Lorsque le rideau se ferme …
Certaines larmes se tarissent avec le temps comme si le flot de pluie emportait dans sa course les douleurs, les peines, laissant place à l’oubli. Vous êtes nombreux à me dire régulièrement que l’on n’oublie jamais rien. Est-ce vrai ? Cet oubli qui ne veut parfois pas partir ne serait-ce pas plutôt des résidus de nos souvenirs que l’on regarde dans une glace sans tain ? Des émotions transformées au cours du temps, un passé que l’on a inconsciemment réécrit, soit pour nous donner le beau rôle, soit pour nous éviter de souffrir plus, soit pour certains, se mettre en position de victime éternelle ?
Nous avons tous en mémoire l’image de ces disparus, anciens amours, personnes décédés, dont nous conservons une trace, mais dont les contours sont flous. Il nous faut replonger dans des écrits, des photos pour retrouver l’ancienne réalité, pourtant elle aussi a changée, car le temps a fait son oeuvre de destruction ou de pansement.
Peu importe au final, un jour, le rideau se ferme, parce que c’est la vie, parce que l’on ne peut vivre menottée au passé, parce que sans faire ce pas, on restera figée telle une statue de sel, vulnérable, fragile prête à casser.
Lorsque le rideau se ferme, un autre se prépare à s’ouvrir. Ainsi va le cycle de la vie …
J’ai remarqué, dans tous les souvenirs que ce qui fait souvent leur poids, c’est leur apparition fugace mais avec une telle concentrée en un instant… Ce sont les plus fidèles, je pense