Une fois de plus, je prends ma plume pour remettre un peu les pendules à l’heure.
Non, un malade de la thyroïde ne simule pas une fatigue, il est fatigué.
Non, un malade de la thyroïde ne grossit pas parce qu’il se gave de sucreries , mais parce que son métabolisme est déréglé, et non, un régime n’est pas impossible, mais n’est pas donné à tout le monde. Certains malades, malgré leurs efforts ne verront jamais la balance descendre, alors que d’autres auront cette chance.
C’est cela Hashimoto, cette injustice face aux symptômes, face à la maladie.
Non, on n’en guérit pas, sinon cela se saurait, mais oui, on peut avec le temps voir son système endocrinien s’améliorer.
Non, un régime sans gluten ou sans lactose ne fera pas « repousser » une thyroïde, mais pourra pour certaines personnes améliorer des douleurs de colon irritable par exemple. Là encore, nous ne sommes pas égaux !
Non, la perte de mémoire ou de concentration lors d’un dérèglement thyroïdien n’est pas signe de démence précoce, et pourra se réguler dès que le traitement sera efficace.
Non, une dépression avec une thyroïde défectueuse ne nécessite ni traitement d’anti dépresseur ni séjour en hôpital psychiatrique, juste une fois encore l’ajustement d’un bon dosage.
Lorsqu’un malade découvre cette maladie, il est affaibli, tout est détraqué dans son corps, et de nombreux médecins sont démunis face à une telle souffrance. Expliquer une maladie thyroïdienne lorsque l’on n’est pas soi-même malade est presque impossible. Comment percevoir la douleur psychique d’une personne qui se retrouve du jour au lendemain, épuisée, sans force, perdant ses repères, allant à l’aveuglette, si on ne l’a pas vécue ? L’entourage du travail, de la famille ne comprend pas ou ne veut pas comprendre, parce que cela signifierait devoir se mettre à la place des autres, ce qui est difficile dans notre société. Pour la majorité des individus, si on est debout, c’est que l’on va bien. Et bien non, avec une maladie comme Hashimoto, la grande majorité des malades vont juste faire en sorte d’aller bien, se bottant les fesses pour tenir debout, mais la destruction qui attaque leur corps est invisible mais tenace.
C’est une des raisons pour laquelle de nombreux malades tirent sur la corde, et vont « casser » du jour au lendemain d’épuisement, alors que personne n’a rien vu venir.
Une personne croisée dernièrement, ignorant que je faisais partie de ce club s’insurgeait contre ces malades qui ne cessaient, selon elle, de se plaindre. Elle n’a pas échappé à ma colère.
Non, nous, les malades de la thyroïde, nous ne nous plaignons pas souvent voire rarement. Nous voulons juste être respectés pour ce que nous sommes. Nous n’avons pas choisi de tomber malades. Nous n’en savons même pas la raison. Hérédité ? ça aussi c’est une généralité trop facile, car beaucoup d’entre nous qui ont fait la recherche « du fameux gène possible » n’avons aucune prédisposition, Tchernobyl ? J’y crois beaucoup plus, et puis il y a tout le reste, le stress, l’environnement …
Est-ce vraiment important d’en connaître la cause ? N’est-ce pas plus important de trouver des solutions pour vivre mieux ?
Les maladies endocriniennes ne sont pas anodines. Preuve en est, contrairement à la France, au Canada ou aux States, la TSH est automatiquement réalisée lors d’une entrée aux urgences. Tous les cardiologue affirment haut et fort qu’une diminution ou accélération du rythme cardiaque est liée dans 50% des cas à un souci de thyroïde, qu’un yoyo de tension en est également, et pourtant la moitié seulement des malades sont diagnostiqués ( les témoignages le prouvent chaque jour).
Quant à la stabilisation, si elle est une évidence pour certains, cela reste un drame pour d’autres. Il faut cesser de tout généraliser. Nous avons tous une « zone de confort » différente, un corps qui va réagir différemment. La rapidité de diagnostic est donc importante, l’âge va jouer aussi, puis nous nous heurterons aux autres hormones du corps très actives durant certains moments de vie, puberté, grossesses, ménopause. Chaque malade devrait avoir une sorte de questionnaire précis afin de cibler au plus juste. Certains vont réagir positivement en bord de mer en rechargeant leur thyroide, d’autres ce sera l’inverse. Souvent, un réajustement sera nécessaire au retour. Pareil lors d’un gros stress, d’un changement de vie, rien n’est jamais acquis, et le traitement sera à vie.
Un suivi régulier sera indispensable, un soutien familial, amical, et surtout un minimum de stress. Bien vivre est possible. Hashimoto n’est pas une fatalité, mais ce n’est pas non plus une maladie bénigne liée au psy. C’est une maladie avec laquelle on va vivre tout simplement, en croisant les doigts que notre corps ne fonce pas ensuite tête baissée vers d’autres pathologies associées.
Les maladies thyroïdiennes ne sont pas dans la tête, ce sont des désordres endocri iens qui font souffrir, qui déstabilisent, qui peuvent se soigner si ce ne sont pas des auto-immunes, mais dans tous les cas, chacun est birn différent.
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