Guérir d’une souffrance
Le moment le plus difficile lors d’une blessure est celui où on enlève le pansement, celui où on arrache un peu de la plaie, où on refait parfois saigner. Guérir est compliqué, nécessitant un processus long, douloureux. Seulement certaines personnes refusent de guérir, préférant s’installer dans leur rôle de victime, donnant l’impression de refuser inconsciemment que tout aille bien. La souffrance vient souvent de l’état de manque et guérir reviendrait à effacer ce manque. S’enliser dans une situation narcissique de douleur, revient à refuser d’avancer, de guérir par peur de manquer de ce sentiment de manque, indispensable à l’envie de vivre.
Les vraies souffrances sont celles qui pleurent en silence. Certaines personnes se ridiculisent à ne parler que de leur douleur, à en faire le centre de leur vie, à refuser de vivre au nom de cette douleur. Pleurer à vie un échec, un amour perdu est lâche. Le monde est fait de merveilles qui attendent d’être cueillies. Il y a un temps pour tout, un temps pour pleurer, mais il faut savoir s’arrêter à temps. J’ai croisé dans mon existence des personnes ayant vécu de grandes douleurs, celles qui laissent des cicatrices à vie, et pourtant, elles se battent, elles vivent, elles affrontent leur souffrance en la regardant dans les yeux.
Je les admire et essaie d’être de celles-la.
“Il y a tant d’envie, tant de rêves qui naissent d’une vraie souffrance.”
Jean-Jacques Goldman ; C’est ta chance (1987
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