Pourquoi tant d’auteurs voient-ils leur manuscrit refusé ?
Question que se posent de nombreux écrivains en herbe ou des plus chevronnés. La réponse est simple, parce que l’édition, la vraie, la pure et dure, se trouve entre les mains de trois grosses chaines d’éditions qui ont pris le monopole du monde du livre.
Ces entreprises, car elles ne sont plus au final que cela, n’ont pour objectif la qualité, mais la quantité de livres vendus, en clair le rendement financier.
Leur stratégie est donc simple, ne prendre que les auteurs connus pour ne citer que Musso, Levy, Sir Cédric, Minier et j’en passe. Des valeurs sûres ! Ensuite, elles garderont un tout petit pourcentage de publication pour les nouveaux auteurs (dont tout de même 80% auront obtenu un contrat par piston). Ces données sont connues et juste un résumé, un peu violent pour ceux qui cherchent du rêve, mais il faut parfois connaître la réalité.
Aucune surprise donc que votre manuscrit envoyé chez Albin, Grasset ou Flammarion ne soit pas retenu, si vous n’avez pas une relation « amie de », si vous n’avez pas accès au milieu de l’édition, si …
Tentez, mais n’y perdez pas votre envie d’écrire. L’attente d’un an voire deux avec une réponse négative à la clé peut détruire imaginaire.
C’est pour cette raison que beaucoup d’auteurs se tournent vers l’autoédition ou les petites éditions, en grandes majorités des éditions associatives qui n’ont pas le même prestige que les grandes, qui ne peuvent, faute de moyens, mettre votre livre en rayon librairie ou dans les enseignes connues, je parle de celles de France, et d’ailleurs, une vraie diffusion comme le font Albin ou Grasset.
Cela veut-il dire que votre manuscrit est mauvais ? Loin de là ! Que de déceptions ces six derniers mois, dans les têtes de rayons ! Je lis de tout, en particulier bien sûr les auteurs célèbres, et la liste de ceux qui m’ont déçue ne tient pas seulement sur quelques lignes. Il faut bien avouer que ces « écrivains » ne sont souvent plus que des noms, tels des marques, et de nombreux nègres écrivent à leur place. Quand on manie un peu la plume, on remarque des détails qui le montrent. J’ai acheté ces romans, je me suis fait avoir, j’ai favorisé cette dérive consistant à ne pas donner sa chance aux autres, à ceux qui n’ont pas la chance d’être pistonnés.
En tant que lecteur, je revendique le droit à la nouveauté. Le monopole des grosses éditions devrait avoir des limites. L’opportunité de lire un ouvrage sortant du lot devrait exister.
Quand on regarde les statistiques et que l’on voit que les livres les plus vendus ce premier trimestre 2017 sont les essais politiques de nos futurs candidats, cela me donne la nausée. Encore une valeur sûre qui rapporte au détriment des autres.
Je suis de plus en plus écœurée de ce milieu où suinte l’odeur du pouvoir et de l’argent. Les vrais auteurs n’écrivent pas pour faire des best-sellers, ils n’écrivent pas non plus pour vendre des milliers de livres car seul le pouvoir des mots les intéressent. Ils écrivent car ils aiment cela. C’est leur vraie passion.
C’est la mienne. Je sais que le monde de la grande édition ne me sera jamais ouverte, n’ayant pas l’envie de jouer les lèches-bottes dans un tel univers, n’ayant pas envie de fermer ma bouche, de me taire, et surtout ne voulant pas devenir autre chose que ce que je suis. Au début, j’en ai rêvé, comme tout le monde, j’ai rêvé d’une édition de renom, qui mettrait mon roman en vitrine, partout, mais au fond c’est un sentiment d’orgueil un peu enfantin. J’avais l’envie d’être connue, j’ai obtenu bien plus. Celui d’être reconnue par mon lectorat, et même s’il ne me restait qu’une poignée de ces fidèles, je continuerai à user ma plume pour eux, pour moi aussi, car c’est cela le plus important.
Mais la question demeure, combien de pépites restent dans les tiroirs ? Pourquoi au nom de l’appât de gain passons-nous à côté de chefs-d’œuvre ?
Je ne sais ni quand ni comment pourra cesser cette dictature.
MAis comme toi, je veux garder sauve mon envie d’écrire, mon originalité ( si tant est que j’en aie une), je veux écrire avec au coeur l’envie de partage des beaux textes.
Il doit bien exister encore dans certains coins des maisons d’édition dignes de ce nom. A nous de faire l’effort d’aller vers elle…. Sans trop laisser de plume !
Il faut juste les trouver, car les mots plein de miel peuvent faire croire à des ponts d’or.