, qui n’est pas l’autre, mais qui est tout de même là.
Pour sortir de cette toile d’araignée, certains vont choisir de tout effacer, quitte à noircir les sentiments, à les réduire en cendres, à peindre l’autre comme quelqu’un de mauvais, c’est rassurant. Le choix est alors moins lourd à porter, les regrets ou la honte aussi. Nul ne peut ni ne doit juger. D’autres vont opter pour une vie libre, sans attache, en faisant semblant de ne pas souffrir, d’être heureux, pas toujours satisfaisant. Et puis, il y a les autres, ceux qui vont cocher le mot patience en rouge.
Ce sont ces femmes ou ces hommes, convaincus d’avoir trouvé en l’autre leur double, l’âme-sœur, ils vont attendre, avec patience, amour, pensées positives, des mois voire des années. Certaines de mes amies ont vécu ainsi de jolies retrouvailles.
En tant que grande romantique, je suis très admirative sur cette faculté à attendre, car je ne suis pas patiente et le silence prolongé est pour moi synonyme de fin. Alors je m’interroge sur ceux qui ont ce pouvoir entre leurs mains, qui croient tellement en l’autre qu’ils ne doutent pas sur un retour possible. Je trouve cela magnifique et pourtant tellement illogique.
Aimer, c’est se fondre dans l’autre en gardant son identité, en ayant peur de voir tout disparaitre, cet infime bonheur, alors comment peut-on continuer à espérer lorsqu’il n’y a plus de contact ? De signe ? N’est-ce pas vivre dans une douce et terrible illusion ?
L’amour touche à notre moi profond, à notre relation première, celle qui nous a unis à notre mère, puis nous projette dans cette cassure brutale lors de l’accouchement. Certains hommes, statiquement ce sont plus les hommes, vont renoncer à aimer, quitte à tout détruire par peur d’un jour être abandonnés. Pourtant nombreux sont ceux qui vont continuer à penser à l’autre, des années après, à fantasmer sur ce qui aurait pu être, parce que l’amour est un sentiment si violent qu’il peut tout ébranler. L’amour n’est pas écrit à l’avance, il s’écrit à deux. Il peut parfois merveilleusement commencer puis s’engluer dans des sables mouvants ou à l’inverse, éclore sur un champ de mines. Le désir de l’autre, l’envie de l’autre, le besoin de se noyer dans l’autre va un jour s’inscrire comme une évidence.
Je ne crois pas en l’amour platonique, je sais que cela existe, mais je n’y crois pas. Cela s’apparente plus pour moi à l’amitié, car la ligne entre les deux est très fine. L’amour a besoin de désir pour vivre, de renouveau, de casser les barrières, de faire tomber les frustrations. Je ne suis pas en train de dire que les couples vivant depuis vingt ans ensemble ne s’aiment plus. Je dis juste qu’ils s’aiment autrement, plus amicalement, ce qui ne veut pas dire moins fort, laissant alors une place à l’arrivée d’un nouvel amour possible, plus fusionnel, plus hors norme.
Et là, rien n est impossible. Alors ? Faut-il apprendre la patience si c’est pour vivre ensuite simplement des moments de vrais bonheurs ? D’un autre côté, attendre pour rien n’est pas sain, et puis la vie est si courte … Parce qu’au final, l’amour n’est pas dans les grandes démonstrations, mais dans ces petites choses qui font des tout, dans ces petits riens qui font les souvenirs, dans ces silences qui parlent si fort, et surtout dans le pardon.
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