Il faut du courage pour regarder sa vie en face.
Navigant sur une petite barque entre les vagues du monde de l’édition, les réformes de l’éducation nationale, le monde en souffrance, je dois sans cesse bien tenir mes rames pour ne pas laisser mon bateau changer de cap. Il est tellement plus simple de choisir la direction calme, ce miroir déformé que nous dessine la vie.
Vivre, c’est avoir le courage de regarder derrière le miroir, de casser les idées reçues et de reconnaître ses erreurs.
Se voiler la face ne conduit pas nécessairement au bonheur. Tant de personnes survivent grâce à des petites pilules de toutes les couleurs, la rose pour dormir, la jaune pour être en forme, la bleue pour avoir une superbe érection, la violette pour se sentir heureux. Toutes ces médications ne servent qu’à cacher l’arbre qui fait tant d’ombre à la vie. Je n’ai rien contre la médecine et ses traitements, mais trop de personnes souffrent à notre époque. On leur fait miroiter qu’avec un bon antidépresseur leur vie sera un paradis, sans chercher pourquoi ils sont si malheureux. Ce cachet avalé à la hâte comme une ostie faiseuse de miracles va-t-il rendre l’amour à cette femme trompée ? Va-t-elle donner du travail à ce chômeur ou ce licencié ? Combler les dégâts occasionnés par un burn-out, ou une maladie comme l’alcoolisme ? N’est-ce pas illusoire comme de mettre du sucre glace sur un gâteau déjà bien trop sucré ? Ne risque-t-on pas le point de non-retour ?
Quotidiennement, je reçois des cris de souffrance sur mon blog, des appels au secours auxquels je ne puis répondre. Je ne suis qu’une plume. Mon coeur se serre pourtant. J’aimerais tant pouvoir prendre la souffrance de cette femme dans mes bras, lui dire que rien n’est jamais fini, qu’il faut regarder de l’autre côté du miroir, il y aura toujours une main, inconnue parfois qui sera là. Il faut simplement avoir le courage, et c’est le plus dur, de regarder sa vie en face, de faire son autobilan, de dessiner ses failles. Ensuite, prendre une simple feuille blanche et noter comment changer ces erreurs. Pour exemple « Je n’ai pas assez confiance en moi. » – Il faudra écrire « Je vais prendre confiance en moi, je vais croire en moi. Je vais cesser d’écouter ceux qui disent du mal. Ils regardent du mauvais côté du miroir, soit par jalousie, par peur, par indifférence ou par bêtise. Je vais me construire et me donner des défis, parfois impossibles, mais si je ne les réussis pas, ce ne sera pas grave. J’aurais essayé ! »
Comme beaucoup, j’ai mis des années avant d’y arriver, j’ai croisé de nombreux obstacles, j’ai arraché beaucoup de mauvaises herbes, parfois j’ai commis de lourdes erreurs, écoutant les autres, ne me pensant pas assez bien.
Aujourd’hui, je suis sur ma petite barque, solide, car je l’ai crée avec amour, je ne peux affirmer que je ne ferai pas de nouvelles erreurs, je suis humaine, mais j’ai pardonné, aux autres, à moi. J’avance, plus doucement, mais surtout très positivement.
J’ai regardé la vie en face. Ce fut aussi puissant que le soleil à midi, cela m’a brûlée, fait mal, mais j’ai survécu.
Allez, oubliez les cachous, je n’en ai jamais pris et suis convaincue que ce ne sont que des leurres, dessinez juste votre barque et voguez vers demain.
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