parce qu’un jour …
Chaque personne avance sur la route de la vie, parfois à partir d’un schéma défini à l’avance, parfois au hasard de ses pas. Même les destins bien tracés peuvent à un moment vaciller, trembler. Sommes-nous responsables de ces émotions que nous croisons ? De ces passions ? Combien d’individus se réveillent un matin, parfois trop tard, avec juste cette certitude « C’était bien de l’amour, je ne l’ai pas inventé. » Le tic tac de la grande horloge sonne laissant juste ces quelques lignes qu’une telle situation m’inspire.
« C’était, je ne sais plus quand, je ne sais même plus si tu as vraiment existé, sont-ce mes rêves qui t’ont dessiné ? Je sais juste que c’était de l’amour, celui dont on parle dans les poèmes, celui qui dégouline des lettres, qui se conjugue avec des coeurs, des roses et des « je t’aime ». Je n’ai pas voulu y croire, j’ai voulu te fuir, préférant ne pas savoir. On s’est ratés, c’est certainement mieux ainsi, pourtant je m’interroge. On ne s’est pas rencontrés par hasard, sinon n’aurais-tu pas déjà disparu de ma mémoire ? Contrairement aux histoires narrées dans les romans, on ne s’est pas plu au premier regard, je pense même pouvoir dire que tu étais, pour moi, transparent, presque invisible. Le dernier homme sur cette terre que j’aurai pu aimer, pourtant …
tu t’es inscrit tel un rite, une prière dans mon petit monde où je vivais un bonheur douillet, tu as tout bouleversé, mes repères, mes certitudes, mes pensées. Non, je ne t’aimais pas, tu m’agaçais avec tes convictions ancrées, ta suffisance. Que faisais-tu à toujours roder dans ma vie ? Je n’avais pas besoin de toi, je n’étais pas amoureuse de toi. Pourquoi alors mon coeur tambourinait-il si fort à chaque fois que je te croisais ? Pourquoi est-ce sur ton sourire que la nuit je dansais ? Pourquoi étais-je attirée comme un aimant par tes lèvres ? Rêvant de caresser tes mains. Je t’écoutais des heures, flottant sur tes mots qui m’enveloppaient, me retenaient prisonnière. Je t’ai fabriqué jour après jour, comme une sculpture, m’imprégnant de ton essence en profondeur.
Parce qu’un jour, j’ai compris, que tu étais l’amour, celui que j’avais cherché dans tant de regards, je me suis sentie heureuse. J’ai voulu courir vers toi, mais plus j’avançais, plus la pluie effaçait ton image, plus la vie t’arrachait à moi. Je me retrouvais seule. Tu n’étais plus et je ne comprenais pas pourquoi. Je savais juste une chose, je t’aimais, c’était une évidence, je t’aime au-delà de l’amour. J’ai inventé l’amour à partir de tes yeux. Je t’ai fait Amour.
Parce qu’un jour, je n’ai pas su lire en moi, voulu accepter cette vague qui me submergeait, je t’ai perdu à jamais. Longtemps, j’ai cru que le temps n’était rien, que l’amour serait le plus fort, que chaque mot de ta chanson était une déclaration.
Je m’étais trompée.
J’ai du fermer la porte de mes rêves, t’interdire l’accès à mes fantasmes, te laisser sur le trottoir sans me retourner. J’ai du m’autoriser à avancer.
Mais je vais te confier un secret, si tu savais comme je t’ai aimé bien au-delà de ce que tu pourrais imaginer. Si tu savais comme j’aurais pu t’aimer, si nous ne nous étions pas ratés. Si tu savais comme je regrette par moment de t’avoir croisé. Découvrir un tel amour et ne pouvoir en profiter, c’est comme se priver de manger un gâteau que l’on vient d’acheter.
Tout cela parce qu’un jour, on s’est stupidement ratés … »
Extrait d’un manuscrit dans l’oeuf …
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