Aimer les autres, c’est bien, mais s’aimer soi-même est bien mieux, car qui ne s’aime pas, ne peut offrir aux autres une énergie suffisamment positive. Nous avons tous besoin d’amour (attention, j’ai bien dit « amour » au sens large, et non sexe). Être aimé par ses amis, ses enfants, apporte un sentiment indéniable de sécurité qui nous fait nous sentir heureux. Quand on dit qu’une personne amoureuse pourrait franchir une montagne pieds nus, ce n’est pas un euphémisme. Une personne en manque d’amour n’est plus qu’un pâle reflet de ce qu’elle est en réalité, sombrant doucement vers des moments de doutes, d’angoisses, de dépressions. Toute la richesse du monde ne suffit pas si on n’est pas aimé pour soi.
Je le redis, car c’est pour moi la clé, pour aimer les autres, il faut s’aimer, il faut s’accepter, sans artifice, sans faux-semblants, en restant vrai, en ayant confiance en qui on est. L’énergie positive est illimitée, elle se partage, et si aucune faille ne l’entrave, l’amour sera là dans notre vie et nous portera. En clair, notre bonheur est ce que nous sommes.
Facile à dire allez-vous me dire, encore des mots, rien que des mots.
Je vous accorde que nous ne sommes pas égaux face à cette réalité. Ayant été élevée dans une philosophie de vie bienveillante, j’ai toujours eu une vision positive de la vie, puisé une force en moi, avec bonne estime de moi, doutant peu de mes capacités ou de mes projets, surtout convaincue que l’échec n’est pas un drame, juste un moyen de faire mieux. Curieusement, avec cette façon de penser, j’ai toujours réussi ce que j’ai entrepris, même si parfois le chemin fut long, sans me décourager, me relevant même des pires souffrances.
Un jour, j’ai pourtant quitté le monde des Bisounours. Un jour grain de sable a tout enrayé, me plongeant dans la négation de ce que j’étais. Il en faut peu au final pour foutre en l’air une vie, juste une confiance ébréchée, des mots pires qu’un scalpel. Pendant plus de cinquante ans, j’ai vécu le sourire aux lèvres puis tout s’est écroulé. En un claquement de doigt, j’ai perdu mes repères, je ne me sentais plus vivante, tellement meurtrie que je me suis autodétruite et Hashimoto est entrée dans ma vie.
Ne me faisant plus confiance, doutant de moi, je n’avançais plus, reculant, simplement parce qu’une personne avait touché où cela faisait mal, avait écrasé ma sincérité, avait joué avec moi, tout simplement. Engloutie par des personnes nocives, j’ai choisi de m’enterrer sous terre, m’éloignant des autres durant plusieurs mois. J’ai l’immense chance d’avoir des amies fidèles qui m’ont botté les fesses, me propulsant vers un travail de reconstruction, m’obligeant à m’accepter de nouveau, autorisant au final les autres à m’aimer. Je serai éternellement reconnaissance à tous ceux qui m’ont aidée à traverser ce désert sans me lâcher la main, à mon médecin qui m’a écoutée des heures ne me laissant partir qu’une fois certaine que j’avais retrouvé le sourire.
J’ai franchi des montagnes pour me retrouver. Je me suis retrouvée, telle que j’étais, un peu abimée, mais plus vraie que jamais.
Je regrette d’avoir permis cette faille dans ma vie, de ne pas avoir su ouvrir le dialogue même si je devais affronter des énergies très négatives, de ne pas avoir affronter en face ces langues de vipères, ces coeurs plus sombres que la nuit. Au lieu de me bloquer, de créer un mur qui m’a aussi enfermée, j’aurai du offrir tout ce positivisme qui me caractérisait sans me soucier des conséquences, car au final, se débarrasser de certaines personnes peut s’avérer douloureux, mais sur le long terme, c’est une délivrance.
Aujourd’hui, je crois de nouveau en l’humain, j’ai pardonné ou plutôt j’ai fermé définitivement une porte, pas oublié, on n’oublie jamais, j’ai appris de mes erreurs passées, et surtout, même si parfois je doute, et c’est fréquent lorsque je titille la plume, je me raccroche à toute cette superbe énergie que l’on m’envoie régulièrement, sans oublier de la faire circuler, car l’amour ne se garde pas égoïstement. La vie m’a appris une chose essentielle, il faut toujours rester soi, même si cela implique de quitter un moule, même si cela dérange, même si parfois il faut fermer des portes. Il ne faut jamais céder aux menaces, à la peur, au chantage affectif, à la pression, rester fidèle à ce que l’on croit, à ce que l’on est. Je ne sais pas si cela garantit un bonheur éternel, mais une chose est sûre, cela permet de vivre en meilleure harmonie avec les autres et surtout avec soi.